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[Quête mineure] Carreaux, une semaine pour tout changer

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Message par Simettra 22.07.20 16:12

Alors que l'archère rousse semble courir dans tout les sens ses dernières semaines, voilà que les agents de l'enseigne de Kaézar reçoivent un nouveau message de cette dernière.

« Bonjour. J'ai constatée vos talents de bâtisseurs lors de la protection du Temple et j'en ai justement besoin. Il est une maison que j'ai besoin de rénover entièrement, et bien évidemment, vous serez payé à la hauteur de vos efforts.
Je vous attendrais dans la cave voisine au Lépreux-Chauve pour vous expliquer les détails.

-S »
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Message par Yenepha 05.09.20 8:42

INTRODUCTION


L'aube pointait le bout de son nez quand la porte de la cave jouxtant le Lépreux Chauve fut poussée par Basilio. À l'intérieur, seulement éclairée par un fin trait de lumière, l'archère en tenue émeraude patientait mains dans le dos. Plus tard, Thomas, Garnan et enfin Tesmort se joignirent à la partie.

Les explications ne tardèrent pas à être données et Simettra leur révéla qu'elle les avait convié ici pour une mission de rénovation, plus particulièrement, la rénovation d'une cabane hantée. Quelques règles simples furent imposées, telles que l'interdiction totale de mentionner l'un des Douze sur les lieux, d'offenser les esprits présents, de pénétrer dans la cave (ni même d'en ouvrir la trappe) ou encore, de toucher la mystérieuse tapisserie présente sur place.

De toute évidence, la rouquine connaissait bien leur destination et pourtant, elle ne comptait de toute évidence pas à se joindre à ce voyage.

Le groupe, après quelques questions posées, accepta sa mission. Celle-ci bien évidemment serait rémunérée. Ils devaient retrouver un homme au Village des Éleveurs qui leur fournirait du matériel ainsi que des bourses allouées par leur commanditaire, en cas de dépenses supplémentaires.

Le matériel était chargé dans une charrette de bonne taille. Outils à tout va, de longues planches à découper, un arsenal de vis clous et boulons, une besace et les kamas de réserve.

La suite n'était pas une partie de plaisir. Qu'il était lent et fastidieux pour le groupe de trimballer cette charrette dans les marécages, des heures à crapahuter dans la boue, à combattre des armées de crocodailles affamés, et tout ça pour ? Une seule barque qu'ils trouvèrent ! Pas assez pour charger à la fois la totalité de l'équipement ainsi que les quatre hommes.

Alors ils se séparèrent. Garnan et Thomas partiraient en reconnaissance, direction l'îlot au milieu des marais qui devait abriter la cabane hantée.

Basilio veillerait en attendant sur la charrette et Tesmort qui, depuis quelques heures déjà, était pris d'absences répétées, probablement dues aux émanations de la flore environnante. Plus tard, las de prendre racines, il se chargera de trouver une seconde embarcation pour rejoindre le groupe.
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Message par Yenepha 05.09.20 8:49

Ch. 1 : Découverte de la cabane hantée et fuite du grand Tesmort


30 min, c'était le temps de la traversée.

L'embarcation s'embourbe dans un semblant de terre, sorte d'îlot vaseux. Le moindre faux pas, et c'était le plongeon net dans une eau sombre et infestée. Des arbres à l'allure menaçante et aux racines détrempées s'hérissaient tout autour de ce qui semblait bien être leur destination.


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La cabane...

Large maisonnette de bois couverte de moisissures et aux fenêtres si sales qu'il était impossible d'apercevoir quoique ce soit de l'extérieur. Sitôt un pied posé hors de la barque, un silence pesant prend place. La faune se tait et même le clapotis de l'eau sur le bois de le barque s'interrompt.

La porte s'ouvre lentement d'elle-même dans un grincement strident et immédiatement après, l'intérieur de la cabane s'illumine, parcouru par les flammes de bougies qui pourtant semblaient bel et bien éteintes l'instant d'avant. À l'une des fenêtres opaques de crasse, un visage se colle au carreau. C'était une face couleur de craie au sourire malsain. L'apparition disparaît et à la place, des rires hystériques de femmes éclatent. Sinistres à souhait...

