[Quête mineure] Vagabonds

par **Kalirr** 14.12.19 12:42

• Y’a comme un os •

Loin des yeux du Cœur, je m’étais engagé dans un exil volontaire, trainant mon chapeau bleu où la Main avait lâchée son emprise, contrainte par quelques pandalais dont la discrétion et la fourberie était digne de Sram. Moi qui fus le premier à conduire le Valet Noir et ses sbires à Brâkmar, j’étais aujourd’hui le témoin impuissant de notre éviction soudaine.

Sous mes pieds résonnaient les cris glauques d’une fille de joie feignant l’extase, s’entremêlant aux râles sourds de son débiteur. Coutumier depuis quelques semaines de ce fond sonore, je poursuivais ma lecture de la presse du jour à la lueur faiblarde d’une lampe à huile.

À peine avais-je atteint la deuxième page que mon hôte pénétra dans la chambre. Faisant volte-face, laissant flotter sa cape verte, il referma la porte puis revint face à moi. Plaçant ses mains dans son dos, il me sourit de toutes ses dents, m’offrant son visage pur et innocent. Pommettes saillantes, moustache fine, yeux noisette, cheveux coupés en brosse, même Féca aurait baissé sa garde face à cette apparente ingénuité.

Il n’en était rien et en connaisseur averti, je me méfiais autant de lui qu’un disciple d’Enutrof d’un banquier. Il remonta sa main osseuse – un cadeau du Seigneur des Ténèbres qu’il vénérait – pour se gratter la joue avant de se décider, enfin, à parler.

« Une soirée sans susurrement, monsieur Alessekandre. »

J’avais, en effet, choisi d’abandonner mon nom qui devenait trop risqué dans cette ville infâme et en avait emprunté un à ceux qui n’en avait plus besoin. N’étant pas réputé pour ma modestie, je l’avais choisi parmi le haut du paquet.

« Vos filles n’ont rien trouvées pour moi, alors ?

– Ni mes sirènes graciles, ni mes garçons agiles, ni mes monstres serviles. Quoi qu’il y ait peut-être… »

La candeur avait fait place à la malice et je devinais sans mal que mon interlocuteur avait une carte en manche qu’il désirait jouer convenablement.

« Je vous écoute, monsieur Belle-Liche.

– S’il-vous-plaît, appelez-moi Pierre.

– Pierre.

– Feuille, je gagne ! À moi la réussite et le succès. »

Tandis que le maître de ces lieux s’amusait de sa blague, je repliais délicatement mon journal et le déposais sous le presse-papier. Fier d’avoir accompli l’action sans utiliser cet objet à des fins meurtrières, je repris calmement.

« Pouvez-vous développer ?

– C’est là qu’est l’os, hélas. Sous mes airs richissimes, ma bourse crie famine.

– Bon-bon, vous aurez deux cents en supplément.

– Quel succinct subside.

– Va pour trois.

– …

– Bien, cinq. »

Satisfait, Pierre Belle-Liche s’en retourna vers la porte. Il attrapa la poignée de sa main décharnée et la pivota sur la droite pour ouvrir. Tout en s’en allant, il lâcha quelques mots.

« Je vous fait monter Mille-Feuilles. »

• • •

Dos à la porte, j’observais la rue et son calme apparent. La nuit venait d’envelopper Brâkmar et la lune, interdite ce soir par quelques épais nuages, n’éclairait pas les pavés de ses habituels rayons laiteux. Seule la lanterne aux vitres rouges placées en devanture illuminait faiblement la ruelle.

Soudain, sans vraiment y prêter attention, mes sens se mirent en alerte. Ceci commença par un petit pincement dans ma poitrine qui se dissipa rapidement, remplacé par une sensation de chaleur et des picotements dans la main gauche. La magie d’Osamodas était à l’œuvre, on insufflait la vie. La maîtrise de mes dons – si cela en était vraiment – étant toute relative, j’eue du mal à en estimer la localisation exacte. Tout ce que je pouvais dire, c’est que cette sensation de chaleur s’intensifiait.

Des sens plus communs prirent le relais et je perçus quelques grincements dans les escaliers. Aussitôt, je me saisis d’une potion de rappel et, éteignant la lampe, je me plaçais dans le coin le plus sombre de la pièce, entre le lit et une vieille armoire en chêne.

La porte de ma chambre fut poussée sans ménagement et, depuis le couloir éclairé, je perçus une large silhouette à la base massive et au sommet ramifié. J’avais déjà vu de tels êtres. La première fois, c’était dans le bestiaire de pierre du temple d’Osamodas mais il avait fallu que j’attende d’entrer dans la Main pour en voir en vrai, là où les Recrues passent leur première épreuve. L’abraknyde me dévisagea quelques secondes avant de redescendre les marches d’un pas lent.

« Eh ! Oh ! Mille-feuille ? », lui criais-je en vain.

