Un bijou pour Kaleilah

Taverne du Lépreux Chauve - Début de soirée.

Il semble que je sois la première. Je m'assieds sur une chaise au comptoir, prenant garde de ne pas froisser ma robe satinée. Je tiens mon dos bien loin du comptoir, non pas que je remette en question le travail de Camille en matière de propreté, mais sait-on jamais. Je suis superbe et je compte bien le rester. L'idée de notre escapade en dragodinde d'ailleurs me peine à l'avance et j'espère que Kiosh aura pris soin de panser les bêtes au préalable. Sur mes genoux, un petit paquet de soie dans lequel patiente un trois rangées de diamants et des boucles assorties.

Je vérifie mon chignon haut tressé, replace mon rubis aligné à mon décolleté et serre d'un cran la boucle de mes talons sur mes chevilles. Je ne suis pas inquiète quant à la ponctualité de Kaleilah, elle a conscience des enjeux. Je patiente donc, songeuse, passe et repasse les points abordés lors de notre entrevue plus tôt dans la journée.

Si j'ai confiance dans notre plan ? Bien sûr. Simple comme bonjour, piéger un pauvre d'esprit n'est pas un challenge en soi. L'unique difficulté sera bien entendu de supporter - sans exploser - les manières de l'énergumène.

J'espère que Kaleilah a pris soin de sa toilette, comme convenu...

Sortir dans cette tenue, en plein Astrub, quelle horreur !

Entre ma longue robe à pans qui traîne par terre si je ne la retiens pas et mes escarpins qui, malgré la petite taille des talons, me donnent sûrement une démarche de godiche, j'ai l'impression que mille regards sont posés sur moi ! Sans parler de mon bonnet. Il est bien plus court que mes usuels, et laisse au vent frais de Javian le loisir de me donner des frissons dans le cou et de faire voler mes cheveux inhabituellement découverts. Un simple ruban en lin couleur jade, seule excentricité de ma tenue sombre, attache ces derniers derrière ma tête.

J’espère que ça conviendra … De toute façon, Yenepha a promis de compléter ma tenue avec ses propres merveilles !

Après quelques centaines de kamamètres qui ont paru comme des milliers, se dresse enfin devant moi la porte de la taverne que je connais maintenant bien.

Je pose ma main sur la poign-… Attends ! Et si Ambre ou Simettra me voyaient comme ça ? Pire, Shani ! Déesse …

Je dois bien me résigner à y aller, de toute façon. Yenepha m’attend peut-être déjà.
Résignée, j’ouvre lentement la porte grinçante. Je jette un œil rapide dans la salle en tenant fermement la clenche, prête à la rabattre.

Soupire de soulagement. J'entre et referme la porte derrière moi, sourire aux lèvres. D’une révérence légèrement exagérée envers l’unique occupante (vivante) des lieux, j’annonce alors ma présence :

« Bonsoir, Yenepha ! Je suis prête pour notre petite soirée ! »

Je me lève et m'approche de la belle pour l'examiner sous toutes les coutures. Je souris, débarrasse les diamants de leur écrin et attache le trois rangées à son cou pour commencer. Un pas en arrière pour mieux admirer l'effet de ce bijou exceptionnel. Satisfaite, je me permets ensuite de lui enfiler ses boucles. C'est comme jouer à la poupée. Je passe mon index sous son menton pour relever légèrement son minois avant d'acquiescer.

- Là, tu es rayonnante Kaleilah, et quelle élégance. J'ai bien fait de te prendre des diamants, la classe et la sobriété... Des couleurs seraient venues ternir l'effet de ton ruban couleur jade.

Ses yeux s'illuminent, c'est presque attendrissant de la voir heureuse ainsi. Une petite fille radieuse.

- C'est la première fois que j'me sens aussi riche !

