[Event] Hanter ta tête

D'ici-là, menez votre enquête, tâchez d'identifier les endroits où se produit le plus de grabuge effrayant.

Si vous ne savez pas par où commencer, suivez votre bonne étoile !

La Main du Valet Noir vous donne rendez-vous en [5,-19],
ce samedi 14 novembre, à partir de 21h00,
pour une nouvelle animation !

Exorcistes et chasseurs de fantômes, nous vous attendons sur Agride !

Forum de guilde - Twitter

« T’y étais ?
— Quoi ?
— Le quatorze, t’y étais ?
— Mais de quoi tu parles ?
— Y a eu une chasse aux esprits, le quatorze novamaire, est-ce que tu y étais ?
— Ah, ça ! Oui ! Pourquoi ?
— J’étais en-dehors d’Astrub, pour… Pour affaires. Tu me racontes ?
— Haha, d’accord, mais c’est toi qui payes la prochaine tournée ! Voilà comment ça s’est passé…

Comme tu le sais sans doute, Astrub a été le théâtre d’événements étranges, ces derniers temps. Des histoires d’apparitions fantomatiques, de disparitions inexpliquées, de hurlements à glacer les sangs, bref… Y a eu du vilain ! Heureusement, la ville a fait appel à un type, un chasseur de spectres, pour former et équiper les habitants face à cette menace d’un genre nouveau. Les arnaques sur la place marchande, ça, on sait gérer. Les mendiants au Zaap aussi. Mais des spectres ?

Bref, on avait rendez-vous à la milice, ce fameux soir du quatorze novamaire. On y a retrouvé le type en question, un certain Hugo. Hugo Bosbeusteur.

— 'connais pas.

— Bon, soit tu me laisses raconter, soit je me tais, mais tu choisis.

— Pardon, pardon.

— Hugo Bosbeusteur, donc. Un grand type, bien bâti, avec un drôle de sac sur le dos, truffé de tuyaux et de cadrans bizarres. Il avait un trèèèèèèès gros coffre à ses côtés et il en a sorti le matos qui devait nous servir à nous débarrasser des fantômes qui rôdaient dans le coin.

Il nous a expliqué qu’il bossait d’une manière spécifique, à l’aide de deux Feuluves et…

— Des Feuluves ?

— Ouais, des flammes énormes. Il les a sorties de son coffre. Y en avait une, Phelambe, qui avait tout d’un feu de joie tandis que l’autre, Wayance, ressemblait plus à une sacrée furie. Chopedablood — une adoratrice de Sacrieur — a même demandé si elle était obligée de travailler avec la seconde Feuluve ou si elle pouvait s’en passer, c’est dire !

Bref, Hugo nous a remis un paquetage similaire au sien : une flammèche spirituelle et un coffret de capture. L’une et l’autre étaient reliés à son équipement à lui et nous serviraient à enfermer les spectres dont on croiserait le chemin. Volcartiste et Enyo-Gardelame, deux disciples de Féca, étaient pressées d’en découdre ! Pour ça, on devait encercler nos cibles et réciter une formule magique. Les Feuluves tiraient alors successivement un rayon bleuté en direction du fantôme acculé et il ne nous restait plus qu’à réaliser la technique de la « laisse spirituelle ».

— C’est quoi ?

— Oh, 'fallait relier le spectre incapacité au coffre le plus proche de la dernière Feuluve qui avait décoché son projectile enchanté. Pas bien compliqué.


D’ailleurs, pour nous faire la main, Hugo nous a accompagnés du côté du cimetière, on y avait signalé du grabuge depuis quelques jours. Il était produit par un esprit somme toute inoffensif. On l’a encerclé proprement, puis on a enchaîné sur la formule magique. Phelambe et Wayance ont tiré sur le spectre et on a relié ce dernier au coffre de capture le plus proche. On a hurlé comme des Porkass ! J’en ai eu mal aux oreilles. J’sais pas qui de Dietyl, Derzo, Hamtarox, Papywhysky et Shekinah s’est époumoné le plus fort, mais ils avaient du coffre, les animaux ! L’ectoplasme n’a pas eu le temps de dire « ouf » qu’il était déjà enfermé dans la boîte. Hugo nous a expliqué qu’il avait été envoyé directement dans son très gros coffre, là, celui qui était resté à la milice.


Jugeant qu’on était prêts — j’peux te dire qu’on était chauds comme la braise ! — ce brave type nous a indiqué deux autres endroits à « nettoyer ». Le plus proche était l’atelier des sculpteurs, au sud-ouest d’Astrub.