Je restais là, figé. Qu’est-ce que cette créature faisait dans une maison close brâkmarienne ? Et en quoi pourrait-il bien m’aider dans mes affaires ? Je n’avais pas eu le temps de répondre à ces questions qu’il était déjà dans la rue, sous la lumière rouge du lampion. Enfilant un pardessus brun – j’avais abandonné le bleu dans un souci de discrétion – je décidais de rester auprès de mon arbre. Après tout, c’était la seule piste encore valable de ces derniers mois.

Nous déambulâmes d’interminables minutes dans les rues de la cité sombre au pas lent du végétal personnage qui resta muet à mes interrogations. Après un petit pont de pierre enjambant une coulée de magma bouillonnant – nous étions au nord-ouest de la cité – mon nouvel ami se figea devant une maison en granit noir. Pourvu d’un simple rez-de-chaussée, une unique fenêtre perçait vers l’intérieur. Au-dessus de la porte une enseigne indiquait : « Mathias Baunes, Croque-mort ».

Je me retournai vers Mille-feuille mais ce ne fut que pour constater sa disparition. La nuit retrouvait sa douce fraîcheur.

• • •

Moins vaillant que pingre, j’avais tourné les talons et sauté à travers un Zaap pour regagner mon Lépreux Chauve bien aimé. Je profitais de sa secrète buanderie pour me munir de diverses armes et potions, une sécurité que je jugeais nécessaire.

Alors que je m’apprêtais à repartir sur le champ, mon chemin croisa celui de personnages familiers. Olgah et Ambre devisaient avec un inconnu – à première vue un disciple de Sram. Je feignis ne pas apprécier ces retrouvailles et m’enquis immédiatement de l’état de nos commerces. Puisque tout semblait dans l’ordre, je les interrogeais du regard quant à ce sombre inconnu.

Il s’agissait là d’un Doigt supplémentaire que Varjo avait affublé d’un deux de Trèfle. Ce choix piqua ma curiosité et je décidais de tous les emmener avec moi à Brâkmar. S’il y avait bien une chose que j’abhorrais, c’était de les voir traîner là, à rôder dans cette taverne sans autre but que de vider des choppes au lieu de s’afférer à remplir nos coffres. Voilà qui donnerai un peu d’occupation à ceux-là.

Un Zaap nous fit faire chemin arrière et je retrouvais l’air sec et tiède de la cité sombre. Nous fîmes le reste de la route à pied. Guidant le groupe, j’évitais avec soin les rues trop populeuses qui offraient aux brâkmariens de multiples distractions nocturnes.

Je profitais de ce trajet pour expliquer que mes recherches se concentraient actuellement sur un groupe de mendiants réuni en bande organisée et qui pourraient être aussi utiles qu’ils étaient introuvables.

Nous arrivâmes en quelques vingt minutes sur le paillasson de croque-mort. Le sculpteur de tombes devait avoir du travail cette nuit car son échoppe était encore éclairée. Aussi, nous entrâmes en nous annonçant par un « malsoir » collégial.

« Oh-oh ! Malsoir. Qui trépasse à cette heure si sombre ?

– Notre pauvre chacha Maurice, répondit Olgah en ajustant la position de son bonnet.

– Cha ch’est horrible.

– La pauvre bête, la maladie l’a rongée jusqu’à la moëlle, compléta Ambre.

– Bien, bien. Enfin je veux dire… mes condoléances. »

Nous commençâmes à occuper les lieux. Pinnoze s’approcha de l’embaumeur qui était afféré à nettoyer sa table de travail ensanglantée. Ambre et moi admirions trois cercueils en bois disposés au centre de la pièce tandis qu’Olgah entretenait la conversation.

« Et vous aviez quelque chose en tête pour sa dernière demeure ?

– Oh, on ne sait pas vraiment. C'était un chacha de gouttière.

– Eh bien... j'ai de très joli cercueil en chapin. En sapin, pardon. Et je peux faire une très jolie griffe sur le couvercle du tombeau.

– Vous avez des exemples ?

– Eh bien, quelque chose du genre : « Ci-gît Maurice, chacha de gouttière, emporté par la maladie il s'est dignement battu contre ce fléau. » Mais on peut adapter à votre convenance.

– Ne parler pas de maladie s'il-vous-plaît, on a dit aux enfants qu'il était parti voir leur tante pour toujours, dit Pinnoze.

– Eh bien... « Ci-ne-gît-pas Maurice parce qu'il est parti voir sa tante pour toujours et même au-delà. » ?

– Il y a du mieux.

– Si vous le dites… Le vivant est roi. »

Le fossoyeur achevait sa besogne et j’entendais dans mon dos le clapotis de l’eau avec laquelle il se lavait les mains. Pinnoze reprit les rênes de la conversation.

« Mais vous avez quoi comme bois à nous conseiller ?

– La sapin, vraiment. C'est une des meilleures ventes. Le bois d'if fait son petit effet aussi. Voyez la différence, poursuivit-il en s’approchant du cercueil le plus à gauche. Ici c'est un pauvre bougre qu'on enterre demain. C'est du frêne. Banal, classique, sans classe aucune. »

Il passa sur le cercueil central et se trouvait ainsi tout près de moi. Il dégageait de lui une odeur indicible qui me força à un repli rapide près de la porte.