- Bien, je te remets dans le bain tout de suite. Ce soir je suis Madame, pas de familiarités. Du moins, pas sans quelques verres d'alcool au préalable où là, ensuite s'il le faut, on prendra le temps de se galocher. Tu es à mes côtés pour apprendre, dans l'espoir d'un jour pouvoir intégrer mon équipe commerciale. Passionnée par la beauté et le bijou de qualité, exigeante, nous partons à la rencontre d'un très bon client qui souhaite faire expertiser ses babioles.

Des bruits à l'extérieur de la Taverne puis, Kiosh franchit à son tour la porte. Fringué comme un sac, capuche rabattue et mains dans les poches, il ne manque pas de gâcher le tableau mais je suis contente de le voir à l'heure.

- Mesdames, vos montures sont avancées.

Je lui fais signe d'attendre et regarde ma partenaire.

- Le premier objectif est de créer une ambiance, dans cette maison. Du charme à l'état brut. Le client n'est pas un homme, c'est un garçonnet mal dégrossi et tu peux être certaine qu'avec deux femmes face à lui, il y aura plus d'agitation dans son pantalon que dans sa caboche. Il faut que tu m'aides, à le rendre plus heureux et plus stupide qu'il ne l'est, et ce avant de m'abandonner et de gérer la suite de ton côté. Plus la première partie est un succès, plus longtemps je pourrai retenir son attention et donc plus longtemps tu seras tranquille pour œuvrer. Facile, n'est-ce pas ?

Bien sûr tout ça, elle le sait déjà. Ce doit être mon côté perfectionniste et d'ailleurs tandis que je lui parle, je vérifie que son ruban est bien attaché. Un grand sourire sur mes lèvres, appliquée, je me donne des airs de maman et j'ai bien peur que ce comportement ne finisse par me creuser quelques rides.

- Tu vas monter derrière Kiosh. Si tu as des questions, c'est le moment de les poser mais en vitesse. Si tu n'es pas stable sur tes talons, tu prendras mon bras. Tout sauf une démarche mal assurée.

Le trajet jusqu'à Tainéla se passe finalement sans encombre. Nous arrêtons nos montures deux chaumières avant et je me laisse glisser du dos de la bête. Un coup d’œil vers Kiosh, celui-ci descend et se dépêche de tendre une main galante à Kaleilah pour l'aider à rejoindre le sol. Je suppose qu'il cherche à se rattraper. Il attache les dragodindes puis, sans même un mot échangé, mon second s'éclipse. Sac sur le dos et air renfrogné, mon baroudeur préféré...

J'invite Kaleilah à prendre mon bras et nous avançons vers le lieu des festivités. C'est une belle soirée, l'endroit est tranquille. Qui aurait deviné qu'un fils de plus-que-riche se terrait ici, dans ce coin sans allure. Nos pas s'arrêtent devant une bâtisse semblable aux autres. Pour ma part, je sais cependant que la décoration a de quoi surprendre puisque dans mes souvenirs, Croquesucre a souhaité reproduire au tableau près son ancien chez-lui, là-bas au Château. D'ailleurs, n'est-ce pas un petit tapis à couronnes qui nous attend sur le palier ?

Comme c'est ravissant...

Je toque à la porte et rappelle d'un murmure à ma partenaire : " 20 minutes. "
On ouvre, enfin, ça ouvre. Avec difficulté il faut le souligner, quelques secondes de gêne à entendre gratter derrière puis, enfin. J'accroche un sourire léger à mes lèvres, celui de la bonne humeur.

Un corps boudiné dans un tissu blanc et rose bien trop serré, de gros sabots molletonnés à la place des mains, cette fichue korne bien trop grande. Une Likrone obèse...

Le visage du garçon s'échappe de la bouche de la pauvre créature tout droit sortie d'un cauchemar et bonne à abattre. Un faciès encore boutonneux, et comble du spectacle, des yeux qui semblaient sur le point de se croiser tant il louchait. Aucun charme ne pouvait lui être attribué, même avec la meilleur volonté du Monde. Il se tenait là, dans l'encadrure de la porte, les jambes arquées et le regard impossible à suivre.