Thomas avait profité de la traversée pour entretenir ses armes. Nettoyage des canons, remplacement des mèches, tout le nécessaire pour être prêt à faire feu. Garnan quant à lui avait bichonné son sabre et astiqué sa lance. Ils avaient quitté l'embarcation et s'étaient retrouvés sur le sol meuble du marais au moment où les bougies célébraient leur arrivée. - Un accueil princier ! C'est charmant, ironisa le roublard. Allons d'abord visiter cette maison. Qu'en pensez-vous ?

- Mmh c'est bizarre, on dirait que quelqu'un nous attendait alors qu'il ne devait y avoir personne...

Mais le zobal suivit et tous les deux entrèrent dans le lugubre cabanon.

L'intérieur de ce dernier était dans un piteux état. Ici, le marais avait commencé à reprendre ses droits. Le plancher moisi était pris d'assaut par un grand nombre d'herbes et de racines. Les murs, dévorés par l'humidité, semblaient sur le point de s'écrouler. Pourtant cet endroit avait été habité, fut un temps. Du mobilier demeurait encore présent : Table, chaises, miroirs, un tas de bois dans un coin pour alimenter un poêle... bel et bien allumé.

Le mur du fond était orné d'une immense tapisserie qui, elle en revanche, était comme neuve. Immaculée, elle avait été épargnée aussi bien par les années que par le marécage.

Rien ici ne semblait avoir bougé depuis des lustres. Il n'était pourtant pas difficile de comprendre que les lieux furent victimes de tentatives d'intrusions voire de pillages, en attestaient les ossements - nombreux - présents au sol. Des cadavres décharnés qui semblaient tous avoir tenté de ramper vers la sortie avant de se retrouver la colonne vertébrale broyée, les coupant sec dans leur élan désespéré.

Thomas ressort et part faire le tour de l'îlot en quête d'une embarcation plus spacieuse, mais à la place, il remarqua au loin les deux autres membres du groupe qui, enfin, avaient eu la possibilité de les rejoindre. Ils avaient d'ailleurs voyagé à bord d'une barque bien plus grande que la sienne.

A l'appel de l'artificier, le Chapeauté grogna de satisfaction. L'accostage se fit sans heurt, et l'esquif lourdement chargé fut échoué et solidement amarré. Pas question de se faire embarquer... la barque. — Eh bien, frissonna Basilio, l'endroit est sinistre à souhait. Vous avez déjà commencé à inspecter les lieux ? Pouvons-nous nous mettre au travail ?

L'épée regagne le fourreau et Thomas aida, aussi bien qu'il put, la chaloupe à accoster. « Monsieur Garnan fouille l'intérieur, rien de particulier dehors. Pas même les spectres, informa le tireur. On ferait bien de se préparer un coin pour la nuit, et on va pouvoir commencer les travaux, oui. »

- Autant investir l'intérieur, il sera plus facile à défendre en cas d'attaque de la part de nos « amis à écailles »...

Le roublard se saisit d'une main d'un sac qui contenait divers outils et le porta jusqu'au cabanon. Basilio, lui, se chargea autant que faire se pouvait d'une partie du matériel exploitable et encouragea Tesmort à procéder pareillement. Ceci fait, il rejoignit Thomas dans la maisonnette, y déposa les affaires et ressortit pour chercher le reste de l'équipement. Au bout de plusieurs voyages, il ne restait plus rien de matériaux de rénovation à l'extérieur

Mais ce n'était pas grâce à Tesmort, non. Le bougre était resté paralysé tout du long du déchargement, les yeux rivés vers le lointain et l'esprit brouillé par ce qui s'apparentait à  un mélange d'effroi et de couardise. Lorsque enfin ses jambes acceptèrent de le porter, ce fut pour le faire lâchement galoper jusqu'à l'embarcation de Thomas et Garnan. Il s'empara de la pagaie et abandonna le groupe, livide.

S'en est-il sorti vivant ? Sa légende malheureusement ne le raconte pas et ce furent là les dernières actions connues du héros qui, peut-être, n'en était finalement pas un.
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Message par Yenepha 05.09.20 8:57

Ch. 2 :Rencontre avec les spectres



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Le bolet siffla de dépit.— Tout est dans un triste état... Je ne sais pas si nous aurons suffisamment de matériel pour rendre l'endroit habitable. La priorité serait sans doute d'étayer et de sécuriser les murs... Mais ce plancher, oh, regardez-moi ça ! Il faudrait tout arracher...