Mon gars, on a couru comme des wabbits en chaleur ! J’étais juste derrière Shyferly et Zizouc et j’avais du mal à les rattraper. Tu nous aurais vus débarquer là-bas… Bam ! On a repéré le fantôme d’un seul coup d’oeil et il s’est retrouvé entouré en deux temps trois mouvements, selon les directives d’Erendi la fidèle de Crâ. L’ectoplasme n’a pas eu le temps de dire « BOUH ! » qu’on lui hurlait déjà la formule magique à la figure. Enfin, ce qui lui restait de figure…

Notre gentille Phelambe lui a illico décoché son rayon, mais Wayance a fait de la résistance. Elle semblait perdue, même réticente… Malgré les encouragements de Moamm et de Mashiro-X.

— Hein ? Pourquoi ?

— Bah, j’sais pas trop… J’peux te dire que ça nous a collé un doute, sur le moment. Dabi-Bine le premier. En plus, le spectre s’était mis à gémir comme pas deux, gnagnagna, il voulait retrouver sa tombe, la mort c’était pas une vie, et puis j’sais pas quoi… Un vrai pleurnicheur ! Y en a qu’ont dit que c’était parce qu’il était innocent et qu’il avait pas fait de bêtises que Wayance refusait de l’expédier dans nos coffrets de capture. Moi, j’sais pas. Enfin, toujours est-il qu’on a guidé le spectre éploré jusqu’au cimetière, histoire de demander son avis à Hugo. Le gars était un peu surpris, Wayance avait l’air contrit et Phelambe semblait un brin perdue. Le chasseur de fantômes a opté pour une technique « douce » : on a trouvé un lieu de repos pour l’ectoplasme et patatra, il a disparu dans une lumière éblouissante qui a aveuglé Fumax-men et Bigjoe-sama, hahaha. J’imagine qu’il y a plusieurs façons de se débarrasser d’un spectre…

— Ah, ouais, pas bête…

— Après ça, on a gagné les abords de la vieille chapelle en ruine. Tu sais, celle qui sent fort la poudre ! Il paraît qu’on y avait vu une silhouette passer à travers les murs. J’peux te dire que, ce coup-ci, on a été un poil plus prudents. Bon, d’accord, on a encerclé le fantôme qu’on a découvert sur place. Tu sais, on n’est jamais trop prudents. Mais on a essayé de savoir s’il était bon ou… Mauvais.

— C’est quoi la différence entre un bon et un mauvais fantôme ?

— Y a débat, mais, moi, je dirais que le bon fantôme hante un lieu, mais c’est un bon fantôme, tu vois ? Le mauvais fantôme, par contre, il hante un lieu, mais…

— Ouais, je vois. Du coup, lui, c’était quoi comme fantôme ?

— Une pourriture ! J’te raconte pas comment on l’a scellé au fond d’un de nos coffrets ! Il nous a dit de ces horreurs, mon pauvre, mieux vaut que je t’épargne ça ! Même Flanerie le Sacrieur a blêmi et c’était pas dû à une anémie… Cette fois, Wayance ne nous a pas fait faux-bond, et je crois bien que ça a rassuré notre joyeuse Phelambe. On s’attache vite à ces Feuluves, tu sais ? Elles sont presque… Presque comme nous ! Mais plus… Plus ardentes, je dirais. Enfin bref, le spectre capturé, Phelambe s’est mise à tourner en rond et, tout d’un coup, elle s’est précipitée dans une direction : le nord.

On a tracé derrière elle, sans trop comprendre ce qui se passait, et on a rejoint la Place des Supplices.

— Celle avec l’arbre au vautour et la fleuriste ?

— Exactement ! Bon, une fois rendue là-bas, notre équipe s’est engouffrée dans la taverne du Lépreux Chauve. Tu devineras jamais qui faisait le service !

— Ben, euh… Un fantôme, je dirais ?

