[Quête initiatique - Kirosane] Il faut sauver le gladiateur Gaspard !

Kirosane écoutait distraitement l'ordre de mission. Après son contrat précédent, elle espérait pouvoir se retirer à nouveau quelques temps. Autant dire que la motivation n'était pas totalement au rendez-vous. Lorsqu'elle entendit la position évoquée dans le message, cependant, son visage s'illumina. La forêt était en effet le lieu de prédilection de la guerrière et de son compagnon à huit pattes.

La disciple de Sacrieur se trouvait donc devant la bâtisse délabrée, scrutant à travers la végétation touffue. Si la lettre disait vrai, l'homme recherché par la Main devait être détenu ici, mais le mystérieux personnage devant l'unique ouverture risquait de lui poser problème.

À la vue de la hallebarde reposant contre le mur, l'instinct guerrier de Kirosane s'éveilla, et elle projeta de dégainer son épée. Cependant, le crissement de la lame contre le fourreau la ramena à la raison : agir sous l'impulsion risquait de faire échouer sa mission, elle avait déjà eu l'occasion de s'en rendre compte. De plus, rien ne lui indiquait pour l'instant que sa cible se trouvait effectivement ici.

Ne sachant comment aborder la situation, elle sortit un kama de sa poche, et chuchota à Poussière :

«Pile, on essaie d'être habile. Face, il en prend plein la face. »

Sur ce, elle lança la pièce en l'air.

Le temps sembla se figer alors que l'objet circulaire effectuait de lentes rotations dans les airs. Son mouvement avait quelque chose de fascinant : peut-être était-ce la régularité de sa giration, ou bien l’impression qu’il parvenait à échapper à la gravité, qui retenait l’attention de Kirosane. Elle aussi, aurait aimé à cet instant pouvoir échapper à la gravité de la situation. Peut-être avait-elle mis trop de force dans ce lancer, car l’écu s’éleva haut au dessus du duo dans son mouvement vertical uniformément décéléré. Arrivant à l'apogée de sa trajectoire, le sou rencontra un rayon qu'un soleil sur le déclin en cette heure tardive laissait filtrer à travers le feuillage des quelques frênes et autres châtaigniers poussant çà et là dans les environs, et éblouit la guerrière blonde qui le scrutait avec attention. Cette dernière ferma les yeux sous l'effet de la surprise, et ne les rouvrit qu'une demi-seconde plus tard, mais il était hélas trop tard : l'objet tant convoité était déjà à terre, le côté Pile visible.

«Bon, eh bien, plus qu'à espérer que ce type est sympathique.»

Kirosane ôta son ample coiffe et détacha le fil qui retenait ses cheveux. À l'aide des végétaux présents sur place, elle put se confectionner une broche de fortune, ornée d'une orchidée, qu'elle disposa délicatement à l'endroit adéquat. Elle n'était pas adepte du Cœur mais, une fois n'est pas coutume, ce qu'elle avait appris des membres de cette famille pourrait lui servir.

La femme aux cicatrices prit soin de s'entailler légèrement –selon le jugement de Sacrieur– une jambe sur les ronces, avant de s'avancer vers le bâtiment.

«Excusez-moi, Je suis blessée... Pourriez-vous m'aider?»

La guerrière essayait de boiter, mais elle n'avait pas le talent de certains membres de la Main pour simuler un handicap. Son intonation n'était d'ailleurs pas non plus extrêmement convaincante, mais la supercherie avait tout de même ses chances, d'autant plus que l'individu devait être pris par surprise si, comme elle l'espérait, il ne l'avait pas entendu se préparer auparavant.

Kirosane entra dans la pièce d'un pas incertain, vigilante. Même s'ils n'étaient pas armés, ces hommes n'étaient probablement pas de simples bûcherons, et il lui semblait improbable d’arriver à terrasser aisément trois guerriers entraînés si le besoin se présentait. Il lui faudrait donc employer une technique dont elle ne raffolait pas pour parvenir à ses fins : la ruse.