Et l'homme à la rapière répondit

« Priorité aux murs et au toit, autant que l'ossature soit solide. Quelle idée de faire une cabane en bois ici. Sans traitement efficace, nos efforts seront pourris par l'humidité en quelques années. Enfin... Par quoi commençons-nous ? »

Ensemble, ils firent l'inventaire de ce qui tenait et de ce qui devait être remplacé dans l'urgence. Thomas se saisit d'une bougie que la providence – ou quoi que ce fut – avait généreusement allumé et entreprit un examen minutieux des fenêtres, portes et autres ouvertures.

Bilan, si les carreaux étaient encore en bon état, le bois de manière générale était à traiter d'urgence. Humide, odorant, infesté d'insectes, rien de très réjouissant. Pour les murs, plusieurs planches étaient défoncées par la végétation et il en était de même pour le sol qui, en bonus, était taché de sang ici et là où les ossements étaient déposés.

Lorsque Thomas s'approcha de l'une des fenêtres pour une inspection on ne peut plus professionnelle, le reflet qui lui fut renvoyé n'était pas le sien mais celui d'une jeune écaflip fantomatique à couettes blondes.

Elle incline la tête, sourit, lui fait coucou de la main, puis la flamme de la bougie de l'éberlué est soufflée. Basilio de son côté entendit une voix qui susurra à son oreille : " Hey... tu devrais aller voir la trappe." Et au même moment, quelqu'un ou quelque chose se mit à tambouriner contre le couvercle de la cave, dans le fond de la pièce.

La voix enjôleuse ne quittait pas l'esprit du champoté qui se mit à répéter :— La trappe. La trappe. Où est la trappe ? La trappe... Ah ! s'exclama-t-il en découvrant l'objet de ses pensées. - La trappe... Parvenu devant la fameuse trappe, Basilio s'arrêta, regarda à droite puis à gauche, fit demi-tour jusqu'au tas de lourdes planches et y saisit quelques longueurs de bois. Chargé convenablement, le Bolet réalisa le court trajet inverse et laissa tomber les solives sur l'affreuse ouverture encore scellée.— Voilà. Avec ça dessus, personne n'ouvrira cette trappe démoniaque.

Et la cave fut fermée.

Vaillamment, les trois carreaux improvisés en rafistoleurs de cabanes moisies réparent, clouent, planche après planche. À chaque coup de marteau, des visages distordus de spectres venaient se presser contre les miroirs, attirés par tout le remue-ménage. Les plus curieux s'extirpaient des murs ou du sol pour venir zieuter l'ouvrage de plus près. Mais, craintifs, ils repartaient se planquer sans se faire prier et ne cherchaient pas l'affrontement. Les plus effrontés eux, se contentaient d'éteindre les bougies ou de déplacer les outils.

Puis, une disciple de Feca spectrale de toute beauté et aux longs cheveux s'approcha d'eux.
- Mais qu'est-ce que vous faites... vous réparez, c'est ça ? À quoi bon. Plus personne ne vient ici. Partez avant que la cabane ne vous avale, lorsqu'elle sera lassée de vos petits soins...

Basilio se frotta les yeux et incertain de ce qu'il voyait ou entendait, il misa sur l'espoir d'un travail vite accompli et se remit de plus bel à l'ouvrage. L'artificier lui en parfait gentilhomme, ne pouvait se résigner à laisser une dame - bien que morte - sans réponse.

- Madame, quel plaisir d'avoir de la visite dans ces terres si sombres. Oui, nous réparons et nous réparerons tout, du sol au plafond. C'est que nous avons reçu cette demande très spéciale qu'il nous plaît honorer. Ravi de voir que les gens d'ici ne sont pas muets. C'est que j'avais fini par le penser, vos amis ne sont pas des plus bavards.

- Ça.... c'est qu'ils sont ici depuis bien plus longtemps que moi. Décidément, deux groupes différents en moins d'un mois, j'imagine que ce n'est pas une coïncidence. Mais cet endroit, vous feriez mieux de le brûler. Le détruire...

C'est avec consternation que le spectre féminin observe le champignon vaquer à ses réparations. Sourcils froncés, elle est préoccupée

Ce dernier à la mention de l'anecdote s'arrêta un instant pour prendre la parole

- Deux groupes vous dites ?

