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Xerona - Une histoire de plus

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Xerona - Une histoire de plus Empty Xerona - Une histoire de plus

Message par Xerona 29.12.18 19:30

Bonne lecture ! (cliquez ici pour le format .doc)


Une histoire de plus

*

Ca fait comme un grand “boum” dans la mâchoire. Ca s’embrase, avec un goût de fer chaud, cuisant. Ca croustille avec un bruit d’os. Ca fait vriller les lumières, et valser l’esprit. Ca fait croire que l’on vas mourir de douleur.

Ca, c’était le poing du mercenaire. Une bête. Un géant. Un craqueleur au regard noir. Un craqueleur qui gronde. Un grondement diffus. Du flou. Deux mains qui, sur deux épaules, qui secouent. Un peu plus de flou. Et ce goût de fer qui me ferait vomir. Et je vomis ! Je tousse, mes entrailles se vident. C’est rouge, une flaque rouge. Du rouge sur mes bottes. Ca pue…

Petit instant de lucidité : “Dans quelle foutue merde tu t’es encore foutue, Xero ?”.

Puis retour au chaos...

Est-ce qu’il parle ? Est-ce qu’il crie ? Est-ce qu’il vas encore frapper ? Vas y frappe, enflure, frappe !

Flou… Mon visage s’est échoué sur ses phalanges. Voyage en terres inconnues. Je vogue sur un nuage de douleur. Les étoiles dansent : je redécouvre l’univers. Je ne comprends plus… Je n'entends plus… Je n'ai même plus mal maintenant… Même plus quoi ? Je ne sais plus… Je ne sais même plus ce que je suis sensée savoir… C'est… C'est...

Et puis c’est le noir.

**

“Cesse ! Arrête-donc ! Stupide Iop ! Imbécile ! Tu vas la tuer ! File ! File, et vas me chercher un médecin tant qu’on y peut encore quelque chose ! “

L’homme qui avait crié était un Osamoda. Il observa quelque instants la Xelor, assise dans une épaisse chaise de bois sur laquelle avaient été attachés ses membres par des sangles de cuir. Sa tête, tombée en avant, dodelinait. La moitié droite de son visage commençait à enfler. Du sang coulait le long de sa joue, et rejoignait la flaque sur le sol. Elle sembla reprendre conscience, vaguement, quelques instants, puis retomber dans l’oubli. Que ressentait-elle ?

Il était déjà arrivé à Léon de s’imaginer à la place des sujets de son office. Cela le faisait trembler. Il n'avait jamais eut la malchance de se trouver dans une telle situation et s’était toujours dit qu’il n’aurait pas tenu longtemps. Il avait même, à force de la pratiquer, cultivé une sorte d’effroi : il avait peur d’être lui même, un jour, victime de la torture. Il lui arrivait de s’éveiller en sueur ayant revécu en rêve la mésaventure de l’un de ses patients. Il lui arrivait, lorsqu’il fermait les yeux, de sentir la vis d’acier se…

Léon chassa la pensée, une fois de plus, une grimace d’épouvante sur le visage.

Il n’était pas l’un de ces tortionnaires sadiques qui remplissaient les sous sols de la Milice brakmarienne. Sa folle terreur de la souffrance lui faisait quitter le rivage du dégoût et du mépris pour rejoindre celui de l’admiration. Comment pouvait-on supporter la torture ? Cette question insoluble transformait en héros ses esclaves. Quel force il devait falloir ! Quel courage !