Il a encore pris du bide ? Il va finir par exploser.

Les coutures sous ses aisselles étaient craquelées. On s'attendait à voir des morceaux jaillir à tout instant.
Une Likrone qui a avalé un porkass trop gras et qui vit ses derniers instants, dans une digestion lente et douloureuse.

Il vient me faire la bise et je suis bien obligée de reprendre ma concentration. L'empoté manque d'éborgner Kaleilah qui se prend un coup du gourdin suspendu au passage. Il bredouille des excuses, se racle la gorge et fait un effort de prestance en nous sortant le jeu de la voix grave.

- Mesdames, vous êtes de véritables beautés. Mais dites-moi Yenepha, qui est cette petite douceur qui vous accompagne avec la grâce d'une bonne crème fouettée ?

- Kaleilah, une disciple d'excellence qui je l'espère, saura reprendre à ma suite les rennes de la bijouterie. Du moins, si elle continue de s'en donner les moyens.

- Pourquoi songer à la succession, n'êtes-vous pas une immortelle ? Vous dont la beauté ne semble jamais broncher, un petit peu comme une rougely qui se tient bien sous la cuillère. Mais ne perdons pas notre temps plus longtemps. Entrez !

Il se tourne avant de piquer littéralement un trot soutenu et sautillant jusqu'à son canapé. Je presse légèrement le bras de Kaleilah, pour lui rappeler qu'il s'agit de ne pas se marrer.

Un salon tout en longueur. À gauche, escalier, salle de bain à ses pieds. Milieu, une longue table à manger et la cheminée. À droite, le petit coin canapé privé, de grands rideaux cramoisis - ouverts pour le moment - à son entrée. Côté décoration, que dire. Clinquant, rouge et or, plutôt classe, si on omet les statuettes, figurines, peluches et portraits de Likrones disséminés un peu partout.




Nous nous dirigeons donc vers la droite pour le rejoindre. Il se laisse tomber dans le canapé, un bruit retentit et nous pouvons aisément deviner que l'arrière de son déguisement vient de craquer. Il ne réagit pas, semble ravi et souri comme un niais en faisant aller et venir son "regard' de Kaleilah à moi.

Je m'assieds à mon tour sur le canapé d'en face. Il ne semble pas décidé à prendre parole mais brusquement, il sort de sous un coussin un chacha doré mal taillé.

- N'est-il pas magnifique ?

Assurément pas. Vivement que cette mode de Saharach passe, j'en ai ma claque des bibelots à oreilles pointues plaqués or. Mais plus que fier de sa trouvaille il insiste sur les yeux du félin, de petites pierres rouges.

- Alors Kaleilah, vous qui avez un avenir prometteur, qu'en pensez-vous ? Incroyable non ?

Je garde silence, le dos droit et les mains posées à plat sur mes genoux.

Et c'est donc dans la joie et la bonne humeur que nous trinquons. Il me semble que Kaleilah se prend au jeu, elle tripote ses cheveux, sourit et minaude. Croquesucre semble ravi de partager son énorme boîte de chocolats avec sa nouvelle amie. Pour ma part je refuse poliment.

- Je fais attention à ma ligne, vous savez...

Puis je croise mes longues jambes et vient effleurer le sabot de l'imbécile heureux du bout du pied. Quelques gorgées, le vin n'est pas mauvais. Du moins c'est ce que je suppose, j'admets ne pas avoir le palais expert. Tiphilippe ingurgite son breuvage et tâche son pyjama au passage. De grosses gouttes foncées qui dégoulinent sur sa bedaine. Je prie pour que l'alcool ne lui monte pas trop à la tête. Crâ sait que je ne désire pas finir seule avec lui tandis qu'il me suppliera à quatre pattes de grimper sur son dos, direction le pays imaginaire.

