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[BG] Ényo, la pieuse forgeronne.

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Message par Ényo Gardelame 13.04.20 16:54

[Je pose ici les prémices d'un nouveau personnage en vue d'une future candidature pour le Carreau. - Yenepha]


Immense et superbe, la Dame au Bouclier.

L'éclat du lever de soleil enveloppe toute sa majesté d'une auréole pâle. Genou à terre et écu levé, la Gardienne Céleste toise le lointain, prête à l'essuyer et qu'importe l'adversité. Elle n'est pas destinée à faiblir. Tant que son bras soutiendrait son pavois gravé, le Monde des Douze pourrait dormir en paix.

Face à la statue du Temple il y avait encore cette fille.

Assise tête baissée et mains jointes, Ényo prie avec ferveur. Elle murmure, chuchote d'humbles promesses et récite ses serments comme elle le faisait au quotidien depuis sa tendre enfance.

- ... Les faibles et les innocents... Tu ne pavoiseras pas en cas de victoire... Louée soit Féca, la Déesse à la solide égide.

Ici au Temple, la brunette est un visage connu de tous. Disciple appliquée du maître forgeron établi plus au nord, une gamine pieuse vouant une admiration sans faille à l'Altière Bergère. Ses paroles de foi achevées, elle se permet un regard vers l'effigie de sa Divinité.

L'émotion l'étreint, comme elle se sent petite à ses côtés mais elle accepte cette vérité avec la modestie qui lui incombe. Évidemment qu'elle n'est "rien" mais elle serait un "rien" dévoué à une grande cause, qu'importe cette dernière elle se sentait prête, elle n'attendait qu'un signe.

Seulement...

- Ényo ! Vas-tu bouger ton cul de moricaude et retourner t'occuper de mes lames ?! Crois-tu que je te paie et t'héberge pour que tu perdes ton temps dans cette grosse grange qui pue les bêtes et le foin ?! Regarde moi, forcé de venir te chercher pour te remettre au travail ! De l'aurore au crépuscule, tu dois être à la forge ! C'est ça ton contrat !

Elle sursaute et se relève promptement. Sous les regards compatissants des prêtres impuissants, elle suit son maître qui ne cesse de s'insurger et quitte le Temple qu'elle aime tant. Que ce porkass répugnant l'insulte était une chose, elle en avait maintenant l'habitude. Mais qu'il tienne de tels propos concernant un lieu sacré l'écœurait au plus haut point.

Mais Ényo Gardelame ne dit rien, elle obéit.



À ses 15 ans elle avait décidé de quitter la chaleur de son foyer pour découvrir un métier passionnant. Elle avait eu la certitude de suivre la voie qui était sienne, en frappant il y a deux années à la porte de cet homme réputé. Sympathique au premier abord, il n'avait pas tardé à dévoiler son véritable visage mais il était trop tard pour reculer. Que diraient ses parents s'ils apprenaient que leur fille s'était dégonflée au premier obstacle rencontré ? Ce n'était pas digne d'une disciple de Féca.

Courage, abnégation, ténacité.

Gruyo est un bel enfoiré. Irrespectueux, raciste, dépourvu de valeurs mais riche et performant dans son domaine. Il avait été ravi de pouvoir profiter de l'assistance d'une gosse qui n'avait pas peur de manier le métal, ou de se taper le bout des doigts au marteau. Ényo avait gagné du muscle et de la volonté. Elle aimait la forge mais son apprentissage arrivait à son terme et elle savait que son avenir n'était pas ici. À dire vrai, bien qu'elle n'avait aucune idée de quoi faire par la suite, elle se languissait de déguerpir loin de la campagne amaknéenne.

- Va chercher ma dragodinde ! Toi, tu rentreras à la forge au pas de course et que je ne te surprenne pas à compter les fleurs en chemin ou tu tâteras de ma botte dans tes côtes !

Il grogne dans sa large moustache bien peignée, elle s'éloigne docilement vers la monture sans un mot. Comme si elle craignait encore de prendre des coups...

En secret, lorsque le maître s'absentait et que sa charge de labeur le permettait, elle travaillait à son projet. Une ambition qui lui tenait à cœur, assez pour l'empêcher de prendre la fuite. Ényo voulait forger sa propre armure et elle voyait en cette entreprise le premier marqueur indispensable pour entamer sa vie d'adulte.

Elle se servait dans le matériel, piochait les meilleurs morceaux qu'elle réservait de côté et petit à petit, bouclier et casque prenaient forme dans son esprit. Sous son matelas au grenier elle avait dessiné nombre de modèles, s'inspirant des commandes qu'ils recevaient ici, à la forge. Maintenant, il était grand temps de passer aux choses sérieuses, il fallait édifier ce qui ferait d'elle une vraie disciple de Féca.

