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[Quête Mineure] Au bout du Boo

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Message par Arlène Kwinzel 09.09.16 22:58

• AU BOUT DU BOO •

[Quête Mineure] Au bout du Boo 1511611

Aux bruits de la ville qui s’éveillait, je pouvais déduire qu’une nouvelle journée venait de commencer mais, si le soleil s’était levé, je n’en avais aucune preuve, enfermée que j’étais dans la semi-obscurité d’une pièce miteuse aux volets cloués.

Je venais de passer une nuit à m’arracher les cheveux sur une affaire des plus étranges et, pour l’heure, je me perdais dans le miroitement d’un liquide ambré qui clapotait dans le verre que je faisais tournoyer à la lueur d’une lampe à huile en fin de service. Une gorgée de plus, aussi tourbeuse que les autres, et je me renversais dans mon vieux fauteuil défoncé, croisant et décroisant mes jambes que j’avais abattues sur le plateau d’un bureau d’un autre âge.

Absente, je jetais un énième regard au plafond, aussi bas qu’enfumé, cherchant, dans les volutes qui s’y dessinaient au gré de mes mouvements nonchalants, une réponse, un indice, une piste au sujet de l’affaire qui me préoccupait.

Tout avait commencé l’avant-veille au matin, lorsque mon petit Bétane avait fait claquer la porte de ce réduit que j’appelais « bureau » en s’exclamant avec son enthousiasme habituel :

« On a un client, Madame Paulette ! »

L’excitation faisait facilement perdre ses moyens au gosse. Un joli petit lot à la peau d’ébène, engoncé dans un kilt serré et une tunique au décolleté qui aurait fait pâlir plus d’une garnouille de bénitier.

Un client, c’était une denrée rare, mais il y avait une procédure à observer, un certain rituel à respecter. Je finissais donc de tirer sur l’un de ces horribles cigares qui m’étaient envoyés d’un pays où je ne ficherais jamais les pieds et, dans une exhalaison qui aurait mérité sa place dans un techno-cimetière, je pris l’air nonchalamment affairé qui seyait à ma profession.

« Fais-le entrer, chéri. »


Bétane piqua un fard, comme à l’accoutumée, et partit chercher la perle rare, le client, d’une démarche chaloupée.

Un petit homme chauve et bedonnant à l’air fatigué s’introduisit dans la pièce, prit place sur le siège inconfortable que je lui désignais et vida son sac.

Il était marchand de cosmétiques et venait de se faire dévaliser, la milice avait d’autres félins à fouetter ou d’autres innocents à importuner et n’avait pas daigné s’occuper de son cas. Dans un sens, c’était tant mieux pour lui.

Le camelot m’expliqua qu'il avait abaissé les volets de son échoppe la veille, comme il le faisait tous les soirs depuis près de quinze ans, et, lorsqu’il était revenu sur les lieux afin de procéder à l’ouverture quotidienne, il avait remarqué que les verrous avaient été forcés et que cinq caisses de marchandise manquaient à l'appel.
Surprise, peur, inventaire, constat, indignation. Il avait fini par atterrir dans mon bureau et c’était à moi qu’il souhaitait refourguer le bébé.

« Vous savez,
lui dis-je, je ne fais pas dans le maquillage. »

A cette nouvelle, ses épaules s’étaient affaissées d’un coup, la tactique était rodée. Deux sous-entendus plus tard, nous nous étions accordés sur un tarif aussi désavantageux pour lui qu’avantageux pour moi : la base de toute transaction commerciale digne de ce nom.
On convint d’une périodicité de rendez-vous, il répondit à mes questions, Bétane remplit trois formulaires contractuels et je fichai le commerçant à la porte.

Mon secrétaire se pâmait d’admiration en se cramponnant à l’huis encore ouvert, je lui décochai une œillade et, après avoir attrapé mon badge de quarantième Détective « Comme Hic » de la Royauté, je fis claquer ma main sur ses petites fesses musclées.

« Les affaires reprennent, poupée ! »

• • •

Deux jours plus tard, j’étais de retour dans cette foutue alcôve enfumée.
L’enquête n’avait pas progressé d’un pouce, je pataugeais dans la semoule de la frustration et piétinais dans la choucroute de l’impasse.

J’abattis mon verre sur le plateau du bureau, le maculant d’alcool au passage. Sous l'impact, une partie des mégots qui surpeuplaient mon cendrier roula à terre.

De l’autre côté de la porte vitrée, Bétane Thé’net, mon fidèle secrétaire, ne manqua rien de mon exaspération :

« QUI PEUT BIEN VOULOIR VOLER 150 KILOPODS DE BOUE DE BOO ? »
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Où la Main fait peau neuve.
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Le membre sait s'envoyer en l'air comme personne.
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Cette compétence permet de venir à bout des serrures récalcitrantes. Le membre pourra ainsi pénétrer de l'autre côté des portes interdites.
Furtivité II
Bah dis donc... On t'voit plus aux soirées ! Le deuxième niveau de furtivité permet au membre de se placer dans l'angle-mort de sa cible, en exploitant son environnement, les tiers présents, et les failles dans la vigilance des personnes suscept
Style de combat III
Le dernier niveau du style de combat permet de déceler le point faible chez l'adversaire, mais
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Message par Arlène Kwinzel 10.09.16 13:14

• • •


Une voix, joyeusement haut perchée.