C’était là ce qu’il recherchait chez les gens qu’il entretenait. Chaque résistance qu’ils lui opposaient étaient des preuves de leur bravoure. Chaque menace qu’ils défiaient attestaient de leur superiotié. Et lui, fasciné ingénieur de leur mérite, ne cherchait non pas à briser ces esprits insoumis, mais à les hisser haut, plus haut, plus loin encore dans son estime. Il percevait en leurs cris comme quelque essence de leur puissance. Il bâtissait au chant de leurs souffrances le temple de leur grandeur. Il façonnait, lui, adorateur, grand architecte de leurs maux, l’édifice de leur majesté. Il contemplait d’ici bas leurs divines figures, leur angélique martyr, leur sublime génie. Et dès lors que ses divins invités finissaient par confesser, et crevaient de leurs aveux le voile de ses illusions, il les laissait choir avec dégoût de leur céleste piédestal, chuter de leurs hauteurs, glisser le long du gouffre de sa déception, et tomber pour se fracasser ici-bas, à ses pieds, déchus, misérables, moins que riens, faux idoles qui avaient trahi son amour, pour finalement les enterrer sous la terre chaude et sale avec une grimace de dégoût et un vieux relent de tristesse et de solitude qui lui remontait au coeur.

Le médecin entra, le grincement de la porte rompant avec le silence qui, jusqu’ici, n’avait été interrompu que par les petites gouttes régulières qui s’écrasaient sur le sol. Le disciple de Sacrieur, - les longues cicatrices qui zébraient ses joues et ses bras nus attestent de son dévouement - le disciple de sacrieur, donc, s’avança vers la petite Douzienne dont la conscience ne s’était plus manifestée depuis, et releva son visage de sa main droite.

“Alors, le diagnostic ?

-C’est un idiot. Le Iop, là, il faut qu’il vire ! Qu’on l'emmène dans les bataillons, ou qu’il fasse garde-porte. Il n’a rien à faire là. Ca fait trois types qu’il interroge. Trois macabés…

-Et la Xelor ?”

Le sacrieur balaya la question d’un revers de la main, s’entaillant la paume à l’aide de ses ongles, faisant de même avec la joue de la Xelor, puis réunissant les deux blessures. Il continua, sans apporter de réponse à la question.

“Pour frapper, ça oui, il est bon ! Il est bon qu’à ça d’ailleurs. Jamais vu de crâne aussi pulvérisé. De la purée. Pire qu’un coup de masse. Mais pour le reste, ça non, il vaut pas un clou.”

Léon se crispa sur la chaise

.

“Elle ne m'avait pas l’air si mal en point ! Elle est morte ?

-Mais non. Je parle de l’autre Bontarien qu’on a reçu hier soir. Elle ? elle vas bien. C’est presque rien ce qu’elle a !”

Le sang glissa le long de la plaie du sacrieur et s’introduisit dans la joue de la Xelor. La chair se reformait, prenait une allure rassurante. La flaque rouge à ses pieds avait cessé de s’étendre. Ses yeux s’ouvrirent, papillonnent un instant.

“Voilà ! Comme neuve. Vous ne l'abimez pas hein ? Enfin, pas trop quoi.”

Léon remercia le Sacrieur d’un signe de tête, rassuré. Puis, lorsque la porte se referma et qu’ils furent de nouveau rapprochés dans cette espèce d’intimité, il porta de nouveau son regard sur la Xelor. Elle gardait les yeux fermés, espérant gagner quelque sursis à l’aide de ce stratagème idiot. Le temps gagné jouait en sa faveur. Avec un peu de chance, Johan finirait par arriver.

Une main froide se posa sur sa joue. Elle tressaillit malgré-elle.

“Eveillée ? Nous allons bientôt commencer.”

La Xelor ouvrit doucement les yeux. Elle respirait lentement, tâchant à chaque fois de détendre ses muscles alertes. Elle fixa son regard sur l’épaisse porte de bois, devant elle, qui la coupait du reste de la prison. Un petit judas était la seule ouverture qui donnait sur l'extérieur ; il apportait un air un peu plus respirable dans l’atmosphère étouffante de la cellule. Elle ne put s’empêcher de siffler à voix basse :

“Mais qu’est-ce qu’il fout ? Bon sang...

-Pardon ?”