Elle parcourait le hall du regard, cherchant où pouvait se trouver le gladiateur, lorsque son regard se posa sur le jeu de cartes laissé par les inconnus près du foyer. Elle oublia soudain tout son jeu d’acteur et bondit sur place, un grand sourire sur les lèvres.

« Oh, des cartes ! Je peux jouer avec vous ? »

Devant l’apparente surprise de ses interlocuteurs, elle se rendit compte de son imprudence. Elle lâcha un petit cri de douleur en se baissant pour tenir sa jambe blessée, avant d’ajouter :

« Enfin, après avoir pansé ma jambe… »

Kirosane peinait à cacher son excitation : elle allait pouvoir mettre en œuvre les quelques tours de cartes que Sora lui avait appris avant de partir tout en obtenant, si la chance lui souriait, des informations sur ce Gaspard. Elle lança un regard implorant aux deux hommes qui la surplombaient.

Décidément, ces goujats ne comprenaient rien à la galanterie. Kirosane reculait lentement devant le malfrat tout en remuant le paquet dans ses mains. Elle en tira une carte et s’adressa à ses hôtes.

« J’avais bien envie de jouer, moi... »

Elle lança la carte au visage de ses agresseurs, et le reste du jeu la rejoignit bientôt. Kirosane porta aussitôt ses mains à sa ceinture, pour en sortir la dague et l’épée qui étaient dissimulées jusqu’alors sous sa cape. Elle s’élança en avant, moulinant l’air de sa lame pour se frayer un chemin entre les hommes, courant dans le même mouvement vers la porte d’accès au reste de la maison, dans laquelle elle s’engouffra aussi vite que possible. Si elle risquait d’échouer à terrasser deux hommes, elle pensait que l’aide d’un ancien gladiateur, même affaibli par une longue captivité, lui donnerait toutes ses chances. Dans sa fuite, elle s’adressa à ses poursuivants.

« Et si on jouait à chacha ? Attrapez-moi donc, si vous le pouvez ! »

Kirosane s'efforça pendant plusieurs longues secondes d’ouvrir la première porte du couloir, sans succès, et entendre la voix féminine dans la seconde pièce ne lui donna guère envie de la visiter : la guerrière supputait que ce timbre n’appartenait pas au dénommé Gaspard. Voyant les deux énergumènes s’approcher dangereusement, elle décida donc de fuir en direction de la troisième porte.

« Viens Poussière, partons loin de ces trouble-fêtes.
…
Poussière ? »

Entendant – ou n'entendant pas – le "crckcckcrkkk"-issement de son compagnon qu'elle pensait juché sur son épaule, la disciple aux cicatrices se retourna, paniquée, et le vit s’infiltrer dans la seconde pièce en bondissant. Kirosane ne put se résigner à laisser son alter ego de côté, et s’élança à sa poursuite alors que les deux hommes se trouvaient au niveau de la première porte, à égale distance de Poussière que l'élève de Sacrieur.

La six de carreaux s’engouffra dans la seconde pièce et se jeta sur le sol, observant autour d’elle pour repérer son acolyte octopode fugitif, tout en parlant à de potentiels interlocuteurs.

« Excusez moi, Vous n’auriez pas vu Poussière ? »

Kirosane s'était laissé conduire jusqu'à sa geôle par les gardes, Poussière blottie contre sa poitrine. Une fois enfermée, elle détailla la pièce longuement avant de remarquer la présence de l'autre prisonnier. Elle s’assit enfin en tailleur dans le fond de sa cellule, fixant le sol. La guerrière resta immobile pendant de longues minutes, comme en transe, laissant le bruit causé par la partie de cartes entre les gardes pénétrer ses oreilles.

Alors que les joueurs venaient de finir une partie et s’apprêtaient à en commencer une nouvelle, Kirosane se redressa d’un bond, envoyant voler en l’air l’octopode qui faisait la sieste sur sa tête.  Elle prit une grande inspiration et s’adressa aux gardes.