« Si l'on parvient à trifouiller toute cette boue correctement, y aura moyen d'en tirer plus que des bénéfices ! »

Une autre voix, sceptique.

« Vraiment ?
- Pas moins ! Tenté ?
- J'en doute, mais vous paraissez mieux vous y connaître. Et je ne dis pas non à quelques kamas… »


Un silence.

« M'y connaître ? Je ressemble à quelqu’un qui s’y connaît, d’après toi ? »

La voix aiguë éclate de rire puis reprend :

« Suis les instructions de la gamine, si tu veux croquer ta part du gâteau.
- Il faut vraiment que je mette les mains là-dedans ? »


Quelques secondes s’égrènent.

« Oh, pardon, c'était une vraie question ?
- Laissez tomber... »


Une troisième voix, fluette, se fait entendre.

«  C'est chouette, vous verrez. Faites le dos, je continue la tête et je finirai les mains, les pieds et le torse. »

Un long soupir ponctue cette proposition, suivi du frôlement d’un corps, puis deux, qui s’accroupissent et s’installent sur un sol carrelé. Quelques bruits de succion et d’éclaboussures se font entendre.

«  Huhuhu, ça gargouille.
- Génial... »


La voix la plus enfantine reprend, inquiète.

«  N'allez pas tout casser…
- Oups, pardon ! »


Une poignée de minutes s’écoule, rythmée par le clapotis de la boue que l’on déplace, plaque et tasse.
L'enjouée peine à se retenir et finit par interpeler la gamine.

«  On aurait dû en garder pour Scriabine… T'en dis quoi, trésor ?
- C'est celle qui n'aime pas les pauvres ?
- Oh, ce n'est pas qu'elle ne les aime pas, c'est surtout qu'elle... Euh, disons... Disons qu’elle préférerait qu'ils n'existent pas. »


Murmure appréciateur.

«  Aaah... Je suis sûre que ça lui aurait fait plaisir, oui. Un peu de boue de Boo. Ou de boue de Boo debout, ici.
- Hihihihi, joliment tourné, pioussin ! »


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Message par Arlène Kwinzel 11.09.16 18:16

• PAR LA PEAU DU GLOOT •

[Quête Mineure] Au bout du Boo 16406610

Le premier rapport que j’avais fait au client ne lui avait pas plu. Lorsque je lui avais appris qu’il avait été victime d’un coup du sort, il s’était mis en rogne. Normal.

Ses concurrents directs n’avaient aucun intérêt à lui dérober sa marchandise, étant donné qu’ils en proposaient du même fournisseur et à un tarif semblable au sien, et il ne se connaissait aucun ennemi susceptible de vouloir lui nuire. Hormis sa belle-mère.

J’étais restée professionnelle et lui avais tenu le crachoir le temps qu’il déverse sa bile.
Je pouvais voir la silhouette sculpturale de mon secrétaire aller et venir derrière la porte vitrée : l’émotif était du genre à se faire un sang d’encre pour un rien.

Lorsque mon employeur du moment avait commencé à se montrer un brin vexant au sujet de la qualité de mes services, je suivis la procédure habituelle.
Comprenez que j’avais fait le tour du bureau et étais venue me planter devant le petit chauve, sans oublier de plaquer mes mains sur les accoudoirs de son siège. Mon visage à trois doigts du sien, le gras-double avait protesté jusqu’à ce que l’on se retrouve nez à nez.
En tout bien tout honneur, je m'étais fait un plaisir, à peine dissimulé, de lui rappeler certaines règles de conduite élémentaires. Le respect mutuel, la confiance employeur-employé, ce genre de choses…

L'indélicat avait quitté mon office sans un regard en arrière, la démarche aussi raide que si je lui avais enfoncé un manche de pioche dans le fondement, et s'était soulagé en hurlant sur le pauvre Bétane :

« Deux jours ! Pas un de plus ! Deux jours ! Assurez-vous qu’elle ne l’oublie pas si vous voulez toucher votre paie ! »


Il avait suffi que je fasse une apparition dans le hall d’entrée pour que l’incommodant commanditaire détale à ma seule vue.
Je lançai une œillade rassurante à mon éphèbe de secrétaire encore tout tremblotant et lui demandai de m’apporter la gazette du jour.

Je m’étais de nouveau installée dans mon alcôve assombrie quand Bétane m’y avait livré le journal sans rien cacher de son trouble. Il avait toussoté, les bronches encombrées par l’épaisse couche de fumée qui stagnait à mi-hauteur.

« Qu’est-ce qu’on va faire, Madame Paulette ? »

Si ce n’était pas mignon, ça.