La Xelor toisa l’Osamoda avec un air qu’elle pensait farouche. En réalité, la peur, qu’elle n’avait pas remarquée jusqu’à présent, et qui désormais remontait le long de son estomac, avait envahi son regard. Le sourire conquis que lui renvoya son geôlier la glaça. Elle tresallit et détourna les yeux, qui se posèrent sur quelque chose qui l’effraya encoe plus.

A sa gauche une table longeait le mur, supportant difficilement la masse confuse des divers instruments qui la jonchaient. Toute la cruauté de l'ingénierie Brakmarienne était là. Elle reconnaissant même certains instruments qu’elle se rappelait avoir elle-même utilisés, parfois par simple plaisir. Si Johan ne s’activait pas un peu, elle allait en baver.

“Nous allons commencer, vous êtes prête ?.”

Il y avait en lui une excitation qui faisait vibrer le timbre de sa voix. Il chevrotait presque. Ses mains tremblaient légèrement, et un tic nerveux étirait son sourir par accoups. Il se dirigea d’un pas lent, mesuré, comme s’il faisait attention à ne faire aucune erreur, vers la table. Il parcourut plusieurs fois la table d’un bord à l’autre, laissant glisser ses doigts le long des instruments métalliques, s’arrêtant, parfois, hésitant, les enlaçant de ses doigts fin, et les contemplants, immobile, pendant de petites éternités. A chaque fois, le regard terrifié de Xerona tentait d'apercevoir l’objet en question. Mais il ne parvenait pas à dépasser la silhouette immobile de son tortionnaire.

Sa bouche était constamment emplie d’une salive épaisse qu’elle peinait à avaler, lui donnant l’impression d’étouffer. Ses sens alertes, décuplés par la terreur qui l’avait gagné, étaient pour elle la promesse de sensations encore plus terribles. Elle tenta de reprendre le contrôle de sa respiration, sans succès.

Johan, magne putain !

L’homme se retourna. Xerona laissa échapper un rire nerveux. Parmis toutes les merveilles d’ingéniosité qui étaient à sa portée, l’Osamoda avait choisit un moyen des plus rudimentaires. A sa main droite pendait un marteau. A sa gauche, un sachet de clous. Il jubilait. Xerona commençait sérieusement à douter que son contact la tirerait de là. A ce moment là, elle aurait tout donné pour ne pas être ici. Elle aurait tout vendu. Elle décida de tout vendre. Peut être lui accorderait-on la liberté si elle parlait. Elle parvint à dire d’une voix tremblante.

“Je, je parlerais.”

La lueur dans le regard de Léon s’éteignit brusquement. Toute la tension qui faisait vibrer son corps était soudainement retombée. Son regard se ficha dans celui de la Xelor, porteur d’une indicible déception. Il finit par répondre d’une voix grave et mauvaise :

“Je n’en doute pas un instant”.

Elle sentit la pointe métallique du clou tenu sur le dessus de sa main, fermement attachée au siège. Elle vit le marteau monter légèrement. Elle voyait tout au ralentit, précisément, dans les moindres détails. Il y eut un grand “bang” : c’était la porte, ouverte à la volée, et qui avait tapé contre l’un des murs.

“Le capitaine veut voir la Xelor.

-Mais…

-Il a dit “tout de suite”.

Xerona ne put retenir un gloussement de soulagement. Elle ne fit même pas attention au regard noir que lui lançait son tortionnaire. Finalement, Johan ne l’avait pas laissée tomber.

***

Xerona s'extirpa de ses rêveries lorsque le grincement de la porte se fit entendre. Il faisait sombre et il faisait froid dans l’entrepôt. Et seule une bougie chétive tentait (avec ridicule) de lutter contre la nuit de descendre. Sous la bougie, il y avait une table de bois massif, grossière mais solide, style paysan. Et autours de cette table, il y avait Xerona, et désormais Kalirr, qui venait de faire son entrée.

Le valet de trèfle, et l’incinératrice des valets de porte.