« Là, on a de l'if. C'est déjà un peu plus cossu et original. Et là, grande classe, il était maintenant sur le tombeau de droite. Tout en sapin capitonné de velours.

– Et le prix est multiplié par combien ?

– Eh bien, si on part sur des dimensions de chacha... Le prix pour honorer convenablement votre tendre animal est de six mille kamas pour le sapin et quatre mille cinq cents pour l'if. Après, si c'est juste pour le mettre dans une boîte comme on le mettrai à la poubelle, le frêne est à deux mille. Mais les frais de préparation du corps sont inclus. Comptez dix kamas par lettre sur l'épitaphe. Et deux mille de plus pour la mise en terre.

– Finalement on va opter pour « Momo est mort », conclue notre sept de Trèfle. »

Entouré d’agents de mon enseigne – ou supposément de mon enseigne pour l’un d’entre eux – ce tailleur de boîtes ne devait pas s’attendre à une grande compassion sur les affaires d’argent et notre histoire, toute fictive soit-elle, fut traitée avec le plus grand sérieux sur son aspect financier.

Ainsi, Olgah apporta la conclusion de nos discussions.

« Parfait. Une boite, onze lettres et on creusera le trou. Ça nous fait deux mille cent kamas.

– Peut-on payer en plusieurs fois ? s’enquit Pinnoze.

– Oui car on ne roule pas sur l’or.

– Ah bah si justement, compléta monsieur Baunes en s’approchant du cercueil central. Je vous présente madame Laure de La Boutonnière. On lui a roulé dessus en calèche, la pauvre... »

S’ensuivit quelques complaintes sur l’état de la malheureuse dont je me fichais éperdument. J’étais toujours à la recherche de l’objet de notre visite et je commençais à me dire que cet abraknyde m’avait mené en bateau.

« Et qui repose ici ?

– Un pauvre bougre. Rémy, je ne sais pas s'il avait un nom de famille.

– Qu'a-t-il mérité pour finir dans ce frêne ?

– Un mendiant. Étrangement, un donateur anonyme a payé ses frais d'enterrement.

– Qui voudrait payer pour un mendiant inconnu ?

– Je ne sais pas.

– Vous n'avez jamais rencontré ses proches ?

– Non. Un intermédiaire doit passer récupérer ses biens et me payer par la même occasion.

– Parce que vous pouvez aussi conserver les affaires personnelles du défunt un certain temps ?

– Oui, j'ai des coffres pour cela. Mais si vous comptez les utiliser pour Maurice, il y aura un supplément.

– Nous les utiliserons sûrement. »

Satisfait de ces dernières informations, nous retournâmes à Astrub et je pus enfin me débarrasser de mes oripeaux pour retrouver ma traditionnelle tenue bleutée. Cette petite sortie fut des plus fructueuse et, avant d’aller confirmer mes doutes quant à l’enseigne de cette nouvelle recrue, j’envoyais un message à quelques connaissances que je savais aussi habiles que discrètes.

• • •

Les heures passèrent et j’allais terminer la nuit dans la douceur de mes appartements astrubéens. La mollesse de mon lit et la tendresse de mes draps eurent raison de moi en quelques minutes et je partis pour le monde des songes.

C’est le froid qui me réveilla, alors qu’il ne faisait pas encore jour. J’ouvris les yeux avec peine pour constater que la fenêtre et les volets de ma chambre étaient grands ouverts. J’alluma une lampe et alla refermer l’ouverture.

C’est en revenant vers mon lit que je remarquai qu’on avait tracé une grande flèche sur mon mur à l’aide d’une craie rouge – à moins qu’il ne s’agisse d’une marque de rouge-à-lèves ? Elle pointait vers un petit guéridon sur lequel on avait déposé une sacoche. Sur celle-ci était brodé un nom : « Rémy ».

par **Kalirr** 02.01.20 15:29

• Les chasseurs de dragons •

« On dirait de l'amaknéen.

– Je peux la voir de plus près ?

– De l'amaknéen, non. Je lis l'amaknéen et le brâkmarien sans difficulté. Je ne suis pas sûr que ce soient des lettres. Peut-être plutôt un genre de code ?

– Tu n'es pas aller te renseigner à la bibliothèque ?

– Moi aussi je sais, et j'ai dit « on dirait ».

– J'ai déjà vu cette écriture quelque part...

– Ah oui ?

– Oui, mais j'ai du mal à me souvenir où...

– Hum...

–Je reviens. »

Le seul objet digne d’intérêt que j’avais pu trouver dans la sacoche de ce Rémy était cette étrange pièce en or gravée. Ce n’était pas une devise mais j’étais persuadé en avoir déjà vu des semblables à Brâkmar. Kaleilah et Shanigami ne semblaient pas en savoir davantage mais la sortie mystérieuse de Simettra me donna un soupçon d’espoir.

Un monologue sans intérêt de Shanigami plus tard, l’archère était revenue. Un livre à la main, elle en tourna vigoureusement les pages avant de me les mettre sous le nez.