« Mon grand, l’inquiétude ne fait pas partie de tes attributions. Sois un amour et prépare-moi une grande tasse de ce merveilleux café pour lequel je t’ai engagé. »

Le basané aux muscles saillants congédié, je m’étais attaquée à la lecture des dernières nouvelles dans l’espoir d’y dénicher quelque chose en rapport avec mon affaire.
On avait consacré un entrefilet à cette dernière, entre deux pages de réclame, mais j’avais pris soin de focaliser mon attention sur les faits sortants de la norme et de la légalité, ce qui ne représentait qu’une faible portion des actualités. Quatre, en tout et pour tout.


  1. Les ruffians de Cania faisaient de plus en plus parler d’eux, ces derniers temps : de nombreux convois commerciaux avaient été pillés. Il était sous-entendu que des actes de complicité de la part de certains membres chargés d’escorter les caravanes n’étaient pas à exclure, mais cela n’avait rien à voir avec mon affaire dans la mesure où aucun des marchands dépouillés n’avait de lien avec mon employeur.

  2. Quelques pages plus loin, il était question de nombreux actes d’exorcisme perpétrés du côté du cimetière des Torturés. Le vieux Raval avait dû perdre quelques amis spectres, mais je décidai de ne pas relier ce troublant sacrilège à mon enquête. Après tout, il n’était nullement question de l’usage de boue de Boo dans les rituels.

  3. Il y a quelques heures, Niko la Flammèche avait fait face, annonçait-on dans le troisième article, à une tentative d’enlèvement de Pyracelse, son familier élémentaire favori. Les malfaiteurs avaient été mis en fuite lorsqu’ils avaient été repérés et la créature ignée avait retrouvé son maître dans les plus brefs délais. Aucun rapport avec le vol des cinq caisses de pots boueux, ici non plus.

  4. Le dernier titre concernait la disparition du cheptel de plusieurs éleveurs de Gloots. A sa lecture, je tiquais : les créatures étaient élevées dans le but de servir à la préparation d’onguents et de crèmes hydratantes. D’après ce qui était expliqué dans l’article, leur épiderme possédait certaines propriétés permettant de lutter contre le dessèchement de la peau.


La gazette à la main, mon pardessus dans l’autre, je m’étais ruée hors du cabinet, faisant sursauter mon beau torréfacteur qui revenait en portant une tasse dont s’échappait un puissant arôme de café.

« Pas le temps, mon chou, mets-moi ça de côté ! »

Parvenue dans la rue, bondée comme d’habitude, j’avais hélé un fiacre et m’étais engouffrée dans l’habitacle du véhicule qui avait démarré aussitôt.

Je tenais enfin une piste !
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Message par Arlène Kwinzel 12.09.16 19:42

• • •


Malgré le souffle du vent chaud et les hululements lugubres d’un spectre en mal de reconnaissance, un curieux aurait pu surprendre un semblant de conversation derrière une rangée de pierres tombales défraîchies.

« Quelqu’un a une idée de la manière dont il faut s’y prendre pour venir à bout de ces choses ? demandait une personne au timbre suave.
- En tapant dessus, lui répondirent deux voix proches. »

Une série de détonations sourdes et d’éclairs obscurs ponctuèrent cette intervention. De hululements, il n’y avait plus. Hormis ceux, victorieux et carillonnants, que poussait la première intervenante :

« Ils font tout de suite moins les fiers, hé !
- Elémentaire
, concéda doctement l’un de ses interlocuteurs. D’ailleurs, si je ne m’abuse, notre camarade vient de récupérer ce que nous cherchions.
- La jambe de son pantalon, plutôt ! Apparemment, elle brûle de passer à la suite, hihihihihi ! »


Un soupir et un rire discret firent écho à ce trait d’esprit.


• • •


« Je sais bien qu’il ne faut pas vendre la peau du Gloot avant de l’avoir tué, mais quand même… »

Un gargouillis écoeurant ponctua cette intervention moqueuse.

« Ça s’écrase tout seul, regardez : j’en ai plein les bottes !
- C’est vrai que c’est sacrément facile. Même trop. Emyn ? »


Un temps d'arrêt.

« Mesdemoiselles, réjouissez-vous et réunissez vos prises. Il semblerait que les glooticulteurs locaux nous aient repérés. »

De nombreuses vociférations, une cavalcade tintinnabulante et de longues lamentations suivirent cette dernière déclaration.


• • •


Des coups sont frappés sur une surface dure avant qu’une voix teintée de fierté ponctuée de grelottements métalliques ne se fasse entendre :

« Comme vous pouvez vous en rendre compte - attendons la gosse – tout le bousin est désormais rigide. »


Un soupir, une déglutition, un godet reposé sur un comptoir de bois. A cette annonce, un homme râle :

« J’aurais préféré attendre une montagne d'or, mais bon... »

La première voix reprend après avoir laissé échapper un rire moqueur :

«  On a tenté de mettre en pratique la deuxième partie du rituel, mais… Mais la goule a trop chauffé et la boue a fini par cuire. »

Un silence.

« En l'état, on ne pourra jamais s'en servir si son corps ne redevient pas malléable... »


Deux murmures approbateurs.

« Il a donc été nécessaire de trouver de quoi humidifier et ramollir tout ça. »


Un seau lourd racle le carrelage, on vient manifestement d’y mettre un léger coup de pied.

