[Brouillon] Le théâtre du Coeur

Une rumeur qui court dans la ville brune vous est enfin confirmée par des affiches réparties dans toute la cité. Une salle de spectacle vient d’ouvrir ses portes à Astrub, et le premier évènement a lieu le vendredi 15 octolliard.

« Le Podium aux Arts Scéniques ouvre ses portes ! Venez faire vos preuves sur les planches à l’occasion d’une soirée Théâtre haute en couleurs. »

*  *
*

La Main du Valet Noir vous donne rendez-vous en [7,-17],
ce vendredi 15 octobre, à partir de 21h00,
pour une nouvelle animation !

Vingt-et-une-heures, le théâtre ouvrit ses portes pour la première fois à Astrub. Debout sur la scène, Kucci parcourut la pièce du regard, nerveux ; vêtu de vêtements stylisés et muni de son sceptre, il émanait cependant de lui une aura de prestige qui suffisait à annihiler toute impression de tension.

Dans la vaste pièce, face à la scène, le rouge était à l’honneur ; Adellan, venu aider, surveillait la porte et Roy, le barman, terminait d’astiquer quelques verres. Tout devait être parfait pour les… Tiens, les premiers spectateurs entraient justement, et ce n’était pas n’importe qui : la Maîtresse de l’Ordre du Renouveau, la blanche Luimil, était accompagnée de l’un de ses mages, Kreg Adelung. Les deux s’installèrent aux places qui leur avaient été réservées — pensez-y, la noblesse bontarienne au Théâtre, de quoi faire un sacré coup de publicité.

Les spectateurs suivants ne tardèrent pas. Luimil fut rejointe par son fiancé Roasso, Lynn-Sha et Dietyl se ruèrent sur le bar, le mercenaire Ariker choisit une table, une jeune Xélor silencieuse se plaça à proximité des nobles et finalement l’alchimiste Emyn Muil fit l'honneur de sa présence à l’assemblée. La bière et le vin coulaient à flots alors que l’Ecaflip organisateur se raclait la gorge.

« Bien, bonsoir messieurs-dames, et bienvenue à cette soirée d'inauguration du Podium aux Arts Scéniques ! Et en cette première soirée, vous allez pouvoir profiter du spectacle... Des deux côtés du rideau ! »

Car telle était l’originalité du Théâtre du Cœur : l’improvisation au cours de laquelle les spectateurs devenaient acteurs — s’ils le souhaitaient. Les rôles tournaient, ne laissant pas le public en reste, et ce dernier pouvait influencer les décisions des acteurs.
Trois personnages furent appelés ; Ariker se décida pour le rôle du soldat, Adellan pour le maire et Emyn pour le scientifique. Le scénario fut ensuite présenté :

« Dans le petit bois non loin du village de Cania, une étrange lumière visible à des kilokamètres inquiète les habitants. Le maire, Ad, ainsi qu'un de ses gardes et un expert en loufoqueries sont dépêchés sur place. Ils découvrent une machine étrange qui dégage cette étrange lueur et fait des bruits de machinerie infernaux. … Action ! »

Les acteurs se lancèrent donc : il apparut bien vite que le maire était véreux et un brin couard, puisqu’il ordonna à ses concitoyens d’analyser la machine en se tenant bien à l’écart. Là fut demandé l’avis du public et ce fut Luimil qui se lança.

« La machine !! Y'a des choses vivantes à l'intérieur !! Ça remue et ça ricane !! »

S’enchaîna un débat durant lequel les rires de l’engin s’intensifièrent.

« ON OUVRE, fidèles compatriotes ! Enfin, vous ouvrez. J'augmenterai votre salaire. »

Il en fut ainsi… Et avant que Kucci n'ait pu raconter la suite, Luimil s’était lancée sur scène au grand dam de ses accompagnateurs, prenant le rôle d’un spectre livide.

« AAAAD !! AAAAD ! »

Panique à bord ! Le maire, étrangement, sembla reconnaître la jeune trépassée jaillie de la machine puisqu’il recula horrifié. Le garde et le scientifique se placèrent entre les deux, mais avec réserve ; visiblement, Ad avait des choses à cacher.