"Alors, qu'est-ce que tu veux savoir ?"

Kalirr était assis sur son tabouret, penché sur la table ronde. Ses récents voyages entre Astrub, Brâkmar et Sufokia ne lui avait pas laissé beaucoup de répit. Une tasse de café fumante à sa droite, le disciple du Trèfle en profitait pour tenir à jour le registre tout en interrogeant l'agent du Pique.

“Eh, bien... par où commencer ? Par le contrat, peut-être. La cible est-elle toujours vivante et mouvante ?”

Xerona ne masqua pas son agacement, qu'elle souligna même d'un soupir bruyant.

“Elle l'est. Et elle risque désormais d'être tout à fait inaccessible.

- Oh... fâcheux. Pourquoi, donc, inaccessible ?

- Les gens qui se savent en danger de mort on plutôt tendance à tout faire pour rester en vie. Et les personnes un tant soit peu fortunées sont souvent les plus ennuyeuses dans ces cas là. C’est en tout cas ce que j’ai remarqué, simple expérience professionnelle.

- Hum... pas faux. Enfin, ça sera au Pique de régler cette affaire. Loin de moi l'idée de immiscer dans vos contrats et votre linge sale.

Xerona gloussa à la réplique. "C'est ça, reste dans les illusions dorées de tes petites piécettes" voulut-elle répliquer. Elle se contenta de se mordre les lèvres. Kalirr reprit :

“Tu t'en doutes, c'est une affaire un peu plus... importante qui m'occupe l'esprit.

Elle répliqua, sur le ton de la surprise :

“Oh, laquelle ?

- Après le pénitencier d'Astrub, les geôles de Brâkmar. Tu comptes écrire un genre de guide du Broutard pour taulard ?

Cette fois-ci, la Xelor éclata tout à fait de rire, déclamant avec une allure théâtrale :

“Je n'avais pas vu les choses sous cet angle là : la Main du Valet Noir, grand guide des bandits en vadrouille ! Non, franchement, tu penses que j'ai une passion particulière pour les carreaux sales et les barreaux de prison ?”

Contemplant le spectacle, Kalirr porta sa tasse à ses lèvres, souffla délicatement sur le fluide brun avant d'en prendre une petite gorgée.

“Pas vraiment, non. Du moins je l'espère.”

Puis, après un court silence, il continua :

“Et, qu'est-ce qui t'y a conduit cette fois-ci ? Et ne me parle pas d'un autre valet de porte en flamme, pitié !

- Ne t’en fais pas, pour le valet, ça m’a tentée mais je me suis retenue. Il parait qu'on apprends de son passé. En fait, je vais commencer par poser une question. J’ai besoin de le faire de vive-voix. Comment se fait-il que ma cible ait été mise au courant, avant même que j'arrive à Brâkmar, du contrat qui pesait sur elle ? Je ne parle pas d'une simple méfiance qui suivrait une dispute, ou des affaires un peu louches Je me demande juste comment elle a pu être précisément au fait du jour, du lieu, de l'heure de son assassinat, et de mes méthodes d'action. Enfin, non, je ne me le demande plus trop à présent, mais cette interrogation posée, je voudrais savoir si tu m'autorises à reprendre cette histoire depuis le début.”

Kalirr s'arrêta d'écrire et referma lourdement l'épais registre – composé exclusivement de pages blanches.

“Permission accordée.

-Bien, nous revenons donc quelques semaines en arrière. La Main reçoit une demande de contrat pour le moins peu habituelle. On demande un assassinat, mais on précise aussi le nom de l'assassin. C'est moi même qui avait redirigé cet homme auprès de nos services. J'avais déjà eut affaire avec lui avant d'entrer dans la Main mais, désormais, je ne pouvais pas me permettre de signer un contrat sans votre aval. Il avait confiance en moi, était satisfait de mes précédents services, c'est donc tout naturellement moi qui ait été désignée pour aller à Brâkmar.