«  Le but est donc de former une gangue de peau de Gloot autour de notre goule. Et comme notre modeleuse aveugle est la plus douée en la matière, il paraissait logique d'attendre qu'elle repointe le bout de son nez dans les parages. »

L’homme grommelle. L’enjouée désamorce la situation.

« Mais c'est encore mieux si son premier assistant lui file un coup de patte ! »

Goguenarde, elle ajoute :

«  N'est-ce pas, Kalirrounet ?
- Je vais cacher ma joie et penser aux kamas
, répond le râleur...
- Fais donc, gredin, fais donc ! »


Une matière aqueuse clapote dans les seaux au fur et à mesure que les enrobeurs se mettent au travail.

«  Et toujours plus de texture agréable, bougonne l’homme.
- C'est bon pour la peau, mon joli !
- Où sont les seaux ?
s’enquiert une voix flutée.
- A côté de moi, bichette. La petite va commencer, Collyre, regarde comment elle s'y prend et emboîte-lui le pas. Son sens du toucher est plus développé que le nôtre, tu comprends ? »


Ça tâtonne, ça triture, ça malaxe et ça étale. La voix enfantine lâche quelques trilles puérils.

«  Hihi. Chouette. »

Des mains se secouent, des doigts s'agitent et de longs fils de peau de Gloot giclent aux alentours, reliant les apprentis sculpteurs aux différents éléments du décor environnant. Les murs dégoulinent de la substance fraîche, humide et visqueuse. Les propriétaires des lieux risquent de ne pas apprécier pareilles salissures.

«  Je me disais, intervient l’énergumène... Si on fait ça aujourd'hui, c'est parce que vos expérimentations pour rendre cette chose vivante ont raté.
- Hu ?
lui est-il répondu avec force perplexité.
- Alors pourquoi ne pas demander l'aide d'un spécialiste ? continue-t-il.
- Oh, rassure-toi Kalimérrrro, toute la procédure n'est pas terminée. Il reste encore deux phases du rituel à accomplir. »

Quelques grelots tintent.

«  On a simplement eu la main lourde lors de l’allumage du feu intérieur de notre petite goule d'argile d'amouuuur.
- J'espère que les prochaines étapes seront moins salissantes
, soupire le rabat-joie.
- Moi, je les trouve chouettes
, intervient la gamine. »

Un concert de clochettes accompagne cette déclaration.

« Trop meugnonne, celle-là. »

Des cheveux sont ébouriffés à la va-vite. Une coiffe élimée manque de tomber au sol.

«  Eeeh ! proteste faussement, sur un ton ravi, la plus jeune des englooteurs tandis qu’un seau vide est balancé loin du groupe.
- Z'êtes des chefs, mes tout beaux.
- Si on était réellement des "chefs", on n’aurait pas les mains dans de la peau de Gloot.
- Toute peine mérite salaire, l'artiste ! »



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Dernière édition par Arlène Kwinzel le 16.09.16 13:02, édité 1 fois
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Message par Arlène Kwinzel 14.09.16 18:24

• HAUT-LE-COEUR •

[Quête Mineure] Au bout du Boo 1559110

Le cocher n’avait pas ménagé ses bêtes et j’étais arrivée à destination au bout de quelques heures.
Les lieux ? Humides. Tellement humides que j’avais commencé à friser.

« Je ferai passer la facture du coiffeur en note de frais, m’étais-je dit. »

Un réseau de bassins avait été creusé autour de quelques hangars. Sur le qui-vive, j’avais rejoint le plus grand de ces derniers et y avait été accueillie par des outils pointus dardés devant des mines patibulaires.

La présentation de ma plaque professionnelle m'avait permis de refroidir les ardeurs des pécores qui avaient jugé bon de me prendre pour une voleuse de Gloots.
Les éleveurs, plus confus qu’autre chose, avaient rapidement changé de ton et s’étaient excusés pour leur comportement. Lorsque je leur avais annoncé que j’étais venue enquêter sur la disparition de leur cheptel, ils s'étaient montrés plus coopératifs.

J‘avais demandé à ce qu’on me fasse faire la visite des lieux au plus vite. Hélas, à la fin de cette inspection, je n’avais rien pu remarquer autour des quelques bassins vidés de leur population semi-aqueuse.
Il y avait des empreintes de pas, oui, et alors ? Le vol datait de plus d’une journée, bon nombre de personnes avaient marché dans le coin et le sol y était humide en permanence. J’avais pataugé dans la boue deux bonnes heures avant qu’il ne me soit proposé de m’installer sur un banc branlant dans le but de partager la traditionnelle gnôle de bienvenue.
C’est d’ailleurs cette dernière qui délia la langue des moins bavards des glooticulteurs spoliés de leur bien.

Lorsqu’ils avaient remarqué que plusieurs bassins d’élevage avaient été vidés de leur contenu, les propriétaires des lieux s’étaient empressés d’aller vérifier l’intégrité des autres fosses et trois personnes avaient été aperçues en train de prendre la fuite.

Trop rapides pour être rattrapées, elles n’avaient rien laissé derrière elles, hormis un vide dans un tiers des trous à Gloots.