« Vous savez, je n’ai rien à faire ici, je n’ai fait de mal à personne… Je me promenais dans les bois, et je me suis blessée… Alors j’ai simplement demandé de l’aide… En plus, il commence à se faire tard, et ma famille va s’inquiéter… Vous savez, j’habite dans le village voisin, juste à l’est d’ici… J’ai soif… Vous auriez quelque chose à boire ? Je ne vois pas pourquoi qui que ce soit voudrait me retenir ici… Et ce Féca en piteux état m’effraie un peu… Je ne dis pas ça parce qu'il sent mauvais, mais un peu quand même... Je peux partir ? Je vous promets que je ne reviendrai pas… J’ai toujours mal à ma jambe, à cause des ronces... Vous n’avez pas choisi le bon endroit pour vous installer, la faune et la flore locale sont très agressives dans le coin… Mais je parie que pour des guerriers comme vous, cela ne pose pas de problème… Qu’est-ce qu’on s’ennuie, ici…
…
...
… »

Kirosane continua de son discours pendant de longues minutes, joignant des gestes extravagants pour illustrer ses paroles futiles. Enfin elle prit une pause de quelques secondes avant de bondir en avant, appuyant son visage contre les barreaux, et demanda d’une voix forte et pleine d’entrain, tel un enfant devant un nouveau jouet :

« Vous jouez aux cartes ! J’adore jouer aux cartes ! Je peux jouer avec vous ? En plus, c’est mieux de jouer à quatre ! »

La disciple de Sacrieur bondissait sur place. Enfin, elle se calma et reprit plus doucement, d’un ton se voulant sensuel.

« Personne ne vous reprochera de jouer avec moi… Et puis, on a qu’à dire que j’ai droit à un gage si je perds...»

Il n'était pas question de laisser passer la chance une seconde fois. Le poisson devait mordre à l'hameçon, mais quoi qu'il arrive, si Kirosane avait l'occasion de sa cellule, elle ferait tout pour ne pas y retourner, y compris user de ses poings, si nécessaire.

Kirosane se trouvait toujours à l’intérieur de la cage, la porte ouverte devant elle. Il ne lui restait plus qu’à faire ce qu’elle pensait le plus approprié.

Kirosane lança un regard doux au garde qui lui avait ouvert, tout en laissant paraître son entrain pour le jeu.  Elle courut prendre sa place sur le tabouret qui lui avait été désigné,  et attendit qu’on lui distribue les cartes.

«  Ça me va, j’accepte ces conditions. En même temps, je ne supporterais pas de passer une heure de plus immobile dans ce cachot.  D’un autre côté, votre argent ne me servira pas à grand chose, surtout si je suis retenue ici… Mais pour en profiter, il faudrait encore que je gagne. »

Sur cette dernière phrase, elle lâcha un rire moqueur, comme un défi lancé aux gardes qui, elle le savait, ne la laisseraient pas partir même si elle s’arrangeait pour récupérer les gains. Cependant, la disciple de Sacrieur ne se laisserait pas vaincre pour autant.

Ainsi, la partie commença, et les trois gardes semblant déjà, d’après leurs regards intéressés vers la joueuse blonde, se délecter de leur victoire. Poussière avait entamé un somme, appuyée sur un pied de Kirosane, tandis que l’autre prisonnier était resté dans sa cage. Les premières mains tournèrent en faveur des bandits, peut-être par hasard — bien que la guerrière en doutait fortement —, et celle-ci dût se contraindre à abandonner les premiers accessoires qui ornaient son corps. A la première défaite, elle ôta le foulard qui attachait ses cheveux. Elle retira ensuite son chapeau, puis ses chaussures à la troisième main jouée. A chaque fois que Kirosane retirait une fanfreluche, elle le faisait dans un ample mouvement pour détourner l’attention des gardes attirés par le spectacle tandis qu’elle se procurait discrètement de l'autre main les cartes qui lui permettraient de faire durer la partie un peu plus longtemps, comme Sora le lui avait montré. Aussi, une fois qu’elle ne fût plus vêtue que du minimum nécessaire pour vivre en société, Kirosane se servit des cartes qu’elle avait en poche, ou plutôt en manche, ce qui lui permit de faire durer un peu la partie en attendant une éventuelle imprudence d’un de ses adversaires, qui semblaient tous trois de moins en moins concentrés sur leurs armes.