-Quand on est satisfait du travail d'un artisan, on le recommande. Jusque-là, rien d'étonnant.

-Je pars à Brâkmar avec quelques informations. Mon contact a un rendez-vous d'affaires le 20 de descendre, à 20h, taverne du Chabrulé. Il logera ensuite à l'hôtel, à cinq cent mètres de là. Je l’attends ce soir là à la sortie. C’est vers 23h qu’il sort, accompagné de deux hommes. Des hommes d'épé. Sa garde rapprochée. J'opte pour un assassinat a distance. Une aiguille ou une dague de jet. Cependant, les devants de la taverne restent assez fréquentés à cette heure, et la garde n'est pas loin. Je décide de les suivre afin d'accomplir ma mission dans une rue moins fréquentée

-Sage décision.

-Ils finissent par s'engager dans une ruelle, personne aux alentours. Ils prennent rapidement une rue à la perpendiculaire, je leur emboîte le pas, prête à agir. C’est à ce moment que je me retrouve nez à nez avec ses deux hommes de garde, prêts au combat, l’épée sortie. Derrière moi, le piège s’est refermé : deux autres hommes me ferment le passage. Je doute avoir été indiscrète. Je ne portait aucune armure, les bruits de mes bottes étaient étouffés par du tissus. De plus, si j'avais simplement été repérée, les deux hommes m'auraient attaqué pour permettre à la cible de gagner un abri. C'était de toute évidence planifié.

Je n'ai pas eut trop le temps de réfléchir. Ma cible était hors d’atteinte et unn combat aurait été suicidaire. J'ai tenté de m'en tirer en m'élançant sur une façade, cherchant à regagner les toits. Mais l'un d'eux avait une petite arbalète. J'ai pris un carreau au flanc, chuté sur le sol, et ai rapidement perdu connaissance.

Je me suis réveillée dans les geôles de Brâkmar. Le reste tient de la pure chance. Une connaissance de la Main, qui possédait quelques informations, avait été capturée à Brâkmar quelques temps auparavant. Redoutant qu'il ne parle, ce qui aurait été inévitable avec la perfection des techniques brakmariennes, il a été demandé d'y envoyer un assassin. Cependant, il fallait faire vite, un trajet jusqu'à la capitale aurait été trop long. J'ai donc proposé une personne que je connaissais personnellement. J'ai pris contact avec lui, et lui ai demandé d'infiltrer la garde afin de mener à bien la mission. Il s’est trouvé qu’une fois sa besogne terminée, il a décidé de garder son poste de garde brakmarien, sa position étant idéale pour un certain nombre de missions.

-Hum... j'ignorais ce dernier point. Je suppose, donc, que c'est cet assassin qui t'a fait sortir ?

-Oui, je l'ai rencontré par chance, et il m'a permis une évasion. C'est aussi lui qui a contacté la Main, je lui ai transmis le message que vous avez reçu. Il a…”

La Xelor déglutit. Elle peinait a trouver ses mots. Ses souvenirs semblaient lui nouer la gorge.

“Il est cependant… Il a été touché par une flèche durant l'évasion. Nous n'aurions pas pu nous en tirer à deux, je devais le laisser en arrière, mais il en savait trop, je ne pouvais pas risquer… “

Elle termina après un soupir :

“Il n'a pas survécu

- Pour ne rien te cacher, voilà qui est plutôt satisfaisant. Et au moins, tu es de retour et en vie.

Xerona acquiesça. Elle resta un moment silencieuse, les yeux rivés sur une petite goutte de cire qui coulait le long de la bougie. Elle finit par relever les yeux, et fixer Kalirr.

“Je voudrais cependant pointer un fait du doigt. Cette mission était un piège. Je ne vois pas d’autre explication à ce qu’il s’est passé.

- Bien, bien. Admettons. Tu sous-entends qu'un de nos membres aurait pu livrer des informations à ta cible pour son profit personnel ?