- Ils voulaient sauver une mage de combat de la cave... surtout elle, en fait. La crâ rousse. Cette Simettra. Elle était si déterminée... ils se sont échappés de peu. Et pourtant il me semble qu'elle y a laissé son âme dans cette affaire... au moins un morceau.

— Il y aurait une mage de combat dans la cave ? Je ne suis pas certain d'avoir bien saisi.

Un second spectre doté de la parole fit son apparition. Encore une femme, plus vieille, son ton se fait pressant.

- Eirwen pourquoi tu parles à ces gens, viens, laisse les ! Ils vont de toute façon se faire manger. La feca rit sans un regard pour l'intervenante. - Eh bien s'ils doivent finir coincés ici.. autant commencer à sympathiser...

Elle précise ensuite

- Le groupe a pris la fuite et la rousse a emporté la mage avec eux et croyez moi, ils ne repasseront pas de sitôt après la mort qu'ils ont frôlée. Il faudrait être dingue pour réitérer l'expérience haha ! Vous savez j'ai eu bon espoir... je me suis dis qu'ils enverraient peut-être du monde pour raser cet endroit maudit... mais non seulement ce n'est pas le cas mais en plus maintenant, des inconnus viennent pour réparations.. Mais je vous le redis. La cabane ne vous laissera pas partir. Je vous conseille d'y méditer dès à présent.

Le galant se hâte de rassurer les spectres féminins.

– Oh, je comprends mieux. C'était la cave le danger. Mmh. Eh bien soyez rassurées, nous ne descendrons pas dans cette cave, je vous en fais serment mesdames.

De petits rires s'élèvent autour d'eux, cruels, méprisants. Ça vient de partout et nulle part à la fois et les flammes des bougies restantes au sol vacillent. Eirwen regarde autour d'elle, neutre au possible. Elle hausse mollement les épaules et se recule de quelques pas sans quitter des yeux l'homme. Puis elle sourit. Ce genre de sourire compatissant, presque gêné.


Alors qu'il se remettait au travail, le Chapeauté au sabre aperçut une silhouette errer à la fenêtre et sa ressemblance avec Simettra était si frappante... Il tente d'avertir Thomas mais ce dernier ne vit pas grand chose et prit la décision d'occulter les carreaux avec des morceaux de vieille nappe déchirée avant d'apporter davantage de lumière à l'intérieur.

Lorsqu'il recouvre la dernière fenêtre...
Peut-être est-ce du à la fatigue ou à l'ambiance oppressante qui s'était installée avec la nuit, mais il lui sembla l'espace d'un instant que le mur de la cabane... se mit à respirer. Ça craquèle, ça soupire, ça enfle et puis le calme revient... Jusqu'à ce qu'un léger "clic" se fit entendre du côté de la porte d'entrée.

Mais c'était l'heure de la pause, une pause bien méritée. L'artificier après quelques secondes à fixer le mur, décida de manger pour vite oublier.


Un repas salvateur pris sur le pouce. Pendant ce casse-croûte, les autres avancent. Et après ce casse-croûte, ils avancent encore. Les réparations sont laborieuses, la nuit est noire et la faible lueur des bougies fatigue les yeux des trois hommes. Pourtant peu à peu murs et plafond reprennent un peu de leur décence et après deux nouvelles heures de travail acharné - et on l'espère pour eux, bien rémunéré - plus un trou ne subsiste. C'est déjà pas mal. C'est juste après ce constat que la totalité des spectres curieux se hâte de disparaître dans les murs. Pas un mot, pas un avertissement - ils avaient déjà tenté le coup - ils s'en repartent simplement et avec empressement. Ce silence...

Fiers du travail réalisé, ils décident de dormir avec bien entendu, des tours de garde instaurés. Thomas prendrait le premier, Basilio le second.


Les respirations s'alourdissent, le sommeil s'installe. Tout se passait bien... jusqu'au moment fugace où tout bascula.
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Message par Yenepha 05.09.20 9:46

Ch. 3 : Un affrontement traumatisant


Une puissance invisible éventre la trappe de l'intérieur avec une violence et un fracas inouïs ! Les planches partent en miettes et au même instant les bougies sont soufflées, pourtant, pour sûr que Thomas avait tout vu avant d'être plongé dans le noir !