Pour leur description, je n’avais qu’à repasser : les témoins s’étaient tous contredits. Un coup, il était question de trois géants cornus et ailés, un autre, il s’agissait de deux soldats suivis par un enfant…

Lorsque j’avais demandé pourquoi les victimes avaient pensé que les voleurs étaient des soldats, on m’avait répondu que c’était à cause du tintement métallique qu’ils produisaient en s’éloignant, les bras chargés de seaux.

« Ah, et y avait sans doute un animal avec eux, intervint l’un des éleveurs. »

Pour donner plus de poids à ses déclarations, il m’avait fait passer une petite sphère de métal fendue qu’il avait, disait-il, trouvée près de l’un des bassins dépouillés.
Un grelot. Banal au possible.

« Ça se met au cou des bestioles, ça, non ? Chez les rupins, tenta-t-il. Je l'ai lu dans un livre. »

J’avais hoché la tête et demandé à emprunter l’objet sous prétexte qu’il aurait pu me permettre de confondre les criminels. Les bougres avaient accepté sans se faire prier, inquiets de ne pas retrouver leurs bêtes.
Les sentant dans de bonnes dispositions, je n’avais pas hésité à leur demander s’ils voyaient un rapport entre les usages de la boue de Boo et de la peau de Gloot, leur révélant l’existence du vol dont avait été victime mon employeur.

Cependant, leurs réponses étaient restées laconiques. La dimension cosmétique des deux produits leur était de suite venue à l’esprit, mais rien de plus ne fusa de leurs cervelles de bergers d’eau vivante.

Sur ces entrefaites, ils m’avaient accompagnée jusqu’à mon fiacre. Avant d’y monter, je leur avais promis de les tenir au courant de l’avancée de mon enquête en leur laissant mes coordonnées et le groupe avait fini par s'éloigner.

Ses bêtes de nouveau sanglées, le conducteur s’apprêtait à faire s’ébranler la voiture lorsqu’un bruit de course nous parvint : deux des types de la ferme aux Gloots nous revenaient à vive allure.

Le souffle court, à deux doigts de gerber sur le marchepied, le rougeaud et le rubicond s’agrippèrent à la portière.

« Il… On a oublié de vous… de vous dire un truc, ahanait le premier.
- Ouais, c’est… C’était quand on allait du pressoir aux… aux bassins !
s’étouffait le second.
- En fait, pfou… C’est qu’on a entendu que’que chose.
- Mais on n’savait pas, hhhhh… pas encore qu’on s’faisait déposséder. »


Je les avais calmés.

« Doucement, les gars, qu’est-ce que vous avez entendu, exactement ?
- C’était un truc du genre « Un pas de plus vers les brillants d’Amakna ! »
- Mais non, t’as mal compris, c’était les « brisants », pas les « brillants ». Sinon ça voudrait rien dire.
- Ah, ouais, possible. Du coup, y a moyen que ce soit des soldats marins qui aient fait le coup.
- ‘fallait qu’on vous le dise, madame. ‘comprenez ? Pour l’enquête.
- On vient d’y repenser sur le chemin du retour. »


J’avais remercié les deux coureurs et ils s’en étaient retournés à leurs occupations tandis que le cocher nous faisait quitter les lieux.

Parvenue en ville, j’avais rendu visite au client dans le but de lui faire un bilan au sujet de l’avancée de l’enquête.
Etonnamment, il m’avait félicitée, confessant s’être montré beaucoup trop rude lors de notre dernière entrevue. Le marchand n’avait pas un si mauvais fond, en fin de compte, ses nerfs avaient lâché, rien de plus. Nous quittant en bons termes, il avait allongé le délai nécessaire à la résolution de l’enquête.


• • •


Je n’avais pas songé revoir l'homme si tôt, mais il avait débarqué à l’agence dès le lendemain matin, alors que Bétane s’apprêtait à ouvrir les portes et que j’émergeais d’un sommeil peuplé de Gloots mangeurs de boue.
En trombe, il avait fait irruption dans mon bureau, m’éblouissant au passage lorsque la porte vitrée par laquelle jaillissait la lumière matinale avait claqué devant lui.

« Ils ont recommencé !
clamait-il. Ils ont recommencé !
- Quoi ?
avais-je croassé, la bouche pâteuse et les yeux gonflés.
- Ces foutus marins ! Ceux de l’élevage de Gloots ! Mes cambrioleurs ! Ils ont recommencé, vous dis-je !
- Comment ça ? Asseyez-vous
, l’avais-je supplié tout en m’étirant avant de gémir. Bétane, mon mignon, apporte-nous du café ! Bien noir. Tu seras un amour. »

Mon client faisait désormais l’objet de toute mon attention naissante.

« Allez-y, je vous écoute.
- Mon fournisseur – mais si, vous savez bien : celui qui m’expédie les caisses de flacons de boue – a reçu de la visite, cette nuit. Comme je l’avais prévenu de ce qui m’était arrivé, il m’a tout de suite contacté pour que je puisse vous mettre au courant. Figurez-vous que ses locaux ont été cambriolés, eux aussi.
- Non ?
m’étais-je étonnée.
- Si. Mais rien n’a été volé, contrairement à moi.
- Rien ? Vous en êtes sûr ? »


J'avais pris un ton incrédule qui passa pour de la suspicion à ses oreilles.