« J'ai beaucoup voyagé avant de vous trouver. Pour pouvoir exécuter mes contrats, je devais être capable de les lire. Ce carnet recense toutes les langues que j'ai pu apprendre durant mes voyages. »

D’après l’alphabet Sadida que j’avais sous les yeux, cette monnaie était gravée d’un C et d’un D. Comment n’y avais-je pas pensé ? Un C et un D dans un alphabet Sadida à Brâkmar. Le Chasseur de Dragons était pourtant connu du milieu souterrain de la cité sombre comme un des hauts lieux de la drogue.

« Bien, une visite au Chasseur de Dragon va s'imposer.

– Maintenant ?

– Je vais m'y rendre tout de suite, oui.

– Bah on t'accompagne. On ne va pas te laisser tomber.

– Hum... S'y rendre en groupe alors qu'on a qu'une pièce, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

– Ce n'est pas risqué pour toi Brâkmar en ce moment ?

– Et que penses-tu, alors ?

– Je suis du même avis que Kalei' en effet.

– On ne peut pas en fabriquer d'autres des pièces ? Toi qui as toujours le nez dedans Kalirr.

– C'est faisable oui mais ça va demander du temps. Kaleilah, tes portails connaissent quelles limites ?

– Humpf... disons une fois et demie la largeur de la pièce.

– Et tu as besoin d'être à vue ?

– À vue pas forcément, mais plus je m'en éloigne, et moins longtemps je peux les garder ouverts.

– Voilà l'idée. Nous arrivons séparément avec un peu de temps d'intervalle, comme des clients ne se connaissant pas. Le premier prend la pièce et entre avec. Une fois à l'intérieur, il la renvoie à ceux qui sont dehors à travers un portail. Le deuxième entre, et cætera.

– J'ai peur que Kalei’ ait du mal à placer son portail à l'intérieur si elle ne sait pas comment est la disposition de la pièce.

– J'entrerai en première ?

– Si c'est plus simple pour le portail, alors oui. »

Et mon plan fut appliqué le soir même. Nous nous retrouvâmes sur les quais à quelques kamètres du bateau. Cachée derrière des tonneaux, l’Acolyte du Cœur fit son office en ouvrant un petit portail bleuté avant de disparaître sur le pont du navire.

Un quart d’heure plus tard, le cercle se mit à briller vivement avant de recracher la petite pièce d’or. Shanigami entra et j’envoyais ainsi tout le Cœur en reconnaissance. La pièce revint quelques moments après pour permettre à Simettra d’entrer. En très peu de temps, la magie des Éliotropes me rendue la monnaie.

J’arrivais dans la cale d’un bateau à l’atmosphère humide. Face à moi s’étendait un couloir où de nombreux rideaux délimitaient de petites cabines tandis que sur ma gauche un Sadida attendait derrière son comptoir. Son jeune âge me laissait penser qu’il d’agissait de Thibault, le fils cadet de la famille Delaire qui fabriquait ces drogues.

« Malsoir. Quels dragons venez-vous chasser ?

– Malsoir. Quels dragons sont ici ce soir ?

– Eh bien, la Fleur des Maux, idéal pour votre spleen. Le Vin à Chiche pour vous envoler avec volupté. Ou l'Inglorium Artificiel pour rejoindre les dieux au sommet.

– Va pour ce dernier. »

Je déboursais quelques centaines de kamas, donnais mon nom – Alessekandre – pour qu’il soit inscrit au registre et on me conduisit dans une cabine inoccupée. Elle était pourvue d’une paillasse et d’un champignon luminescent qui assurait un faible éclairage. Il y avait également un pot en grès et mon hôte cru bon de préciser qu’il devait – dans la mesure du possible – être le réceptacle de mes matières organiques.

Il s’en retourna vers son comptoir et une petite voix me parvint de l’alcôve d’à côté. Je reconnus sans mal Kaleilah qui m’indiquait que tous les Doigts avaient chacun emprunté une chambre. Passant à quatre pattes de chambre en chambre, je pus ainsi discuter avec tous nos agents. Il fut convenu que le Cœur ferait diversion tandis que le Pique se chargerait de dérober le registre.

Ainsi, Kaleilah mima une superbe crise de folie qui occupa le fils Delaire, tandis que Shanigami récupéra le cahier et que Simettra se chargea d’en faire une copie sommaire. On remit tout en place et nous quittâmes ce lieu sans avoir touché une seule goûte de ces infâmes produits – bien que je soupçonne quelques Doigts d’avoir conservé un échantillon.

J’étudiais la copie de ce carnet sur le chemin du retour. Il semblait que notre Rémy se rendait régulièrement au Chasseur de Dragon, toujours accompagné d’un certain Jean Taillot.

par **Kalirr** 05.01.20 19:46

La partie suivante de la quête se déroulera ci-après sous la forme d’un RP-forum. Celui-ci débutera uniquement avec Shanigami et Kaleilah. D’autres Doigts ou personnages pourront ensuite les rejoindre selon les choix et actions de ces deux personnages.