Dans la foulée, ça se met à hurler d'en dessous, ça gronde, ça scande d'une voix surnaturelle et dissonante, si bien que difficile à dire s'il s'agit réellement d'une voix ou de sons articulés par le plus grand des hasards, en un mot unique et puissant " VENGEAAAAAAAANCE !!!! VENGEAAAAAAAAAAAAANCE !!!!! "

Il va sans dire que le reste du groupe est réveillé avec tel vacarme. Dans le noir tout va très vite, quelque chose rampe autour d'eux à n'en pas douter, se louvoie dans les ténèbres et... ... s'enroule autour des jambes de Garnan !!

C'est épais, puissant et malgré l'absence de lumière, le zobal est en mesure d'identifier la chose comme étant une énorme racine froide et à peine cette pensée traverse son esprit que la chose le met tête en bas ! Son corps est trimballé dans le vide ! L'étreinte ne pardonne pas et ses os sont meurtris ! Est-ce que c'est en train de l'entraîner vers la plaie béante de la trappe éventrée !?

Difficile de cerner la situation dans ce chaos et cette confusion mais une chose est claire.. Il faut vite éclairer les lieux, venir en aide à Garnan et se préparer au pire, car les bruissements des choses rampantes se multiplient autour d'eux. La cabane semble prendre vie et elle ne leur fera pas de cadeau, ils peuvent en être certains.

Thomas s'était figé durant quelques précieuses secondes. La soudaineté de l'attaque l'avait empêché de réagir du tac-au-tac. Revenant maître de ses moyens, il utilisa sa canne comme un crochet pour arracher le rideau le plus proche, laissant entrer la faible lueur des rayons lunaires dans la bâtisse.

Le cauchemar est révélé. Véritable geyser de racines de toutes tailles qui s'extirpent lentement de la trappe pour venir ramper au sol, sur les murs et au plafond, s'avançant lentement vers le groupe pour venir les happer. Longues, sombres, certaines sont hérissées de petites aiguilles plus noires encore tandis que d'autres semblaient assez épaisses pour broyer un bras. Sitôt la lumière de la lune sur elles, c'est comme si elles comprenaient que toute discrétion était fichue... Alors elles changent de tactique. Elles foncent. Deux modèles de belles taille se ruent sur Thomas et les voix reprennent sous leurs pieds : VENGEAAAAAANCE !!! L'impact est imminent ! L'une semble déterminée à le prendre à la gorge et l'autre aux chevilles ! Potentiellement dans l'optique de l'écarteler par la suite ! Basilio pour le moment n'était pas encore à proximité d'une liane assaillante, et il avait vue sur le pauvre Garnan emporté vers la trappe grouillante de végétations meurtrières.

Thomas réagit. Le pistolet heurta le sol sans ménagement tandis que la lame de la rapière tirée reflétait à la lune. La lame volait, fouettait l'air au rythme du poignet. Les coups partaient dans tous les sens, plus pour se protéger contre cet ennemi aux bras multiples que pour viser un quelconque point sensible. - Retraiiiiiite ! Dehors, vite !

Le Bolet, lames au clair, se jeta sur  la vicieuse entortilleuse qui malmenait Garnan, tentant de trancher le tentacule subéreux sans attenter à l'intégrité physique de son compagnon.- N'ouvrez surtout pas la trappe,singea Basilio, ET QU'EN EST-IL DU FAIT QUE LA TRAPPE S'OUVRE TOUTE SEULE ?

Entre la rapière et les sabres, les lames fusent et les morceaux de tentacules verdâtres pleuvent. Une sève pourrie gicle à chaque coup, Thomas en reçoit quelques gouttes sur la joue et l'effet est immédiat ! Des démangeaisons terribles se manifestent sans parler d'un enflement de l'épiderme très peu esthétique. Malgré le désagrément c'est avec vaillance qu'il parvient à repousser les assauts de plus en plus teigneux des racines. Mais après tous ces travaux et le manque de repos, la fatigue pointe. Ses muscles sont lourds et ses ripostes perdent en précision avec les minutes. La fuite semble en effet être la solution.