Je ne laisse rien paraître de ces pensées écœurantes et me montre charmante en tout point. Notre hôte s'est lancé dans un monologue - inventé de toutes pièces j'en suis certaine - sur son dernier voyage à Otomaï où il aurait rencontré un culte en l'honneur des minikrones. Il va s'en dire qu'il s'était fait un nombre incalculable d'admirateurs qui n'avaient pas manqué de lui offrir de très beaux bijoux.

- C'est que vous comprenez mesdames ...

Il attrape sa grosse korne et la tend fièrement bien droite en l'air.

- ... Tout le monde ne peut pas être reconnu comme étant une véritable Likrone. Et rien à voir avec la fortune dont j'ai hérité ! Dans le fond, je me sens si différent des autres. Voulez-vous la toucher ?

C'est dans un élan de sympathie que je me dévoue et tends la main pour me saisir de son appendice. Je le caresse généreusement avec une petite moue admirative, puis je ris, gênée, et accuse le vin de me faire perdre la tête. Lorsque je retourne timidement au fond de mon canapé, je me rapproche au passage de Kaleilah.

- Votre différence est un cadeau des Dieux.

Toute chose, il se verse un second verre et nous voilà honorées de nouveaux bruits de gorge peu ragoutants.

- Vous savez mesdames... la clé du succès, c'est la curiosité et l'audace ! Huuuuuhu ! - Oui, il se met à hennir.

- Je suis bien certaine que mon apprentie ne manque de rien, de ce côté-là. N'est-ce pas ma belle ?

Sans lui laisse le temps de répondre, je m'avance et viens délicatement effleurer sa lèvre inférieure d'un léger coup de langue.

- Tu avais un petit peu de vin, je n'ai pas pu résister. Qui n'aurait pas envie de goûter à cette bouche, n'est-ce pas Tiphilippe ?

Le pauvre est dans un état de transe, il se met à acquiescer, l'air idiot, prend sa bouteille et verse de nouveau du vin dans le verre de Kaleilah, se fichant bien que ce dernier ne soit pas encore vide.

- Allons ... Voilà vingt minutes que nous sommes avec vous et votre bouteille est déjà bien descendue. N'allez pas trop vite, ce serait dommage de précipiter une suite qui n'annonce que le meilleur.

J'avais bien entendu insisté sur le " vingt minutes ".

Kaleilah ouvre la fenêtre avec précaution et s'écarte. Kiosh lui tend deux sacs à faire passer - lourds ces machins là - puis il se hisse sans trop de difficulté pour la rejoindre. Quelques secondes de silence, le temps de se remettre de la décoration de cette salle d'eau qu'il connaît pourtant, ensuite il acquiesce et se dirige vers la porte. Très lentement il fait tourner la poignée, sans un bruit. Petit mouvement de tête à sa partenaire pour lui faire signe de le suivre, ils montent ensemble l'escalier sur la pointe des pieds...



Du côté de Yenepha :

L'alcool coule à flots. Puisque je suis censée rester plantée ici à m'occuper de ce mec, je ne vois pas pourquoi je n'aurais pas le droit de me saouler moi aussi. D'autant plus que Croquesucre s'est mis en tête de m'enseigner la "Gigue magique", où de toute évidence, un fort taux d'alcoolémie est conseillé.

Une jambe en l'air, puis l'autre, tape dans tes mains et " Huuuuuhu". Oui, il faut hennir à la fin.

- D'habitude j'ai toujours quelques paillettes à lancer à ce moment-là !

Il recommence sa chorégraphie avec la grâce d'un balais à chiottes. Très concentrée je suis des yeux ses mouvements et rit quand il le faut. L'imbécile manque de trébucher et je me précipite à ses côtés pour le soutenir avant de me coller contre lui.

- Que diriez-vous de quelque chose de plus lent à présent ... ?

- Oh Yenepha ...