« Mon ancienne rivale de l'élection ? Mais... PAR LES MASQUES !
- Aaaad ! Tu m'as... évincééééée ! gémit Luimil d’une voix rauque et terrifiante.
- C’est pas ce que vous croyez ! »

Le garde était visiblement sceptique. Quant à Emyn, il semblait également reconnaître la jeune femme : dites-donc, ne s'agissait-il pas de celle qui avait péri lors d’un accident de pêche la veille des élections ? Infâme ! Un crime intéressé de la part du maire !

« Morte... un hameçon... dans mon oeil... Aaah, pas l'hameçon... »

Tentant vainement de contester les dires de l’esprit, Ad vit ses alliés d’hier changer d’avis à son sujet. Mais non, voyons, ce n’était pas lui qui l’avait tuée, qu’alliez vous imaginer là ?!

« Je... Votre augmentation... Le pot-de-vin... Souvenez-vous...
- Ah oui. Je demande le triple, donc.
- ... AH NON !
- Ah ? Serait-ce des aveux que j’entends dans votre bouche, monsieur le maire ? »

C’est là que Luimil sauta sur le fourbe en poussant des cris affreux, le saisissant à la gorge. Une intervention musclée d’Ariker la fit lâcher prise, et Adellan mima un évanouissement ; le spectre expliqua alors que pour que son âme soit libre, il devrait… MANGER SA CHAIR ! Le mage Kreg n’en revenait pas de voir sa patronne ainsi.

« Offrez moi sa chaaair et je serai liiibre !
- Vous êtes morte et vous vous nourrissez toujours ? Intéressant… nota Emyn.
- La lune me donne le pouvoir de manger mes ennemiiis ! »

Luimil leva les bras vers la lune et se mit à... prononcer des paroles incompréhensibles dans une langue totalement inventée. Iiiirklebaniaaa ! Aeetokoo !! Puis, sans attendre que le garde ne lui en coupe un morceau, elle se jeta sur le pauvre Ad et… lui bouffa le pied sauvagement avec des bruits de bouche infâmes.

« Acte deux ! »

Le rideau s’ouvrit sur la scène suivante, ni plus ni moins que l’enterrement du maire, avec le garde, le scientifique et une prêtresse Zobale incarnée par Lynn-Sha. Quand à la maîtresse de l’Ordre, ses accompagnateurs lui avaient prié de revenir s’asseoir en espérant que rien ne sortirait de cette pièce.
Bien vite, une question se posa : que faire du corps de cet homme fourbe et lâche ? Et, surtout, qui prendrait sa place ? Roasso, fiancé de Luimil, ne se posa pas la question deux fois et monta sur scène, s’imposant comme nouveau maire. Autour du cercueil, seule la prêtresse semblait accorder un peu de respect au Zobal ; les autres parlaient affaires et politique, ne se souciant plus du mort.
Il fut néanmoins décidé de brûler le corps, car comme l’avait fait remarquer la prêtresse, les maires avaient tendance à revenir à la vie dans les environs. Il fut trouvé comme combustible une bouteille d’authentique gloutorhum kanniboul, précieusement conservée par Adellan dans son sac à dos et débusquée par son singe…

« Le nouveau maire devra danser autour du bûcher pour s'assurer l'amitié des esprits des bois ! La prêtresse peut lui apprendre la chorégraphie ancestrale du serment des esprits ! »

Encore une formidable idée de Luimil, et Roasso, aidé par Lynn-Sha, exécuta quelques pas de danses étranges autour du cercueil tandis que le faux mort retenait un rire nerveux. Le public frappa en rythme sur les tables alors que Kreg mourait quasiment de rire.
Pour résoudre le problème des dettes, le nouveau maire proposa un nouveau système économique consistant à supprimer les kamas. Finalement, l’acte s’acheva avec une flamiche lancée par Roasso sur un Ad trempé de rhum (du bon rhum kanniboul ! Quel gâchis !) mais disparaissant à temps, tout de même : « Allumez le feu ! Allumeeez le feu ! Et faites danser Rushu les et Dieux ! ».

Et enfin… Enfin, cette scène grandiose où la fiancée du nouveau maire grimpa pour chanter une dernière ode au défunt sous les applaudissements du public.

« AAAAD PERSONNE NE T'AIMAAAAIT ! T'ÉTAAAAIS LE PIRE DES ENFOIRÉÉÉS ! SUR TON BÛCHEEEER À JAMAIS CONDAMNÉÉÉÉ !!! »

Rideau.