Heureusement le champignon non plus ne manque pas d'efficacité. La liane déchiquetée relâche le zobal qui s'éclate lourdement au sol. Inconscient ? Une chose est certaine cependant, ses jambes ne le soutiennent plus... " VENGEAAAAAAAANCE !!! "

Ils ne rêvent pas, de la trappe, les petites lianes se rassemblent, s'entremêlent et fusionnent en une mélasse noire qui ne tarde pas à se solidifier. Plus large que toutes les autres mais plus lente, hérissée de dards suintant, elle se dresse et se laisse tomber vers le zobal sur le point de finir transpercé dans le meilleur des cas, transformé en bouillie sanguinolente dans le plus probable !


Pendant ce temps... du miroir, le spectre de la feca s'échappe. Elle hurle au groupe - Fuyez !! Elle fonce sur la porte, ignorée par les ronces, et tente d'ouvrir cette dernière qui visiblement a été fermée à clé... - Merde !

Face à pareille menace, le Bolet courut jusqu'au Zobal afin de lui servir de bouclier le temps pour le masqué de se remettre sur pied. Basilio croisa ses lames jumelles au-dessus de lui, dans une tentative désespérée d'enrayer l'action destructrice de la liane-mère avec ce sécateur de fortune.

Le choc est rude pour lui, véritable bouclier champignon. Principalement dans les coudes et les genoux. Son corps se met à trembler, la racine pousse plutôt que de perdre son temps à réitérer une attaque, elle se sait lourde et lente. Néanmoins, il tient le coup. Pour l'instant...

Les assaillantes de Thomas abandonnent le roublard et foncent secourir la tentacule en cheffe, c'est vers celui qui avait osé la stopper qu'elles se lancent à présent. Et dans son dos !

Eirwen elle, avait abandonné la porte, incapable de crocheter la serrure ou bien de la défoncer. À la place, elle s'était dépêchée de tirer le zobal visiblement inerte de la trajectoire de l'énorme liane sur le point de briser les os du protecteur. Le bolet commençait à présent à ployer sous la masse du végétal mortel, tant et si bien qu'il finit par mettre un genou à terre et redoubler d'efforts, le temps que Garnan soit momentanément tiré à l'abri.

Qui avait bien pu fermer cette foutue porte ? Thomas n'avait pas le temps de chercher des réponses. Au lieu de cela, à coup de canne, il brisa le verre du carreau derrière lui avant que ses compagnons du Carreau ne se fassent briser les os. Tout en s'acharnant sur la vitre, il cherchait du regard si une bouteille de Vinaigre des Quatre Voleurs – ou un tout autre alcool fort – se trouvait à proximité de lui.

Quelle injustice, pas une goutte d'alcool à l'horizon. Le répit laissé au roublard lui permit néanmoins de briser la vitre. À ce moment là, la cabane tremble de fureur. Les planches neuves tiennent mais le sol vibre et l'homme à la rapière distingue quelque chose, dehors...

Leur dernière embarcation, celle que le faux héros avait daigné leur laisser, était en train de se faire attaquer !! Des morts se hissent du marécages et griffent le bois de leurs ongles répugnants pour tenter de percer la coque. Le temps est plus que jamais compté, sans embarcation, difficile de s'imaginer quitter ce chaos en un seul morceau.

Eirwen avait tiré l'inconscient aux jambes brisés sur le bas-côté et le champignon était libre de se dégager, s'il en avait encore la force. Le spectre en achevant de mettre le zobal à l'abri vit les autres racines se précipiter sur Basilio et c'est d'une voix forte qu'elle avertit ce dernier du danger imminent.

Le Chaêauté ne tiendrait pas plus longtemps dans la position qui était encore la sienne et il y avait des combats qu'il fallait reconnaître comme étant perdus d'avance, aussi chercha-t-il à prendre la poudre d'escampette pour épauler Thomas.

Basilio réussit à s'extirper et l'énorme racine s'abat avec fracas si proche, si proche de lui... meurtris mais entier il se relève, s'élance vers la fenêtre ouverte en enjambant le corps du malheureux Garnan ... et tombe nez à nez avec le roublard, qui se rapprochait déterminé de la trappe.

La tronche déformée et rougie par l'acide urticaire, une hache à la main, l'homme semblait se diriger avec certitude vers sa mort. Est-ce la folie ? Le désespoir ? La volonté d'aider son partenaire quitte à y rester ? La situation n'était pas glorieuse et Eirwen hurle. " MAIS VOUS FICHEZ QUOI ?! "

- ON RETAPE UNE MAISON SANS ENTRER DANS SA CAVE NI TOUCHER À SA TAPISSERIE MAUDITE ! beugla le chapeauté en réponse à la forme éthérée.