Oh bien sûr c'était du vol, mais jamais sa Déesse n'avait parlé de défendre les ordures. L'homme jamais ne remarquait, il faut dire qu'il ne manquait de rien. Bien loin des préceptes transmis par ses géniteurs, elle rêvait de sa future targe, assez lourde pour fracasser le crâne de son bourreau.

Si seulement...


- Presse le pas la noiraude !

Arrivés à la forge elle s'empare du soufflet et s'attelle à raviver les braises. Le souffle brûlant des flammes en éveil séchait ses larmes amères et lorsque la température est la bonne, elle file préparer le baquet d'eau.

Elle avait été honorée de préparer elle-même le moule destiné à la création des épées à livrer au Temple Iop. Ses gestes avaient été lents et méthodiques. D'abord de la cire de Gligli améliorée pour obtenir la forme qu'elle souhaitait, puis un lait d'argile pour obtenir très précisément l'empreinte. Une fois l'argile sèche, il s'agissait de pratiquer un décirage en faisant tout simplement chauffer en douceur jusqu'à l'évacuation totale de la mélasse durcie.

Dans ce métier, il fallait des bras et du souffle mais aussi de la précision. Ényo n'est pas taillée dans le roc mais elle entretient sa silhouette athlétique et s'entraîne au soir avant une nuit méritée où ses muscles peuvent enfin se reposer. D'un naturel calme, elle sait prendre son temps pour assurer un résultat.

Minutieuse, patiente, solide.


Une nouvelle journée semblable aux autres, aucun signe de Féca...



Gainage, relevés de buste et planche, transpirante à même le sol, elle écarte quelques courtes mèches noires collées à son visage. La principale complication de ces séries était d'éviter de trop faire craquer le parquet, puisque le maître dormait en dessous. Ényo attend le signal et celui-ci ne tarde pas à être donné.

- RoOOOOooOOnFl....Shhhzz...

Vite, elle essuie son visage dans un linge qu'elle laisse ensuite tomber à ses pieds. La petite porte grince mais l'imposant mufle de Gruyo ne souffre d'aucune concurrence en la matière. Elle descend un premier étage à la façon d'une danseuse, passe devant la porte close de l'assoupi et s'élance dans un second escalier pour atteindre la forge.

Demain matin il livrera les épées au Temple et profitera de sa journée pour flâner au marché. Là, il écoulera une partie de l'argent gagné pour boire avec ses amis à la Taverne plus au nord. Il finira ivre sur les coups de midi, partira du côté du port pour reprendre ses esprits, terminera lamentablement dans une maison close...


Demain oui, elle aurait la journée pour forger tout ce qu'elle souhaitait. Mais pour ne pas manquer de temps, tout devrait être prêt. Accroupie devant la ferrite et les plaques d'acier, elle avait étalé ses croquis en un éventail. Pour son bouclier, elle opterait pour de l'ardonite et délicatement elle se saisit d'un morceau qu'elle soupèse, songeuse.

- Tiens, où est passé le rutile... ?

Le son d'une pince que l'on déplace l'avertit. D'un bon la brune se redresse et fait volte-face. Elle ne voit rien et pourtant elle est certaine de la présence d'un intrus. Courageuse elle attrape le bougeoir laissé sur l'enclume et scrute la pièce jusqu'à dénicher la fameuse pince qu'elle pense avoir entendu bouger.

- Qui est l-....

L'outil est soulevé dans les airs puis projeté vers le visage de la féca qui se baisse au dernier instant, les yeux écarquillés. Le bruit causé par la chute de l'objet est assourdissant. Elle n'a pas le temps de se relever qu'une disciple de Sram maigre aux cheveux verts et masquée d'un foulard gris apparaît devant elle, prête à froidement l'abattre d'un coup de dague.

- ÉNYO PETITE CATIN ! C'EST QUOI CE BRUIT ! Si je descends tu prendras des coups de fouet avec un TISONNIER à la place du fouet !

- Demande lui pardon. Dis lui que tu voulais t'assurer d'avoir correctement rangé tes outils et que tu remontes immédiatement.

La voix est doucereuse mais la voleuse approche sa dague de la gorge de la fillette qui se relève et plonge son regard dans le sien. Ses lèvres restent closes malgré la menace qui s'accentue sur sa peau.

- ÉNYO !?

La sram perd patience. D'un geste elle ferait perdre à cette fille son effronterie avant de disparaître avec la marchandise. L'impertinente se relève lentement en gardant son regard droit. Vêtue d'un pantalon ample et d'une brassière, elle dévoile dans son geste un ventre scarifié, des bras bleuis par des coups et une marque laissée au fer sur l'épaule.