• Une nuit sur les flots •

La diligence cahotait depuis quelques heures. Partie du Zaap situé au nord des plaines des Scarafeuilles – en territoire amaknéen – elle se dirigeait avec assurance vers Brâkmar. Dans l’habitacle, Kaleilah et Shanigami étaient assis côte à côte, dans le sens de la marche.

Face à eux, un homme en armure de cuir, aux cheveux blancs coupés en brosse et aux nombreuses cicatrices observait défiler le paysage morne des landes de Sidimote sans décrocher un mot. Devant le mutisme apparent de l’inconnu, les deux agents du Cœur avaient abandonné l’idée de lui poser des questions.

La voiture arriva bientôt à un poste de garde brâkmarien qui marquait la fin des landes et de sa route boueuse. Les deux plantons en service firent signe au cocher de s’arrêter et alors qu’un d’eux se dirigeait vers lui, l’autre approcha de la cabine.

« Malsoir. Quelles affaires vous amènent près de Brâkmar ? »

L’odeur d’oignon et de bière inonda les narines des trois voyageurs sommés de répondre à la demande du soldat. Shanigami s’apprêta à le faire avant qu’un cri lugubre ne résonne dans les pins alentours. Pour la première fois du voyage, l’inconnu en armure de cuir parla.

« Merde, des goules. »

Du haut d’un grand pin aux épines noires, une première goule se jeta dans le vide, rebondit sur la diligence pour atterrir à pieds-joints sur le garde de Brâkmar. D’un coup de mâchoire puissant, elle planta ses dents dans la gorge du malheureux, lui arrachant la trachée.

Alors que la première goule entamait son repas, une seconde arrivait en bondissant. L’anonyme sortit de la voiture par la porte opposée ordonnant aux agents du Cœur de ne pas bouger. Il murmura quelques mots dans sa paume avant de frapper le sol d’un coup de poing puissant. Deux pieux émergèrent alors du sol en roche noire et vinrent empaler les malheureuses goules.

Une dernière, qui traînait sur le chemin, hésitait maintenant entre la fuite et l’attaque. Elle n’eut pas le temps de faire son choix qu’un pic de glace projeté à vive allure vint sceller son destin. Le calme revint.

« Eh bah, heureusement que vous étiez là mage, félicita le seul garde encore en vie, sans vous… »

Ses mots furent arrêtés par un autre pic de glace semblable au premier qui lui traversa la gorge par l’arrière.

« Continue ta route, cocher. »

• • •

Quelques temps plus tard, les Doigts étaient dans la cité sombre. Le magicien qui avait la charge de les protéger jusqu’aux portes de la ville les avait quittés, ainsi que le cocher qui attendait le moment du départ dans une taverne.

Kaleilah et Shanigami prirent les rues vers le sud, ayant soin d’éviter les avenues trop populeuses comme l’avait conseillé Kalirr. Ainsi, ils arrivèrent bientôt sur les quais et à vue du Chasseur de Dragons qui était amarré au port.

Le navire était aussi grand et sombre que la première fois. Une petite passerelle de bois permettait d’accéder sans encombre au pont du bateau dans la cale duquel se trouvait l’objectif de leur mission. Il leur fallait maintenant remettre la main sur un habitué du lieu : Jean Taillot.

par **Kaleilah** 05.01.20 21:43

L'homme aux cheveux blancs s'éloignait de nous deux, toujours aussi silencieux qu'une tombe. Remarquez, c'est dans le thème.

« C'était qui ce type ?.. » murmureais-je à Shanigami, encore pâle et nauséeuse après le trajet en diligence. Je n'eus qu'une moue et un haussement d'épaules désintéressé en guise de réponse.

Les effluves répugnants et omniprésents de cette ville me titillaient les narines. Le nez froncé (comme si ça allait atténuer l'odeur ...), j'avançais à côté de mon compagnon de mission, qui ne semblait, lui, pas être plus dérangé que ça. On dirait même qu'il apprécie ! Dégoûtant ...

Après une énumération des meilleurs établissements de Brâkmar et quelques blagues douteuses de la part Shanigami ainsi que plusieurs soupirs de ma part, nous arrivions enfin à destination. Plus loin, on pouvait apercevoir la proue reptilienne du Chasseur de Dragons. Ça pourrait être un beau bateau ! Dommage qu'il en soit réduit à cet usage.

« Bien, une dernière fois au cas où : tu te souviens du plan ? »

par **Shanigami** 06.01.20 15:05

Nous étions enfin arrivé à Brakmar. Ce n'était pas trop top. La diligence nous avait secoué comme des blancs en neige, et le magicien en armure n'a même pas essayer de faire connaissance. C'était long et ennuyeux. Mais j'ai eu le plaisir de pouvoir être à côté de Kalei durant plusieurs heures, les secousses de la routes nous rapprochant par inadvertance de temps à autres.

Cela me faisait plaisir de revenir ici. Même ci ce n'est pas pour me rendre dans ma taverne habituelle. Il fait toujours aussi chaud et la lumière rougeâtre des rivières de magma sur la ville rend toujours un spectacle magnifique. Kalei ne semble pas profiter autant que moi. J'ai bien tenté de la détendre en rigolant avec elle, mais cette petite éliotrope à les traits tirer comme un Ecaflip venant de faire All-in à une partie de Poker.
Je m'étais, pour cette mission, vêtu d'une tunique rouge à manche courte, de mon habituel pantalon en lin beige. J'avais opté pour une cape et une coiffe noir.