« Rien du tout, avait-il confirmé en hochant vigoureusement la tête de droite à gauche. Selon l’employé chargé de la surveillance – un type très compétent et surtout très insomniaque – il ne manque rien.
- Il a pu arrêter les cambrioleurs, ce garde ?
- Non,
avait-il soupiré, il a simplement eu le temps de les surprendre avant qu’ils ne prennent la fuite.
- Pas de description ? Rien d’autre comme information ?


Le petit homme était gêné.

« Il faisait noir et cette partie du complexe n’est pas la plus éclairée, on n’y entrepose que les produits inexploitables.
- Tiens donc ? Tout n’est-il pas du « meilleur goût dans le Boo » ?
avais-je cité machinalement.
- Oh, seule la boue possède des propriétés cosmétiques particulières, vous savez. On élève les bestioles, on les parque dans une sorte de centrifugeuse et on ne récupère que la boue primordiale.
- Et le reste ?
- Poubelle. On ne peut rien tirer des organes et des membres encore solides. »


La confession avait été lâchée sur un ton méprisant et un Bétane au corps de rêve nous avait rejoints pour nous servir deux tasses brûlantes d’un breuvage qui aurait réveillé un mort.

« Et vous dites que ce sont ces restes qui se trouvaient dans la pièce où le garde a surpris les cambrioleurs ?
- Oui, c’est ce qui m’a été confié. Le pauvre homme n’a eu le temps de rien faire… A peine avait-il pénétré dans la salle, que les intrus s'étaient rués vers une petite fenêtre située en hauteur.
A ces mots, par réflexe, mon client avait désigné le plafond masqué par un brouillard à l'odeur de tabac froid. Ils avaient dû la forcer et s’en servir pour s’introduire dans le bâtiment.
- Et qu’est-ce que vous fait dire que ce sont les mêmes personnes que les « marins » des glooticulteurs ?
avais-je demandé, dubitative.
- C’est que… C’est que le garde, voyez-vous, a précisé que la débandade des cambrioleurs s’était accompagnée d’un tintement incessant, « comme si on avait secoué une petite cotte de maille » a-t-il dit.
- Je vais reprendre l’adresse de votre fournisseur, avais-je répondu sur un ton sérieux. Une visite s’impose. »

Je m'étais levée après avoir noté les informations nécessaires et avais rasséréné mon interlocuteur qui était sur le point de s'extraire de son siège.

« Non, je vous en prie, terminez votre café, mon secrétaire vous raccompagnera. »

Des pirates qui faisaient main-basse sur des créatures visqueuses. Une effraction sans larcin. Un concert de haut vol. Ma tête fourmillait de pensées confuses et d'éclairs de lucidité au fur et à mesure que je tentais d'imbriquer les engrenages dont je disposais.

Il y avait plusieurs détails qui m'intriguaient dans ce que j'avais appris et j'avais la désagréable impression d'avoir mis le doigt sur quelque chose de gros, très gros. Quelque chose qui me dépassait...

Me montrerais-je à la hauteur ? Je n'en avais aucune idée.
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Le membre sait s'envoyer en l'air comme personne.
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Cette compétence permet de venir à bout des serrures récalcitrantes. Le membre pourra ainsi pénétrer de l'autre côté des portes interdites.
Furtivité II
Bah dis donc... On t'voit plus aux soirées ! Le deuxième niveau de furtivité permet au membre de se placer dans l'angle-mort de sa cible, en exploitant son environnement, les tiers présents, et les failles dans la vigilance des personnes suscept
Style de combat III
Le dernier niveau du style de combat permet de déceler le point faible chez l'adversaire, mais
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Message par Arlène Kwinzel 16.09.16 13:53

• • •

Une silhouette furète, dans le noir, à tâtons.

La gracile forme mouvante, momentanément éclairée par un rayon de lune, se coule et louvoie entre d’imposantes cuves à l’odeur nauséabonde.
Aucun bruit ne se fait entendre dans la vaste salle, si ce n’est un grelottement discret, faible carillon, qui survient à chaque poussée et prise d’élan de la souple inconnue.

Celle-ci se hisse sur les bacs de métal glissants, s’élance de grilles en tamis et se réceptionne allègrement avant de se pencher au-dessus de la gueule béante à l’haleine plus que chargée d’un cuvier aux parois luisantes et au contenu bloblotant. Ce, toujours accompagnée de myriades de légers tintements.

Suspendue la tête à l’envers au-dessus du gouffre, l’agile équilibriste plonge une main avide dans l’abîme et réprime un haut-le-cœur :

« C’qu’il faut pas faire… »

Et touille, touille, touille la tambouille.
La prise se raffermit autour d’un objet spongieux, mais la pression des doigts aussi fins qu’inquisiteurs, trop forte, fait exploser la chose.

« Hiii ! » couine la tritureuse.

