[Quête Mineure] Mi-stère et boule de gomme

Dans la forêt d'Amakna, Simettra s'avance, silencieusement. Après avoir vérifié que les alentours étaient bel et bien libre, elle passe derrière un amas de buisson, d'arbres et autres branchages feuillus, découvrant de l'autre côté une petite bâtisse. Cette planque de l'Enseigne, elle la connaissait bien, et plusieurs fois déjà elle avait été amenée à rencontrer l'arlequine ici, pour discuter de tout un tas de sujets plus ou moins passionnant.

Son nouveau bonnet sur les oreilles, elle pousse la porte, espérant sur un coup de chance tomber sur elle, mais la Planque est vide. Bien décidée à ne pas attendre ici de la croiser, elle dépose, sur la table au milieux de la pièce, une enveloppe dégageant une odeur de pin assez forte. Celle-ci est fermé d'un sceau vert, ayant pour symbole un point d'interrogation.

Lorqu'Arlène passera par la Planque et ouvrira cette enveloppe, elle pourra y découvrir ce message :

Spoiler:

Quelle idée !

Quelle idée que d’adresser un message écrit à l’arlequine ! Et s’il n’y avait que ça…
Mais non, il avait fallu que le mystérieux correspondant épistolaire choisisse d’employer des termes dont la signification ne manquèrent pas de susciter incompréhension et perplexité chez l’Arlène.

La personne qui avait rédigé les quelques lignes du message se doutait-elle qu’elle s’apprêtait à enrichir sa charade d’une énigme ? Les Douze seuls le savaient tandis qu’Arlène Kwinzel, elle, faisait le tour des gens de savoir.

D’un camp de bûcherons à une auberge de campagne, ses pérégrinations lexicales l’avaient conduite jusqu’en Astrub par le truchement d’une session de questions à la populace grouillante d’une place sur laquelle se dressait fièrement l’arche minérale d’un portail Zaap.

A défaut d’avoir pu rencontrer l’une des grosses têtes locales — Emyn Muil était absent de sa tour branlante —, la glousseuse à grelots avait opté pour un détour du côté de la taverne du Lépreux Chauve, dans les faubourgs de la Cité d’Argent.

Elle s’apprêtait à solliciter l’aide du renommé serviteur spectral de l’établissement quand la porte principale s’ouvrit pour laisser entrer l’une de leurs connaissances communes : un Zobal accompagné d’un Nomoon.

Le vocabulaire de Nanab et d'Adellan fut mis à contribution — enfin, celui de l’un plus que l’autre — et une explication permit à l’empoudrée rigolarde de saisir la signification, somme toute banale, du terme « intellect ». Ce dernier n’avait rien à voir avec un objet métallique porté en sautoir, comme semblait le croire la tintinnabulante...

Lorsque le Zobal du Pique, coquetel à la bananagrume à la main, s’intéressa davantage au motif de la demande de son interlocutrice, il eut l’opportunité de s’intéresser à une charade qu’il interpréta à sa manière. Ce fut également pour lui l’occasion d’apprendre l’existence d’une petite communauté d’excentriques installée dans la rade aux chachas — une telle information pourrait s’avérer intéressante pour un ethnologue, en y réfléchissant bien — et de se muer en spécialiste de la faune douzienne.

Ses pinceaux démêlés, l’agaçante acrobate prit congé — remerciant son bienfaiteur masqué comme il se devait — et s’en fut chercher de quoi se vêtir chaudement. Elle avait, semblait-il, rendez-vous avec « quelqu’un » qui côtoyait les mansots sur l’île gelée de Frigost.

Au terme de près d'une semaine passée à grelotter sur les berges gelées du lac de Frigost, l'arlequine du Pique plia ce qui lui restait de bagages et s'en retourna en Terra Amakna.

De traces de son mystérieux correspondant, elle n'avait rien trouvé. Des mansots, ça, oui, il y en avait pléthore. Mais aucun d'entre eux n'avait tenté la moindre prise de contact, en dépits de ses infructueux essais.

Peut-être avait-elle mal interprété les indices de la charade ? Les Douze et son auteur seuls le savaient...