« Bien, une dernière fois au cas où : tu te souviens du plan ? » Me demande t-elle alors que nous arrivons au bateau.

Je sors un papier de ma poche.
« J'ai noté : trouver Jean Taillot au Chasseur de Dragons. C'est toujours ça ? »

par **Kaleilah** 07.01.20 21:44

« C'est toujours ça ? »

Je retins un ultime soupir. Un pichon clown aurait retenu plus d'information que ça. Et en plus, il a eu besoin de le noter... M'enfin, c'est déjà bien qu'il ait le but principal de la mission, me dis-je.

« Bon, je récapitule une dernière fois : j'entre grâce à la pièce de Kalirr, toi, tu attends ici. » Tout en parlant, j'ouvris un portail bleuté derrière quelques barques au bois à moitié noirci par la pourriture. Plus loin, des marcheurs allaient et venaient sur le quai. De notre côté, c'était plutôt calme. Prions que ça dure...

« Si Jean vient ce soir, il devra annoncer son nom au serveur. Toi, fais attention aux personnes qui entrent dans le navire... sans te faire remarquer, précisais-je. Quand je l'entendrai se présenter, je t’enverrai quelque chose.
– Ah oui, oui ! Et juste avant qu'il sorte, tu m'préviens en envoyant autre chose, et si jamais tu m'envoies le jeton, ça veut dire que tu me veux, c'est bien ça ? »

Il acquiesça, un grand sourire aux lèvres. Qu'est-ce qu'il m'énerve !

« Ça veut dire que j'ai BESOIN de toi ! le corrigeai-je en grinçant des dents. J'y vais, ne ruine pas tout. »
Mes gants une fois enfilés pour camoufler la lueur turquoise venant de mes paumes, je m’engageai sur le pont du Chasseur de Dragons.

J’ai fait des progrès, depuis ma dernière venue ici ! Je pouvais maintenant m’éloigner de mes portails de quelques mètres supplémentaires avant qu'ils ne disparaissent. Une distance qui pourrait s’avérer précieuse. Ça faisait bien longtemps que mes portails n’avaient plus trouvé leur utilité.

Sur le navire, comme la dernière fois, un garde Sadida était posté devant une trappe. Et tout comme la dernière fois, il roupillait paisiblement, son ventre rondouillet oscillant lentement au même rythme que les vagues qui s’écrasaient contre la coque.

La pièce en main, je pris une grande respiration pour m’annoncer d’une voix forte :

« Malsoir ! »

par **Kalirr** 08.01.20 1:33

En pleine communion avec son dieu, le disciple de Sadida se réveilla avec lenteur. Il fit claquer sa langue dans son palais et se saisit d’une gourde en cuir qui traînait sur un tabouret. S’étant désaltéré, il gratta le centre de sa tignasse aux couleurs automnales avant de se décider, enfin, à se lever.

« Malsoir. », compléta-t-il avec mollesse.

Une fois sur ses deux jambes, il tira sur sa chemise cramoisie. Un bout de tissu mal coupé duquel dépassait son imposante bedaine. Il se frotta les yeux et inspecta du regard la cliente.

« Z’avez un droit… »

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase que Kaleilah avait tirée la pièce de sa poche. Le garde prit quelques secondes avant d’acquiescer et d’ouvrir la trappe qui menait à la cale. L’agent du Cœur s’y engouffra.

Après un petit escalier – plutôt raide –, Kaleilah retrouva le Chasseur de Dragon qui n’avait pas bougé depuis sa dernière visite. Au fond de la pièce, se trouvaient toujours les quatre salles séparées par des rideaux en toile brune, assorties à la couleur du vomi ou d’autres matières de nature organique qui n’étaient pas parties au lavage.

Sur sa droite, une petite salle accueillait modestement quelques tables et tabourets. Sur l’une d’entre-elle, deux disciples d’Écaflip s’étaient engagés dans une partie de dés. L’un d’eux, un jeune chaton au pelage d’albâtre, pestait contre le second, un vieux matou aux poils anthracites dont une profonde cicatrice fendait sa joue droite dans un demi-cercle qui reliait son oreille au menton.

Sur sa gauche, finalement, se dressait le comptoir. Il renfermait, dans diverses cages, les fioles des produits fabriqués et vendus par la famille Delaire. C’est d’ailleurs par une porte – qui conduisait sûrement vers une partie privée de la cale – que sorti Thibault, le plus jeune des fils Delaire.

« Malsoir. Quel dragon venez-vous chasser ce soir ? J’aurai également besoin de votre nom. »

par **Shanigami** 08.01.20 16:59

Je me retrouve dehors, tandis que Kalei peut aller à l'intérieur. J'en suis donc réduis à attendre et prêter attention à ceux qui entre. Si Kalei m'envoie quelque chose, cela veut dire que la dernière personne à être entré est notre fameux Jean Taillot.