— Oui ! Camille, qu’il s’appelait. Certains le connaissaient déjà. Il n’était pas spécialement méchant, et même plutôt commerçant… Mais un fantôme reste un fantôme, on devait le capturer ! Sauf que y en avait qui voulaient le laisser tranquille. On n’est pas des Bworks, on sait se tenir, donc on a décidé de se mettre d’accord sans en venir aux mains. J’peux te dire que ça a fichu une sacrée pagaille dans nos rangs, sans compter Xe-Terror qui profitait de la situation pour s’enfiler un chapelet de saucisses... D’un côté de la taverne, t’avais ceux qui voulaient la peau du spectre tandis que, de l’autre côté, se dressaient les partisans du « vivre ensemble ». Au milieu, y avait le fameux Camille qui servait des bières. Moi, j’te le dis, il essayait de nous soudoyer. D’ailleurs, j’pense que la Feuluve furieuse, là… Wayance… J’pense qu’elle était de mon avis parce qu’un fantôme qui vend de l’eau-de-vie, c’est fichtrement louche ! Enfin, on lui a fichu la paix, dans le doute… En plus, personne n’avait entendu dire de mal de lui… J’y retournerai peut-être, à l’occasion, histoire de m’assurer qu’il file droit. J’essayerai de voir si je peux me faire accompagner du gars qui s’appelait Augustin-Torel. Il avait l’air d’en connaître un rayon sur les désincarnés...


On a regagné la Place des Supplices et suivi Phelambe — j’suis presque sûr qu’elle se dirigeait à l’oreille, même si je n’ai pas vu la moindre feuille de chou entre ses flammes crépitantes — jusqu’à une maison du centre-ville. Une enquête de voisinage avait fait état de cliquetis de chaînes, de murmures effrayants et de lueurs fugitives. Du coup, hé, on a foncé ! Personne pour nous ouvrir, mais ça ne nous a pas empêchés de surprendre une dame entièrement vêtue de blanc à l’intérieur d’une chambre qui…

— Qui quoi ? Bah alors ? Raconte !

— C’est que… Ben, disons que la chambre avait dû servir à des choses que… 'va pas pas croire que ça me gêne d’en causer ici, hein, mais… Des oreilles innocentes nous écoutent.

— Hein ? Mais on parle de quoi, exactement ?

— J’te dirai quand on sera sortis. J’en reviens à la dame blanche. Elle nous a fait un sacré numéro. Par les Douze, j’peux même te dire qu’elle m’a fichu les chocottes, à un moment, surtout lorsqu’elle a commencé à... Euh… Plus tard, je te raconterai plus tard. En tout cas, elle avait tout d’un fantôme, à ceci près qu’elle n’éveillait aucun intérêt chez les Feuluves. C’est pas moi qui ai remarqué ça, j’étais bien trop impressionné par ce qu’elle infligeait à Chopedablood sous les regards horrifiés ou salaces des autres. C’est Dabi-Bine qui a pointé ce détail du doigt. Quand on a commencé à douter de sa véritable nature, la gonzesse a perdu pied : c’était une usurpatrice !


— C’était pas un spectre ?

— C’est ce que je dis, une u-sur-pa-trice !

— Tu connais de ces mots, toi…

— J’ai pas beaucoup de mérite : c’est Dietyl qui me l’a appris hier, après avoir été libéré d’une paire de menottes à fourrure dans la chambre de la dame blanche. Du coup, on a laissé cette dernière derrière nous et on a suivi Phelambe qui était partie sur une autre piste.

— Vous en avez fait du chemin, dis donc !

— Ouais, ça explique ma soif. Tiens, recommande la même chose, s'te plaît. Merci. J’en étais où ? Ah, ouais, c’est ça : on a rejoint la bibliothèque. Y avait un de ces comités d’accueil, mon gars… Les livres tombaient des étagères, les pages feuillettaient d'elles-mêmes et les bouquins reliés fusaient dans notre direction. On aurait dit des… des dragons aux mâchoires de papier. Shouka-Piik s’en est pris un en plein sur le nez. La pauvre… Elle a feulé sur le coup ! Ensuite, on a entendu des ricanements à l’étage, et on y a découvert deux petites saletés virevoltantes. Deux fotomes qui nous balançaient tout ce qu’ils pouvaient à la tronche. Ga-Pan a perdu son pantalon, Poutchika la cornue s’est fait cracher dessus… Des vermines, je te dis !


On a tenté, tant bien que mal, de cerner les deux horreurs — y a pas d’autre mot, moi j’dis — mais elles étaient trop rapides. On a tout bien récité la formule comme on l’avait appris, et les deux rayons des Feuluves sont partis. Sauf que les deux spectres n’arrêtaient pas de bouger et… ET BOUM ! Les tirs des Feuluves se sont croisés !

— Et alors ? C’est grave ?