Cette animation vous a été proposée par les membres de la Main du Valet Noir.

Un grand merci aux curieuses et curieux ayant fait le déplacement pour cette inauguration du Podium aux Arts Scéniques.

Pour être avertis de nos prochaines animations, il vous est possible de suivre notre actualité.

Vingt-et-une-heures, le théâtre ouvrit ses portes pour la première fois à Astrub. Debout sur la scène, Kucci parcourut la pièce du regard, nerveux ; vêtu de vêtements stylisés et muni de son sceptre, il émanait cependant de lui une aura de prestige qui suffisait à annihiler toute impression de tension.

Dans la vaste pièce, face à la scène, le rouge était à l’honneur ; Adellan, venu aider, surveillait la porte et Roy, le barman, terminait d’astiquer quelques verres. Tout devait être parfait pour les… Tiens, les premiers spectateurs entraient justement, et ce n’était pas n’importe qui : la Maîtresse de l’Ordre du Renouveau, la blanche Luimil, était accompagnée de l’un de ses mages, Kreg Adelung. Les deux s’installèrent aux places qui leur avaient été réservées — pensez-y, la noblesse bontarienne au Théâtre, de quoi faire un sacré coup de publicité.

Les spectateurs suivants ne tardèrent pas. Luimil fut rejointe par son fiancé Roasso, Lynn-Sha et Dietyl se ruèrent sur le bar, le mercenaire Ariker choisit une table, une jeune Xélor silencieuse se plaça à proximité des nobles et finalement l’alchimiste Emyn Muil fit l'honneur de sa présence à l’assemblée. La bière et le vin coulaient à flots alors que l’Ecaflip organisateur se raclait la gorge.

« Bien, bonsoir messieurs-dames, et bienvenue à cette soirée d'inauguration du Podium aux Arts Scéniques ! Et en cette première soirée, vous allez pouvoir profiter du spectacle... Des deux côtés du rideau ! »

Car telle était l’originalité du Théâtre du Cœur : l’improvisation au cours de laquelle les spectateurs devenaient acteurs — s’ils le souhaitaient. Les rôles tournaient, ne laissant pas le public en reste, et ce dernier pouvait influencer les décisions des acteurs.
Trois personnages furent appelés ; Ariker se décida pour le rôle du soldat, Adellan pour le maire et Emyn pour le scientifique. Le scénario fut ensuite présenté :

« Dans le petit bois non loin du village de Cania, une étrange lumière visible à des kilokamètres inquiète les habitants. Le maire, Ad, ainsi qu'un de ses gardes et un expert en loufoqueries sont dépêchés sur place. Ils découvrent une machine étrange qui dégage cette étrange lueur et fait des bruits de machinerie infernaux. … Action ! »

Les acteurs se lancèrent donc : il apparut bien vite que le maire était véreux et un brin couard, puisqu’il ordonna à ses concitoyens d’analyser la machine en se tenant bien à l’écart. Là fut demandé l’avis du public et ce fut Luimil qui se lança.

« La machine !! Y'a des choses vivantes à l'intérieur !! Ça remue et ça ricane !! »

S’enchaîna un débat durant lequel les rires de l’engin s’intensifièrent.

« ON OUVRE, fidèles compatriotes ! Enfin, vous ouvrez. J'augmenterai votre salaire. »

Il en fut ainsi… Et avant que Kucci n'ait pu raconter la suite, Luimil s’était lancée sur scène au grand dam de ses accompagnateurs, prenant le rôle d’un spectre livide.

« AAAAD !! AAAAD ! »

Panique à bord ! Le maire, étrangement, sembla reconnaître la jeune trépassée jaillie de la machine puisqu’il recula horrifié. Le garde et le scientifique se placèrent entre les deux, mais avec réserve ; visiblement, Ad avait des choses à cacher.

« Mon ancienne rivale de l'élection ? Mais... PAR LES MASQUES !
- Aaaad ! Tu m'as... évincééééée ! gémit Luimil d’une voix rauque et terrifiante.
- C’est pas ce que vous croyez ! »

Le garde était visiblement sceptique. Quant à Emyn, il semblait également reconnaître la jeune femme : dites-donc, ne s'agissait-il pas de celle qui avait péri lors d’un accident de pêche la veille des élections ? Infâme ! Un crime intéressé de la part du maire !