Je contemple quelques instants le portail de mon amie. Il n'est pas bien grand, à peine de quoi y entrer la main.
D'ailleurs, que se passerait-il si j'y entrais la mienne ? Sachant qu'elle n'en a pas encore créé d'autres ? J'hésite à tenter l'expérience, et tourne le regard vers le navire. Elle est encore devant le sadida.

Je m'adosse contre les barques, le ponton en bois qui relie le port au bateau grince suffisamment pour que je puisse entendre quelqu'un approcher. J'attrape des petits gravillons qui traînes et essaie de viser juste dans le petit portail.

- Un point ..... Ah zut .... Rhaa... Hop, un deuxième...

Il est amusant de constater que mes gravillons finisse par s'écraser au sol, traversant tout simplement le portail comme si rien n'étais.
J'espère que ce Jean à soif ... L'attente risque d'être longue.

par **Kaleilah** 11.01.20 12:31

Déesse, l’endroit est encore pire que dans mes souvenirs… Si un de mes cauchemars avait une odeur, ce serait sûrement celle-là. L’extérieur était paradisiaque en comparaison.

Mon regard traverse la salle. La bonne chose, c’est que je m’y retrouve. Les quatre habitacles séparés par ces horribles loques sont toujours là, le comptoir aussi. Et ces pots… ces pots dont j’avais presque oublié l’existence. Un frisson se baladait le long de mon échine.

Les clients, eux, c’était une nouveauté.

« Malsoir. Quel dragon venez-vous chasser ce soir ? J’aurai également besoin de votre nom. »

La voix derrière le comptoir me rappela à l’ordre. Tout en affichant mon plus mielleux sourire, je me tournai vers elle. Je reconnus le même homme qui nous avait servis l’autre fois.
J’espère que lui, m’a oubliée, vu la comédie à laquelle il a dû assister.

« Malsoir ! Élène Beauxreins, sans ‘H’. Surprenez-moi ! »

Je ponctuai ma phrase par un clin d’œil. Celui derrière le comptoir haussa les sourcils, l'air surpris, mais peu impressionné. Quel arrogant…
Il feuilleta rapidement le registre :

« Bat-… Bau-… Beauxreins, vous voilà. Il marqua une seconde barre à côté de mon pseudonyme. Je reviens tout de suite. »

Tandis qu'il reparti au fond du comptoir, mon attention se reporta sur les deux disciples d'Ecaflip attablés. La mollesse de leurs lancés de dé trahissait une partie sans enjeu. Une idée me traversa l'esprit, et un sourire, mes lèvres.

« Madame, voici le Vin à Chiche, pour vous envoler avec volupté. » Il était revenu, une fiole au liquide rougeâtre en main.

Je me délestai de la bourse prévue pour cette occasion, non sans un léger pincement au cœur, et m’emparai de ladite fiole qu’il me tendait. Une légère douleur dans le creux de mes paumes se faisait sentir, comme si un élastique invisible était tendu entre ces dernières et mon portail, à l’extérieur. J’espère que Shani ne fait pas n’importe quoi avec…

Tout en ajustant mon bonnet puis, non sans une légère honte, mon décolleté, je me dirigeai vers les deux matous. Je déposai alors la bouteille précédemment acquise au milieu de leur table, interrompant ainsi la course de l'un des dés :

« Malsoir messieurs ! Je sens que vous êtes d’humeur joueuse ! »

par **Kalirr** 11.01.20 12:56

Les deux dés retombèrent lourdement sur la table pour afficher un double quatre tandis que les deux joueurs remontèrent prestement leur regard pour afficher un large sourire.

« Malsoir chaton, commença l'Écaflip au pelage de suif. Tu veux te joindre à nous ? »

Disant cela, il tira un tabouret avec sa patte pour le ramener autour de la table, tout près de lui.

« Toi aussi tu attends qu'une des chambres se libèrent, reprit-il. Si tu veux, tu pourras partager la mienne ça ne me dérange pas. En attendant, viens tester ta chance avec nous.

– Ouais poursuivons, continua l'autre qui était visiblement plus préoccupé par le jeu que par l'agent du Cœur. J'annonce une paire sur trois lancées. »

Il lança alors les dés trois fois. Cinq et six, trois et un, deux et un. Aucune des combinaisons ne correspondaient à son annonce. Il pesta.

par **Shanigami** 11.01.20 16:40

- Ahahah, tu es doué Zip !

Je regarde mon petit tofu s'élancer en volant vers le portail, le traversant en plein centre. Puis, il fait demi-tour et attrape une graine de sésame que je lance en l'air.

- Si tu continue à gagner à chaque fois, je vais finir à court de graines.

-Pipipi, répondit l'oisillon.

J'ajuste mon bonnet sur ma tête, me grattant une corne au passage.

- Très bien, plus dur cette fois-ci. Ferme les yeux et essaye de retrouver le portail.

Le tofu s'exécute, je viens tourner ma main autour de son corps en vol, créant un mouvement d'air qui a pour effet de le faire tourner sur lui même. Une fois cela fait, j'annonce le début du jeu.