- Tu as l'air sceptique. Tu as une autre explication ?

- Je ne suis pas sceptique, j'essai de comprendre. Et si fuite il y a eu, je me demande bien d'où elle peut venir.

- J'ai ma petite idée. Pas un membre, mais un collaborateur occasionnel. Ealan-Guinji, ça te dis quelque chose ? Versé dans les sciences peu recommandables

La Xelor serra les poings, l’évocation d’Ealan faisant de toute évidence remonter une vive émotion en elle.

- Ealan Juinjuin ? Non, jamais entendu parler.

- Bah, l'histoire de Nororo qui récupère son bras ne t'aura peut être pas échappée.

- En effet, oui.

- Il lui arrive de fournir quelques produits, ou quelques services relatifs aux sciences qu'il étudie. Je le connais personnellement. On a travaillé ensemble sur la conception de mes armes, et je l'aide de temps à autres lorsqu'il a besoin de moi. Dernièrement il était sur un projet qu'il tenait secret, il y passait tout son temps. C'était la première fois qu'il travaillait sur quelque chose sans vouloir m'en parler. J’ai voulu le pousser à dévoiler ce qu’il faisait, et lorsque j'ai sous entendu que la Main pourrait être un bon moyen de mettre sa création sur le marché, il est devenu véhément. Ce n'est pas habituel chez lui, il est généralement très calme, maîtrisé. La discussion a tourné à la dispute, je crois qu'il avait peur; Quatre jours plus tard, je recevais mon ordre de mission. Etant donné que ce genre de coups corresponds bien à ses méthodes, je ne peux pas m'empêcher de faire le lien. Je pense que ses expérimentations on beaucoup de valeur, et qu'il avait peur que je n'en parle à la Main

- Alors qu'il se fourvoie complètement. Tu n'en parleras jamais à la Main, pas vrai ?”

Xerona répondit avec un sourire mielleux.

“Jamais de la vie

- Dommage, la bonne réponse c'était l'autre. M'enfin, nous aurons l'occasion de reparler de cela.

- J'ironisais, Kalirr

- J'espère bien ! Dans tous les cas, si ce que tu avances est vrai, cet Elan pourrait devenir un souci. Enfin, autre chose à me dire ?

-Oui. Si j'ai votre aval sur cet affaire, j'aimerais pouvoir m'occuper du cas d'Ealan en personne. Je déteste les coups bas, et je tiens à ce que ceux qui seraient tentés le sachent.

- Eh bien… Je vais en parler aux autres Têtes. Il n'y aurait que moi, tu sais... un fou de plus ou de moins sur cette Terre, c'est pas ce qui m'empêchera de dormir. Mais tu sais comment est le Cœur. Enquêter d'abord, ne pas tuer à l'aveugle, gnagna.

Xerona pouffa.

- Je commence à m'y habituer

- Bref, je te tiens informée le plus rapidement possible.

- Si tu veux, j'ai l'emplacement de sa maison

- Ah, bien ! Je prends en note.

Kalirr déchira l’une des pages blanches du registre. La Xelor le récupéra et inscrivit l'adresse d’une petite maison à l'extérieur des murs est d’Astrub. Elle ajouta une note à la fin : “Le laboratoire se trouve au sous sol. Trappe sous le tapis, près du lit.”

“Bien, j'en sais assez il me semble. Merci pour ce rapport détaillé.

- Pas de quoi

La Xelor se leva, enchainant avec un petit sourire :

“Si tu le permets, je vais m'atteler à ma nouvelle mission

- Déjà une nouvelle mission ! Bien, bien.

- Oui, j'ai encore quelques geôles à visiter pour écrire mon guide du Broutard

- Bon courage, dans ce cas !”

La Xelor sortit de l’entrepôt de la Main avec un léger sourire de satisfaction sur le visage. Tout semblait se dérouler pour le mieux.
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