Dans tout ce capharnaüm, Basilio se rendait bien compte qu'ils ne pourraient guère avoir le dessus. Qui savait combien de vrilles il restait sous la maison ? Leur mission ici était achevée, on les avait empêchés de la mener à bien... Non, pire, ils l'avaient menée à bien et presque à son terme quand leurs efforts avaient été soudainement réduits à néant. Il n'y avait rien qu'ils ne pouvaient faire de plus qui n'endommagerait davantage la vétuste bâtisse. Il leur fallait prendre la tangente, quittes à naviguer de nuit sur les eaux turbides des marécages. Le bolet désigna la porte à l'artificier puis la hache que celui-ci tenait.— On manque d'informations, Thomas ! On ne doit pas rejoindre la cave : fichons le camp, notre travail ici est fini ! Prenons la barque et regagnons Astrub !

Perte de temps en pleine course poursuite, le résultat ne se fait pas attendre. Le Chapeauté résonnait son collègue lorsqu'il sentit la morsure d'une vingtaine d'aiguilles caresser son dos à travers sa chair. La douleur est abominable, la peau salement déchirée mais il semblerait bien  que la nature du Bolet le protégea des sucs vénéneux du gros végétal... Petit temps d'attente de l'assaillante qui, rapidement frustrée de ne pas voir sa proie succomber, était sur le point de frapper à nouveau.

L'impact, couplé à la récente dépense d'énergie du Bolet — bien que partiellement estompée par un afflux d'adrénaline —, propulsa Basilio sur son camarade. Le Chapeauté poussa un râle de douleur, empêtré sur l'artificier.

- Un coin ! ahana-t-il.Il faut se... se réfugier dans un... c-aaaarrrrhg !

Thomas reçu le Bolet dans sans bras. Il le cramponna autant qu'il put et, avec ses dernières forces, le tira vers un coin, dans le fond de la pièce, à gauche de la grande tapisserie. Se faisant, il lui murmura quelques mots : « Z'avez t-t'jours m-mon briquet ? »

Mais le briquet n'était pas là.

- On va expl... ser cette sal... perie à la hache, alors, expira Thomas en regardant la tapisserie. Était-ce de la folie, du désespoir ou du génie ? Il ne le savait probablement pas lui-même. Toujours est-il qu'il leva haut sa hache, prêt à découper les créatures ailées sur leur toile immaculée.

Le Bolet respirait de plus en plus vite et, progressivement, perdait le contrôle sur la quantité de spores qui s'échappaient de sa cavité buccale.— Quitte à y passer...  autant tout emmener avec nous ! Basilio se redressa péniblement, faisant barrière de son corps — bien qu'il se servît de son large chef comme d'un bouclier de dernier recours — afin de laisser le temps nécessaire à Thomas pour accomplir son sacrilège. En décrivant de larges moulinets d'acier, le Chapeauté s'écria.— Déchiquetez cette saletééééé !

Hache levée, prêt à frapper, mais....  les racines s'arrêtent net et un silence pesant règne maintenant sur la cabane de l'horreur. Suspendues en l'air comme prises en otage, certaines même reculent craintivement et dans le dos des deux guerriers de cette histoire... un nouveau "clic" se fait entendre du côté de la porte.

- Ba-Basilio. Sortez monsieur Garnan, je... je garde... ça en joug.

- J'entends et j'exé...cute, mmgnh...

Profitant de cette occasion inespérée, le sabreur remisa au fourreau l'une de ses lames et saisit l'évanoui sous son aisselle gauche afin de pouvoir le traîner jusqu'à la porte. La douleur l'empêcha de procéder comme il l'aurait voulu et Basilio se retrouva obligé à rengainer sa seconde arme pour s'aider de son autre main dans son entreprise d'extraction. Parvenu devant la porte, le Chapeautée fit glisser le corps inerte à côté du battant, et commença à tourner la poignée, jetant de fréquents coups d'œil en direction du manieur de hache, des vrilles, de la tapisserie et du trou béant d'où jaillissaient les créatures végétales.