- C'est parti Zip.

Le tofu s'avance dans une direction, doucement.

- Tu te rapproche de Frigost là.

Il tourne sur sa droite.

- Ah ... vers Saharach, doucement. Oui ... ça chauffe, ça brûle.

Le tofu tente de suivre mes instructions en faisant de petits mouvements à gauche et à droite en se rapprochant toujours plus du portail de Kaleilah.

par **Kaleilah** 11.01.20 19:45

Les salles sont toutes prises, pourquoi n’y avais-je pas pensé plus tôt ! Et si ce Jean Taillot était déjà là ? Ça complique tout ! Comment je le sais ? Comment je fais savoir ça à Shani ?! Argh ..!

Tout en raclant ma gorge, je tentai de garder ma contenance et mon doux sourire.

« Merci pour la proposition minou, mais je préfère faire mes petits voyages seule. »

Je m’assis sur le tabouret si gentiment préparé tout en ramenant ma fiole devant moi. Il est vraiment proche là, non ? D’un coup de reins, j’éloignai mon assise de l’Ecaflip afin que chacun récupère son espace personnel. Les dés avaient atterri juste en face de moi. Je m’en emparai.

« À mon tour !, dis-je. J’annonce un deux sur mon prochain lancé ! »

D’un coup de poignet, et les deux petits cubes étaient partis. Leurs angles heurtaient le bois de la table dans un cliquetis mat et régulier. Ils s’entrechoquèrent à mi-courses. Enfin, devant celui au teint grisâtre, le verdict était tombé.

Quatre et six. Zut…

« Héhé, ça commence mal pour moi ! J’oubliais, pour quoi joue-t-on ? »

Tentons de gagner du temps pour l’instant. Tant que je ne m’éloigne pas de l’entrée, au moins, je n’aurai pas de soucis pour garder mon portail ouvert.

par **Kalirr** 12.01.20 15:32

Kaleilah:

par **Kalirr** 12.01.20 15:35

Shanigami:

par **Kaleilah** 12.01.20 21:41

Double six ! J’ai gagné avec cette annonce, sérieusement ?! Si j’avais su, je serais plutôt allée au casino ! Et ces deux nouveaux, ne pouvait-ils pas se présenter, comme tout le monde ? En plus je ne connais même pas les noms de ces deux chachas de gouttières… C’est agaçant !

« À toi l’honneur chaton. Et si tu veux que je te rejoigne, appelle-moi.
– Tu attends depuis bien plus longtemps que moi, minou, je te laisse ma place ! Tout en me penchant légèrement vers lui, je baissai le ton de ma voix. Et si jamais je change d’avis, je te rejoindrai. »

Je lui rendis son clin d’œil avec un sourire malin aux lèvres et ne lui laissa pas la chance de répliquer :

« En fait, si jamais nous n’avons pas la chance de nous recroiser, tu es ?
– Ho ho, dans ce cas… Appelle-moi Tim, mais retiens moi plutôt sous le nom de l’as des Cœurs. » répondit-il, le torse bombé, en se levant de son tabouret. Je me retins de lever les yeux au ciel et me contentai de continuer à lui offrir mon plus doux sourire. Il disparut derrière les rideaux avec une fiole au contenu discutable.

Bon, un en moins. Feignant toujours mon air enjoué, je me tournai vers les nouveaux arrivants :

« Messieurs, joignez-vous donc à nous ! dis-je en prenant les dés en main. Nous jouons pour la prochaine chambre ! Oh, j’oubliais, je me présente, Élène ! »

par **Shanigami** 14.01.20 19:41

Deux individus viennent de rentrer dans le Chasseur de Dragon, et l'un d'eux se nomme Jean. Malheureusement, ils étaient trop loin pour que je ne puisse le décrire avec précision. Seuls ces habits avait pu retenir mon attention.
Une haute couleur bleue. C'est à cela je le reconnaîtrais à sa sortie.

Je regarde quelques instants l'homme qui s'éloigne, et hésite. Puis je secoue la tête.
- Non ... notre priorité c'est Jean, tant pis pour ... quoi que ce serait bête.

Je tends la main devant moi et use de l'énergie dont Osamodas m'a doté pour faire apparaître une petite boule jaune.

- Kay, suis-le.

J'indique du doigt l'homme qui s'apprête à disparaitre au coin d'une rue. J'espère que Kay saura retenir l'endroit où l'homme ira, comme une maison ... ou autre.

Je prête ensuite de nouveau attention au portail. Tant que Kalei ne m'envoie rien, c'est qu'elle n'a pas besoin de moi à l'intérieur. Oui, mais si elle était en danger ? Serait-elle capable de toute de même m'envoyer un message ?

"Pipipiou pipi" me fait zip, posé sur mon épaule.

- Rhaa .. bon d'accord. Je vais attendre. Mais si c'est trop long, j'y vais. De toute façon, je n'ai même pas la pièce pour entrer.

J'espère que Kalei s'en sort. Je me tiens prêt à tout, et prête très attention aux gens qui sorte de l'établissement et à d'éventuels bruits suspects.

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