« Morte... un hameçon... dans mon oeil... Aaah, pas l'hameçon... »

Tentant vainement de contester les dires de l’esprit, Ad vit ses alliés d’hier changer d’avis à son sujet. Mais non, voyons, ce n’était pas lui qui l’avait tuée, qu’alliez vous imaginer là ?!

« Je... Votre augmentation... Le pot-de-vin... Souvenez-vous, tenta le maire auprès du garde Ariker.
- Ah, oui. Je demande le triple, donc.
- ... AH NON !
- Ah ? Serait-ce des aveux que j’entends dans votre bouche, monsieur le maire ? »

C’est là que Luimil sauta sur le fourbe en poussant des cris affreux, le saisissant à la gorge. Une intervention musclée d’Ariker la fit lâcher prise, et Adellan mima un évanouissement ; le spectre expliqua alors que pour que son âme soit libre, il devrait… MANGER SA CHAIR ! Le mage Kreg n’en revenait pas de voir sa patronne ainsi.

« Offrez moi sa chaaair et je serai liiibre !
- Vous êtes morte et vous vous nourrissez toujours ? Intéressant… nota Emyn.
- La lune me donne le pouvoir de manger mes ennemiiis ! »

Luimil leva les bras vers la lune et se mit à... prononcer des paroles incompréhensibles dans une langue totalement inventée. Iiiirklebaniaaa ! Aeetokoo !! Puis, sans attendre que le garde ne lui en coupe un morceau, elle se jeta sur le pauvre Ad et… lui bouffa le pied sauvagement avec des bruits de bouche infâmes.

« Acte deux ! »

Le rideau s’ouvrit sur la scène suivante, ni plus ni moins que l’enterrement du maire, avec le garde, le scientifique et une prêtresse Zobale incarnée par Lynn-Sha. Quand à la maîtresse de l’Ordre, ses accompagnateurs lui avaient prié de revenir s’asseoir en espérant que rien ne sortirait de cette pièce.
Bien vite, une question se posa : que faire du corps de cet homme fourbe et lâche ? Et, surtout, qui prendrait sa place ? Roasso, fiancé de Luimil, ne se posa pas la question deux fois et monta sur scène, s’imposant comme nouveau maire. Autour du cercueil, seule la prêtresse semblait accorder un peu de respect au Zobal ; les autres parlaient affaires et politique, ne se souciant plus du mort.
Il fut néanmoins décidé de brûler le corps, car comme l’avait fait remarquer la prêtresse, les maires avaient tendance à revenir à la vie dans les environs. Il fut trouvé comme combustible une bouteille d’authentique gloutorhum kanniboul, précieusement conservée par Adellan dans son sac à dos et débusquée par son singe…

« Le nouveau maire devra danser autour du bûcher pour s'assurer l'amitié des esprits des bois ! La prêtresse peut lui apprendre la chorégraphie ancestrale du serment des esprits ! »

Encore une formidable idée de Luimil, et Roasso, aidé par Lynn-Sha, exécuta quelques pas de danses étranges autour du cercueil tandis que le faux mort retenait un rire nerveux. Le public frappa en rythme sur les tables alors que Kreg mourait quasiment de rire.
Pour résoudre le problème des dettes, le nouveau maire proposa un nouveau système économique consistant à supprimer les kamas. Finalement, l’acte s’acheva avec une flamiche lancée par Roasso sur un Ad trempé de rhum (du bon rhum kanniboul ! Quel gâchis !) mais disparaissant à temps, tout de même : « Allumez le feu ! Allumeeez le feu ! Et faites danser Rushu les et Dieux ! ».

Et enfin… Enfin, cette scène grandiose où la fiancée du nouveau maire grimpa pour chanter une dernière ode au défunt sous les applaudissements du public.

« AAAAD PERSONNE NE T'AIMAAAAIT ! T'ÉTAAAAIS LE PIRE DES ENFOIRÉÉÉS ! SUR TON BÛCHEEEER À JAMAIS CONDAMNÉÉÉÉ !!! »

Rideau.

Cette animation vous a été proposée par les membres de la Main du Valet Noir.

Un grand merci aux curieuses et curieux ayant fait le déplacement pour cette inauguration du Podium aux Arts Scéniques.

Pour être avertis de nos prochaines animations, il vous est possible de suivre notre actualité.