Pas un mouvement chez les racines. Basilio sort, qui aurait pu penser que ces marécages immondes baignés dans l'obscurité auraient pu être aussi réconfortants. Même l'embarcation avait été abandonnée et si le bois est égratigné ici et là, la barque devrait néanmoins tenir le long du trajet.



De son côté, Thomas agit avec prudence. Lentement, très lentement il abaisse sa hache, incertain quant à ses chances de sortir d'ici vivant. Mais tandis que son bras fléchit, la végétation reste sans réaction. Certaines tout au plus frémissent, nourries d'un désir d'en finir et d'un appétit dévorant et pourtant, aucune ne s'élance. Sur la tapisserie, le regard des trois femmes ailées semblait suivre le roublard des yeux.

Et autour de lui, les spectres peu à peu sortent de leur cachette. Des visages se dessinent sur les murs de bois et des murmures s'élèvent.

" Restez avec nous... "
" Délivrez nous... "
" Ne nous laissez pas..."
"Brûlez la maison..."
"Où est Alecto.."
"Monsieur attendez.. "
"Je vous en supplie..."


Lamentations déchirantes, supplications, pleurs, un brouhaha s'élève, si morbide qu'il laisserait des cauchemars aux esprits les plus endurcis.

Thomas regardait les visages, entendait les suppliques qui, une à une, arrivaient à ses oreilles et atteignaient directement son âme. Il s'appuyât contre le mur, hache toujours en main. Il ne fallait pas montrer aux racines une seule once d'hésitation. S'il fallait découper la tapisserie en tranche, il le ferait. « Éclair... moi donc un peu. Qui... êtes-vous ? Quel est c'tableau et ces ronces ? Que se passe... ici ? » Il reprenait son souffle peu à peu mais les douleurs et les démangeaisons ne se calmaient pas, elles.

" Un ancien lieu de culte... "
" Des sorcières des marécages ! "
"... tuaient des hommes après s'être faites engrossées... "
" Ici, des sacrifices, tellement de sacrifices... "
" Quelqu'un a vu mon fils !?"
" Elle m'a offerte ici au nom de la vengeance !! "
" On peut plus partir..  pas de réincarnation pour nous... "
" C'est la toile des trois sœurs ! Les sorcières priaient ici "
" Une magie sale continue d'œuvrer ici.."
" C'est la crâ !! Elle veut aider cet endroit !"
" S'il vous plaît brûlez tout... la tapisserie, la cabane, tout. "
" Quelqu'un a vu ma fille !? "


Ça n'arrêtait pas. Tous parlaient en même temps et le roublard devait fournir un nouvel effort d'un tout autre type pour recueillir les complaintes des spectres.

Basilio revint. Seul. Garnan devait avoir été hissé à bord de l'esquif. Le bolet se porta à la hauteur de l'artificier, jusqu'à ce que les voix pénètrent son esprit meurtri par les événements récents.— Thomas ! Venez ! Partons !

Les mots des spectres se changent en gémissements. Ça s'intensifie, des sons inarticulés, inhumains, jusqu'à se transformer en un grognement cryptique atroce.

L'épéiste tenta de calmer les voix mais Basilio plus pragmatique s'empresse de lui prendre le bras pour l'attirer hors de ce cauchemar. Pas de résistance de la part de l'homme, il suit son compagnon, égaré.

Vaille que vaille, kamètre après kamètre, le binôme finit par s'extirper de la baraque et gagna l'embarcation. Sans faire de halte, le bolet se saisit d'une paire de rames et commença à faire s'éloigner l'esquif du rivage maudit. La tâche était harassante et, si la barcasse était peu maniable, elle était, de loin, bien plus stable que celle « empruntée » par Tesmort. Il faudrait ramer près d'une heure avant de toucher une terre « amie » et, au besoin, les deux membres du Carreau encore conscients pourraient se relayer.

Thomas ne put s'empêcher de hurler alors que la barque s'éloignait : « ON VA REVENIR, PROMIS ! » Il prit, ensuite, en main le dernier pistolet qui lui restait – l'autre étant avec les racines – et s'installa à l'avant de la barque pour épier les dangers qui dormaient dans ces eaux.

La tension redescendant petit-à-petit, il fut prit d'une furieuse envie de se gratter la joue et c'est ce qu'il fit...
Yenepha
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