Enfin, la disciple se décida à laisser aux gardes la main de trop, celle qui devrait lui faire enlever son haut. Elle laissa les gardes déglutir en se délectant d’avance de l’exhibition, et se leva. Elle fit leur tourna le dos dans un élan de pudeur, et retira ce qui lui servait de couvre-torse, laissant apparaître un torse parsemé de longues mais fines cicatrices qui semblaient épouser ses formes, ainsi que de larges bandages recouvrant sa poitrine. Dans un geste de sensualité, la guerrière fit un tour sur elle-même, faisant virevolter ses cheveux et tournoyer son haut. Enfin, elle le lança sur un des gardes, tout en profitant de son élan pour attraper l’arme qui était restée sur la table et se jeter à la gorge de celui qui portait une épée. Désormais à moitié nue, la blonde devait agir vite, afin d’avoir le temps de libérer l’autre prisonnier et élaborer une stratégie avant que des renforts n’arrivent, c’est pourquoi elle se battait de toutes ses forces, laissant la rage du combat et l’envie de meurtre l’envahir. Sa conscience s’accommoderait sans problème de trois cadavres de plus.

Grâce à l’effet de surprise, Kirosane avait pu se débarrasser de son premier adversaire avant que celui-ci ne devienne un danger. Elle faisait maintenant face à deux adversaires incapables de se défendre, pour qui la bataille était perdue d’avance. Mais la guerrière n’était pas intéressée par ces détails. Elle se précipita vers les cages, et transperça de part en part le garde qui s’y était réfugié, sans aucune hésitation. La lame traversa la chair de l’homme en un instant, et celui-ci émit un râle d’agonie avant de s’effondrer, inerte.

Après avoir retiré lentement  sa lame du corps de sa victime, Kirosane se tourna vers le troisième garde, le visage, le torse et les mains maculées du sang du cadavre. Elle n’eut aucun mal à désarmer l’homme tremblant, ni à le maîtriser, et se positionna dans son dos, la lame suintante appuyée sur sa gorge. Kirosane posa la tête sur l’épaule droite de l’homme, laissant une trace écarlate dans son cou, et s’adressa à lui.

« Alors, je te plais comme ça ? Tu aimes me  voir à nu ? Eh bien, sache que vous m’avez permis de m’amuser, et pour ça, je devrais te laisser la vie sauve. Mais cela m’ennuie, aussi, je vais te donner les conditions de ta survie. »

La lame entailla la gorge du garde.

« Oups, petite maladresse, excuse moi. Je disais ? Ah oui, tu vas devoir parler. Dis-moi tout ce que je veux savoir, et tu vivras. Dis-moi où est Gaspard Taccus. Dis-moi qui est cet homme, qui est retenu prisonnier ici. Dis moi qui est cette femme qui m’a fait enfermer. Enfin, dis-moi s’il y a une autre issue pour sortir d’ici que celle par laquelle je suis entrée. Oh, et j’avais oublié de préciser : ne fais pas de bruit, ou tu es mort »

Pour ponctuer cette phrase, la disciple de Sacrieur fit un autre faux mouvement, et une balafre apparut sur la joue gauche du garde.

Ayant obtenu de l’homme toutes les réponses qu’elle désirait, Kirosane le remercia d’une bise sur la joue avant de se redresser. Elle en profita pour lui trancher la gorge de sa lame.

« Oups ! Quelle maladroite je fais aujourd’hui ! »

Elle récupéra le trousseau de clés qui gisait dans la pièce ainsi qu’un pichet de bière et alla ouvrir la cage du détenu. Une fois la serrure ouverte, la guerrière posa la boisson devant le disciple de Féca et lui lança un sourire.