Les recherches reprennent avec plus de doigté, l’acrobate se déplace le long des bords traîtres et finit par saisir un nouvel exemplaire de l’objet de sa venue en ces lieux déserts. Avec d’infinies précautions, la chose est mise à l’abri dans un modeste conteneur passé en bandoulière.

Une porte s’ouvre, le halo d’une lanterne fait refluer les ténèbres et un homme pénètre dans la salle. L’intruse se redresse et abandonne toute discrétion.

« Qui va là ? » lance le veilleur, inquiet.

Une course de clochettes et une ombre qui s’enfuit par une lucarne pour seules réponses, il sonne l’alarme.


• • •

« Pfiou, c’était moins une !
- C’est un proverbe Xélor, ça ? »


La question, moqueuse, est suivie d’un rire repris et amplifié par l’écho et trois autres gorges.


• • •

Des grelots s’agitent.

« Au casse-minables, au scaphandrier et aux proverbes temporels !
- Santé ! »


Des verres s’entrechoquent, un liquide gicle, de profondes lampées résonnent.

« Pourquoi vous êtes si contents ? » hasarde une petite voix.

Un silence. Deux rires. L’un presque dément, l’autre ravi.

« Emyn a mis la main sur l’un des objets nécessaires au rituel, ma grande, et ‘faut croire que c’était loin d’être gagné, à la base ! » est-il expliqué à l'enfant qui a pris la parole.

Un ricanement de fierté ponctue cette déclaration.

« Bon, c’était un peu crade, cocotte… Surtout le moment où notre Emyn...ent camarade a dû ouvrir la gorge d’un des dos-pelés pour en extraire le caillou qu’on cherchait.
- Et que voici ! »


Un objet lourd est plaqué sur une surface épaisse, certainement le plateau de bois dense de ce qui doit être un comptoir.

« ‘faut dire aussi que le scaphandrier avait fait manger le bout de roche à son propriétaire originel en voulant lui faire goûter son poing ganté. L’intention était louable, hein, mais le p’tit gars ne l’a pas appréciée à sa juste valeur… Quel ingrat !
- Pourtant, ils y tiennent à leurs pierres
, lâche sarcastiquement le dénommé Emyn.
- Sauf quand elles deviennent tombales, hein ?
- Bien vu ! »


Nouveau fou-rire. L’alcool déborde plus qu’il ne coule.

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Message par Scriabine 18.09.16 11:23

Scriabine ressortait du tripot abandonné exténuée par ses conciliabules avec Arlène. Elle avait fini par céder à cet étrange personnage dont la démence commencer à inquiéter l'héritière des Castrellan. Elle ferait de son mieux pour trouver le fameux glyphe de contrôle nécessaire à l'accomplissement de ce rituel ridicule.

• • •

Plus tard dans la soirée, à l'Hôtel Budavar.

— [...] et en fait, c'était une métaria ! Ahahah !
— Huhu, mon cher Simon, le poids des années n'a en rien altéré la finesse de votre humour... s'empressa d'ajouter Scriabine.
— Elle était de bon aloi, Monsieur Simon, poursuit le comte De Gof, par un rire étouffé dans sa moustache grise.
— Faut pas croire, mais on sait s'amuser nous aussi les magiciens, hein...
— Je dirais même qu'avec le panel d'arcanes à votre disposition vous devez vous amuser bien plus encore que le commun des mortels, non ? S'interrogea le vieux comte.
— Oh si vous saviez... c'est surtout après de longues années d'étude, puis de longues années de pratique, ponctuées par de longues périodes de « ressourcement » que l'on trouve assez de temps pour profiter pleinement de notre savoir.
— Dites-nous... Simon, quel est donc le dernier tour que vous avez joué ? Auriez-vous bizuté quelques intellectuels sortis des écoles ? Auriez-vous monté une farce à un vieil ami ? Auriez-vous remarié votre beau-frère avec un Porkass ?
— Le dernier coup... hum... oui, je crois bien que j'ai convaincu un village d'élire un vieux bouftou en qualité de maire, car ses habitants commençaient étrangement à se couvrir de laine...
— Vieux fripon... Au moins ces gens-là ne se plaindront plus d'avoir trop froid en hiver !
— Oui, bien dit Scriabine !
— Sur ces réjouissances, je vais vous fausser compagnie, conclut le comte De Gof, avant de regagner sa chambrée, à l'étage.