- Qu'est-ce que...

- Allez-vous en. Je ne dirai rien mais partez.

Gruyo en effet s'était décidé à quitter son lit faute de réponse et il descendait à présent les marches deux à deux, pestant injures et menaces.

La sram qui répond au nom de Elvi paraît hésitante mais la raison prend le dessus et elle disparaît à nouveau, sans emporter quoique ce soit cependant...
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Message par Ényo Gardelame 13.04.20 16:54

Il ne lui avait pas laissé l'occasion de s'expliquer. Cette fois-ci aux coups viennent s'ajouter la désillusion, plus douloureuse encore. Gruyo s'était emparé de ses croquis et ses rêves de casque et de bouclier finirent au feu. L'homme avait éclaté de rire en découvrant que son apprentie s'imaginait jouer à la guerrière Féca, et ne s'était pas privé de lui rappeler qu'elle n'était qu'une forgeronne à sa solde.

Il l'avait traitée de petite voleuse, avant de l'asséner d'une nouvelle gifle. Honte à sa famille, déshonneur, une moins que rien qui ne méritait pas sa bienveillance. S'il ne la mettait pas à la porte c'était uniquement par pitié, c'est ce qu'il avait affirmé.

Hors de question de reconnaître les qualités d'une vulgaire métissée...

Puis vint l'accalmie et seule dans le noir elle s'était recroquevillée dans un coin de sa chambre. Ényo n'avait rien dit au sujet de cette voleuse qui s'était introduite à la forge. Ses pensées alors se mirent à converger vers cette femme aux cheveux verts, celle qui avait retenu sa lame devant les cicatrices de sa jeune adversaire.

Si elle l'avait dénoncée, est-ce qu'elle aurait pu sauver son travail ?

Jamais plus elle ne pourrait créer son armure ici, Gruyo n'aurait de cesse de la surveiller. Les larmes lui piquent les yeux mais elle les essuie férocement du revers de la main.

Féca... Pardon...


Quelques heures plus tard, après un bien court assoupissement qui pourtant était suffisant, Ényo s'habille. Un coup de peigne, pour dompter ce carré noir, qui à la moindre occasion rebique ici et là, et elle est prête à partir.

Elle savait qu'elle avait intérêt à rentrer avant l'aurore, d'autant que le maître aujourd'hui devait livrer les épées. Elle qui hier encore trépignait d'impatience à l'idée de saisir cette occasion, à présent elle se sentait lasse.

Pour la première fois peut-être, la démotivation s'installe sur ses épaules. Une étreinte si désagréable, si triste...

- Bonjour Ényo, comment vas-tu ?

Elle sourit aux hommes du Temple et ne laisse rien paraître. Pourtant ils le savent, qu'elle n'est pas heureuse. Un bel hématome traverse sa joue, du menton jusqu'à sa tempe mais tous se taisent et les sourires continuent.

Dans le jardin elle s'arrête et part ramasser un emballage pour le jeter. Si elle se sentait sale, elle pouvait au moins s'assurer que l'espace vert de la Bergère reste impeccable.

Au pied de la statue, les mêmes paroles, les mêmes promesses, la même admiration. Mais à la fin elle questionne, chose que jamais elle n'avait osé faire.

- Féca, j'avais une voie à suivre et je m'y suis tenue. J'étais prête à subir sans broncher, je croyais que c'est ce que tu attendais de moi. Hier pourtant le maître a détruit le schéma du bouclier que je voulais forger, il était superbe, je crois que tu l'aurais aimé. J'avais les mesures pour le moule, je savais quels matériaux utiliser mais maintenant je n'ai plus rien et je sais que jamais cette forge ne me permettra plus de concrétiser ce projet. Mon apprentissage dans 3 mois se termine mais à quoi bon continuer d'encaisser si je n'ai plus rien à y gagner ? Est-ce que je dois partir ? Tenter ma chance dans une autre forge ? Et si mes parents l'apprennent, me penseront-ils faibles ?

Elle tombe à genoux visage à terre, à l'écoute d'un signe ou qu'importe, un morceau d'espoir, une brise qui s'élève... !

Dans son dos un disciple de Féca se racle la gorge, visiblement gêné. Il n'avait pas souhaité interrompre la brune dans son oraison et la dévotion de cette si jeune femme l'intimidait un peu, il devait le reconnaître.

- Pardon mademoiselle... Maître Fécaffatoa souhaiterait vous voir à la bergerie...



Les bouftous bêlent pour signaler son arrivée. Ényo enjambe un petit tas de paille et s'incline devant un vieil homme au dos tordu, appuyé sur son bâton de merisier.