« Je ne peux pas rester avec toi, désolée. Je te laisse libre, mais quoi que tu fasses, essaie de rester discret, je ne veux pas que tu m’attire des ennuis. Moi, je pars visiter les tunnels. Tu ne t’appelle pas Gaspard, je présume. »

Kirosane se releva et parcourut la pièce pour récupérer ses vêtements éparpillés. Elle enfila sa cape après s’en être servie pour essuyer un peu du sang sur sa peau. Après avoir réveillé poussière qui dormait toujours sous la table, la guerrière se mit en route vers les galeries souterraines. La raknaille, juchée sur son épaule, léchait le reste du sang des gardes qui s’y trouvait.

Kirosane avançait lentement dans la galerie, faisant coïncider le rythme de ses pas et celui des coups des pioches des ouvriers contre la roche. Elle progressa sur la pointe des pieds de cette manière jusqu’à arriver à quelques mètres des quatre hommes, distance à partir de laquelle elle estimait que le moindre pas en avant pourrait trahir sa présence, d’autant que le sol commençait à être couvert de débris de pierre, et que Poussière risquait d’être entendue.

La guerrière se figea, observant la scène plus précisément, tout en identifiant quels moyens l’homme au fouet avait en possession pour se défendre. Elle détailla aussi les mineurs, cherchant si l’un d’eux ressemblait plus à un gladiateur que les autres, mais ils étaient tous trois visiblement épuisés et mal nourris. Kirosane parla d’une voix grave, essayant d’imiter celle d’un homme.

« L’ouvrier Gaspard est libéré, ordre de la patronne. »

Elle observa un bref instant les réactions des ouvriers, pour déterminer si l’un d’entre eux était l’homme au service de la Main, et se jeta sur le garde qui les surveillait avant que celui-ci n’ait le temps de réagir, l’arme au poing.

Voyant l'état de la petite troupe, Kirosane fût saisie de découragement. Un affrontement frontal était perdu d'avance, il faudrait donc à nouveau employer la ruse. La guerrière décida de remettre l'élaboration d'un plan de sortie à plus tard. Elle s'adressa aux ouvriers.

«Bon, je sais que vous êtes épuisés, mais on va avoir besoin de se serrer les coudes si on veut se sortir d'ici vivants. Commençons par retourner vers les geôles, en espérant que l'alarme n'ait pas été sonnée. Prenez de quoi vous battre et surtout, restez discrets. J'ai cru voir de quoi faire un petit feu d'artifices à l'étage, on va voir si on peut s'en servir. Préparez-vous au combat, vous pourrez enfin vous reposer et vous nourrir une fois dehors.»

La guerrière empoigna ses armes et se dirigea vers la sortie, aussi discrètement que possible. Sur le chemin, elle ajouta.

«Et si l'un d'entre vous a une idée brillante, qu'il nous en fasse part.»

La première chose à vérifier était que le féca qui était resté dans la pièce n'avait pas fait de faux pas.

Kirosane se frotta les mains. Il y avait tant de manières d'utiliser tout cet arsenal qu'il lui était difficile de déterminer laquelle aurait le plus de chances de fonctionner. Elle se tourna vers les quatre hommes et leur murmura.

«Bon, on va essayer de piéger le couloir avec les explosifs à détonateur. Ensuite, on provoquera une explosion en bas, pour les faire sortir de là. Avec un peu de chance, on pourra pas mal les abîmer en faisant sauter le couloir au bon moment. Dans tous les cas, ils seront désavantagés par l'effet de surprise, on n'a juste à espérer que ça nous suffira pour nous en sortir. Gaspard, tu déclencheras l'explosion, et tu resteras en arrière pour intercepter les éventuels fuyards. les deux autres en état de marcher, vous vous battrez avec moi, tenez-vous prêts à attaquer. Et toi le féca, vois ce que tu peux faire. Dans tous les cas, il est inutile d'essayer de vous éclipser sans qu'on se soit débarrassés de tous les gardes : vous seriez vite rattrapés, vu votre état. Il faut faire vite.»

La guerrière se saisit des explosifs et commença à les placer, se déplaçant furtivement et rapidement. Quand tout fût en place, elle déclencha l'explosion au sous-sol.