— Catastrophique ! Hugo nous l’avait dit, il nous avait prévenus ! Ne croisez jamais les Feuluves ! Y a eu une détonation de tous les shushus ! Phelambe et Wayance ont explosé ! Les deux spectres se sont moqués de nous et on a filé retrouver Bosbeusteur au cimetière pour lui raconter ce qui s’était passé.

Hugo a fait la tête. Selon lui, les Feuluves avaient été prises à leur propre piège et enfermées dans son coffre spirituel. On a foncé à la milice et invoqué les deux Feuluves. Heureusement, elles sont revenues parmi nous, un peu déboussolées, mais opérationnelles. Ça faisait plaisir de les revoir. Sans elles, on n’aurait pas pu continuer notre chasse.

— Parce que c’est pas fini ?

— Non ! Bon, pour les deux crevures volantes de la bibliothèque, on a dû laisser tomber : elles s’étaient enfuies. Mais Hugo nous a mis sur la piste d’un spectre d’un tout autre calibre. Un monstre. Colossal ! Il hantait le grenier de la taverne de Tek.

— Toutes les tavernes sont hantées ici ou quoi ?

— Ah, c’est vrai que ça peut donner cette impression, ouais ! Mais non, il m'semble pas. Bref, on a découvert un ectoplasme… Enorme ! La bête était terrifiante, j’en ai mouillé mon pantalon, mais j’ai pas honte de le dire parce qu’on était plusieurs dans ce cas-là !

On a réussi à le coincer, mais il a fait un truc étrange avant qu’on ne récite les paroles de la formule d'incarcération… Gekidou, un Huppermage, est devenu bizarre. Il a commencé à convulser, ses yeux se sont révulsés et il s’est mis à baver. Lorsqu’on a crié les paroles rituelles, autant apeurés que convaincus, le fameux Gekidou les a récitées à l’envers ! Il était possédé, j’en suis sûr ! Ça a déconcentré une des deux Feuluves qui a tiré sur Metenios, un robuste Pandawa qui t’aurait sans doute plu, avant de se ressaisir. On a formé la laisse spirituelle, mais, au moment où le spectre titanesque a été aspiré dans le coffret de capture, Metenios y a aussi été happé…


— Hein ? Comment ça se fait ?

— C’est l’effet du rayon de la Feuluve ! Il a été emprisonné dans le coffre de Hugo, avec tous les autres spectres qu’on avait capturés !

— Pas possible ?

— Mais si, puisque je te le dis ! Papywhysky, Dietyl, Chopedablood et Volcartiste étaient déjà prêt à honorer — ou déshonorer, j’hésite encore — le sacrifice de notre camarade à leur façon… On a couru jusqu’au bâtiment de la milice et expliqué la situation au chasseur de fantômes pendant que les cris d’effroi et de douleur du Pandawa jaillissaient du trèèèèèès gros coffre placé à côté. C’était horrible !

Du coup, on a tenté le tout pour le tout : une invocation inversée.

— Une révocation, quoi.

— Hein ? Euh… Ouais, si tu veux. Y avait peu de chances pour que ça fonctionne, Hugo nous l’avait dit, mais le type ne voulait pas entacher sa réputation alors il était prêt à faire tout ce qui était en son pouvoir pour sauver Metenios.

Ça n’a pas été facile, mais on a réussi, sauf que…

— Sauf que quoi ?

— On a libéré Metenios. Le gars était vivant. Traumatisé, hein, mais vivant. Mais… Mais on n’avait pas libéré que lui...

— Non ?

— Si. On avait relâché toutes les entités enfermées dans le coffre de Hugo Bosbeusteur. Y compris nos captures du soir. Les spectres ont tournoyé dans la pièce, sont remontés dans le bâtiment de la milice et se sont égayés dans tout Astrub en hurlant de joie. A notre grande honte… Mais Metenios était sauf, j’imagine que ça compte un peu. Quand même.


Toujours est-il qu’une fois la stupeur passée, on a reçu de la visite. Dans un concert de gémissements, une nuée de petits ectoplasmes — sans doute envoyés par les évadés — sont venus nous hanter pour le reste de la nuit.

— Ah, c’est pour ça que t’as ce truc qui te colle ?

— Ouais, je pensais m’en débarrasser avec le lever du soleil, mais il ne m’a pas lâché la grappe. Je suis retourné voir Hugo pour qu'il l'enferme, mais on lui aurait volé son matériel. Tu le crois, ça ? Enfin, maintenant, je me retrouve avec ce spectre aux basques. Il s’appelle Gustin… Et je te garantis que tu ne veux pas connaître son histoire. »

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