- Ah te voilà, viens approche.

Dans l'enclos, un bouloute paré d'une belle laine noire et d'une petite paire de cornes dorées se tenait à l'écart de ses semblables. Le berger passe sa main sous le ventre de l'animal pour le soulever en douceur et le présenter à la brune qui poliment sourit, sans trop bien comprendre la raison de sa présence ici.

- Celui-ci est différent. Ici, il s'ennuie. J'ai pensé que peut-être, tu accepterais de le prendre avec toi. Mais si tu acceptes, je compte sur toi pour t'en occuper, le protéger.

Le Maître Féca sans attendre de réponse s'avance et le place dans les bras de la forgeronne.

Une bouffée de fierté de se voir confier la responsabilité de l'une des bêtes du Temple, elle se sent reconnaissante, réalisant l'ampleur de la gentillesse de cet acte. Un peu de douceur ne fait pas de mal. Décontenancée, elle ne trouve rien de bien pertinent à répondre mais elle s'incline à nouveau en serrant légèrement son nouveau compagnon contre elle.

- Merci...

Il n'en attendait pas plus et sans un mot, retourne à ses occupations.



C'est une triste réalité, le temps file toujours bien trop vite quand tout va bien et Ényo est de nouveau en retard. Sur le chemin du retour elle presse le pas mais sans surprise, Gruyo se tient déjà devant la porte de la forge.

Bras croisés, ses petits yeux vicieux plantés sur son apprentie, tout son être dégageait un mélange infâme de mépris et de plaisir devant l'air désolé de cette dernière.

- Dix minutes que je poireaute dehors et tu me ramènes en plus cette horreur ?

- Pardon Maître Gruyo. C'est un cadeau du Temple, il ne vous causera aucun ennui, je m'occuperai seule de lui en dehors de mes heures.

- Crois-tu que j'ai besoin de ça ? Une bouche de plus à nourrir ?!

- Je paierai sa nourriture moi-même bien sûr...

- Avec ton coup d'hier soir, la moindre des choses serait que tu m'offres cet animal pour le dîner !

- Non !

Les traits du forgeron contredit se déforment par la fureur, depuis quand Ényo donnait des ordres à sa place ? Il n'est pas envisageable d'en entendre davantage. Trêve de négociation, il amène sa grosse paluche à hauteur du bouloute pour s'en emparer mais la féca le repousse et recule d'un pas.

- Puisque je vous dis qu'il ne vous causera aucun souci ! Vous ne le verrez même pas !

- Ferme la ! Insolente !

Il l'attrape par les cheveux et balaie ses jambes de la sienne pour la faire tomber au sol, avant de frapper à coups de botte ses côtés à trois reprises.

- Bêêêh !

Elle avait lâché son compagnon dans sa chute. Il roule avant de se redresser sur ses pattes et tenter de fuir, mais le forgeron le rattrape. Il le plaque à terre sans ménagement et ramasse une grosse pierre.

- NON ! !

Ényo revient à la charge. Elle fonce, encercle l'homme à la taille et le fait basculer avant de se redresser. Bras écartés, elle s'interpose entre lui et la créature qu'elle se doit de protéger. C'est alors que Gruyo tire une arme à feu de son dos et la braque sur son apprentie.

Pas d'hésitation sur son visage, peut-être même de l'exaltation. Ainsi donc voilà comment se terminerait son parcours ? Elle n'avait rien réalisé, pas même un bouclier. Mais dans son dos elle le sait, le bouloute est en train de fuir alors peut-être, finalement, que tout n'était pas si terrible.

Elle ne flanche pas.

Gruyo s'apprête à tirer mais au lieu du coup auquel elle se préparait, une ligne rouge se dessine sur la gorge de l'homme qui lui faisait face. Il se fige les yeux écarquillés et du sang jaillit, tache son menton et sa chemise, se répand jusqu'à ses pieds.



C'est à plat ventre le visage dans la boue que s'achève l'histoire du forgeron. La féca tremblante n'avait pas esquissé le moindre geste et quand elle reconnaît la sram aux cheveux verts, elle se met à fondre en larmes.

Silencieuse, elle attend patiemment que les sanglots de l'apprentie s’apaisent.

- Nous allons enterrer cette ordure. Ensuite, nous irons retrouver ton animal. Viens avec moi.

Puis elle récupère la clé de la forge sur le cadavre encore chaud du Maître et dépasse Ényo, pénétrant dans la forge.


Son cœur battait si vite que la tête lui tournait.

Féca... Est-ce le signe que tu as choisi de m'envoyer ?
Ényo Gardelame
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