Il soupire de plaisir. Je manque de lui vomir dans la bouche tant son haleine empeste, mélange subtil de chocolat et d'alcool, plus probablement les restes de son déjeuner. Je prends ses "mains" et les dépose sur mes hanches. Son corps semble prêt à avaler le mien. Je dépasse l'individu d'une bonne tête et il ne se prive pas pour poser sa joue contre ma poitrine.

Sa cambrure beaucoup trop exagérée, ses pattes écartées, rien ne va. Pourtant je souris et laisse mes bras sur ses épaules avant de tenter de le guider. Il est ravi, je ne peux m'empêcher de vérifier de temps en temps qu'il ne me bave pas dessus.



Retour à l'étage :



Kiosh guide l'éliotrope jusqu'à la fameuse salle aux trésors. De solides barreaux dorés - qui partent du sol pour aller s'enfoncer directement dans le plafond - ainsi qu'une porte cadenassée leur barrent le chemin. À noter que ce cadenas est énorme et rose... Derrière, on peut apercevoir une belle collection de pierres précieuses et sacs remplis d'or, de quoi faire saliver tout bon disciple Enutrof.

Les barreaux sont assez espacés pour laisser un bras s'y glisser.

- On ne touche pas à l'or et on remplace les pierres par des fausses. On fait ça vite et proprement. - dit-il à voix basse en récupérant les sacs.

- YE-NE-PHAAAA NON NE PLEURE PAAAAS WOUHOUHOUHOOOO, CAR POUR MOOI, TU ES LA PLUS BELLE, TU ME DONNES DES AILES !

Les effluves d'alcool avaient fini par souiller tout le petit salon et je n'avais qu'une envie, c'était de me précipiter sur les lourds rideaux pour les ouvrir et respirer un grand bol d'air frais. Au vin s'ajoute la sueur, Croquesucre ivre mort dégoulinait mais le bon côté des choses, c'est qu'il était dans un état trop avancé pour se tenir debout et tenter de glisser sa langue dans ma cavité buccale.

Il chante, un peu trop gaiement, se roulant sur le canapé. Je ne suis pas bien fraîche non plus. La tête me tourne, je me sens lourde et l'euphorie s'est dissipée. Je crois que mon teint commence à tirer sur le vert, du moins, c'est ainsi que je me visualise.

Ces petites nausées qui pointent ...

Débraillée et affalée au fond de mon sofa, j'ai même fait valser mes talons. J'en avais marre de danser haut-perchée. Dans un sens je ne vais pas me plaindre du déroulement de la soirée. Tiphillipe pas une seule seconde ne s'est demandé où Kaleilah était passée, et ma culotte est toujours bien à sa place. Que demander de plus ?

Si ce n'est une bonne récolte de leur côté.

- Yenepha j'dois vous.. parler. Hic. Je vais vous ÉPOUSER !

- Ah non hein ... Vous êtes trop jeune.

- Pourquoi donc repousser la vigueur animale de la jeunesse je vous le demande ?!

Je pouffe de rire, attrape un chocolat et le lui lance dessus. Il jubile et se laisse tomber sur le tapis pour tenter de retrouver la sucrerie.



Côté cambrioleurs :

Plus de cailloux pour remplacer les pierres volées, plus de bras non plus pour porter. Il est grand temps de s'arrêter là. Kiosh regarde la salle, décale soigneusement sur la droite un rubis-qui-n'en-est-pas-un et satisfait de sa mise en scène, il repasse derrière les barreaux.

- Nous avons été efficaces. Ne traînons pas.

Ils retournent dans la salle d'eau, des chants et des grognements leur parviennent de l'autre bout de la pièce et Kiosh grimace, bien content de passer par la fenêtre plutôt que de se joindre à l'orgie. Au moins, ce n'est pas le grincement des marches qui risque de les alerter. Kaleilah lui fait passer les sacs et il ouvre de nouveau la fenêtre au fond de la pièce.

- Je charge les montures et je vous attends derrière. Tu vas chercher Yenepha, trouve une excuse pour que vous quittiez rapidement les lieux. N'oublie pas de refermer derrière moi.