— Eh bien, je me fais vieux et je ne vais pas tarder à... déclara Simon avant de se faire couper.
— Simon, je vous offre un dernier verre, affirma Scriabine, tout en faisant signe à Monsieur Arthur de resservir les deux verres d'un vin probablement trop tannique.
— Vous savez que je m'initie à la magie à mes heures perdues...
— Certes oui, comment se passe votre formation ?
— Elle passe, mais je ne suis pas assez assidue pour me façonner une véritable affinité.
— Votre beauté se suffit à elle-même, et pour tout vous avouer, cela me chagrinerait qu'un usage trop intensif des arcanes marque votre... corps des effets secondaires qui sont le revers de toute affinité.
— J'apprécie cette remarque, et il se trouve que je ne compte pas approfondir plus que nécessaire. Cela dit, je travaille en ce moment même sur un projet connexe à la magie personnelle.
— Oh, dites m'en plus, s'étonna le Mage Simon en s'enfonçant davantage dans son fauteuil.
— Je cherche un glyphe qui entre dans le cadre d'un rituel d'animation.
— Un rituel d'animation ? Que souhaitez-vous donc animer, à part cette belle soirée ?
— Un humanoïde minéral.
— Quelle drôle d'idée !
— N'est-ce pas ?
— Que souhaitez-vous donc faire d'une telle création ?
— Vous savez comment est ce monde.
— Petit ?
— Je dirais plutôt qu'il est petit qu'on ne peut guère y faire confiance à quiconque. Je cherche à former au moins une entité, aussi sotte soit-elle, capable de ne répondre qu'à moi.
— Je comprends, au regard de votre vécu, il est certain que...
— En effet. J'ai suivi certaines indications concernant les matières premières à employer, il ne manque que le glyphe de contrôle.
— De quelle branche magique s'agit-il ?
— Je ne sais pas, probablement de la terrestre mineure.
— Vous pensez ? Hum... C'est loin d'être ma spécialité. Mais j'ai un collègue à Bonta qui devrait être en mesure d'étudier la question avec davantage de perspicacité. Je vais lui écrire, et je vous retransmettrai sa réponse ici dès que possible.
— Encore une fois, vous m'êtes d'une grande aide Mage Simon.
— À quoi serviraient les anciens sinon pour apprendre aux nouveaux ? Sur ce, je vais rejoindre le comte De Gof.
— Pas dans la même chambrée, rassurez-moi...
— Ahah non ! Je n'ai plus l'âge de ces choses... Comme quoi, on perd aussi beaucoup.
— Bonne nuit, Simon.

• • •

Le lendemain, en revenant à l'Hôtel, Scriabine récupère une enveloppe scellée par une cire bleue-mauve, et en extirpe délicatement le contenu sur le comptoir, sans en épargner le contenu à Monsieur Arthur qui laisse ses yeux indiscrets se poser sur le contenu de la lettre.

[Quête Mineure] Au bout du Boo 263093Glyphes

— Vous voilà retombée dans les études magiques ?
— Il semblerait.


Dernière édition par Scriabine le 07.08.17 17:41, édité 1 fois
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Comédie III
Le dernier niveau de comédie permet au membre de manipuler son interlocuteur, pour lui tirer des renseignements, orienter ses décisions, etc.
Alchimie I
Le premier niveau d’alchimie permet de comprendre les rudiments de cet art : le matériel, les principaux réactifs, les recettes les plus simples.
Réseau
Cette compétence fait état de la constitution d’un réseau d’information et/ou d'influence au sein d’une certaine communauté, faction, cité, caste, guilde, etc. Le membre pourra ainsi en tirer des renseignements ou des services utiles, de temps à autr
Faussaire
Le membre sait reconnaître un faux, et en faire un.
Cryptographe
Le membre code systématiquement ses propres messages, et dispose de plusieurs techniques de décodage qui pourront éventuellement s’avérer utiles.
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Message par Emyn Muil 24.09.16 13:21

Emyn Muil se réveilla de bonne heure. Contre toute attente, il faisait beau : un ciel bleu et un soleil éclatant accueillaient cette journée de début d'automne. Après s'être habillé et avoir mangé un bout, le Xélor monta à son bureau, au sommet de sa tour où il pouvait contempler paisiblement le paysage environnant en vaquant à diverses occupations.

Voyant sur le bureau la pierre de dopeul et la lettre rapportée par Scriabine, il se souvint de l'étrange demande que lui avait faite Arlène qui, animée par quelque curieuse lubie, voulait donner vie à un tas de boue de boo dans l'espoir d'en faire un serviteur de la Main.

- Hé bien, faute d'avoir quelque travail pour la Main en ce moment, cette affaire a le mérite de nous occuper. Et puis, l'expérience pourra toujours être intéressante à mener... pensa-t-il tout haut.

Il regarda, sceptique, la pierre puis le bout de papier sur lequel étaient tracés d'étranges motifs. Les légendes qui figuraient au bas des dessins ne l'aidaient guère, aussi alla-t-il chercher son Dictionnaire encyclopédique des magies élémentaires d'Amakna afin d'essayer d'obtenir quelques informations supplémentaires sur ces domaines qu'il ne maîtrisait guère parfaitement. Emyn Muil prit un air dubitatif. Il consultait deux puis trois autres ouvrages épars, rangés dans sa modeste bibliothèque, puis, finalement, poussait un soupir de satisfaction. Son choix se porta donc sur le glyphe de contrôle terrestre mineur décentré et il s'exerça déjà à en retracer les courbes sur une feuille blanche avant d'entamer l'étape délicate de la gravure sur la pierre de dopeul.

Après une heure de ce délicat ouvrage, il contempla, satisfait, le résultat obtenu. Il y grava également le sceau du Valet Noir conformément à ce que lui avait demandé Arlène puis emballa soigneusement la pierre dans un bout de tissu en lin et la rangea dans sa sacoche, afin de remettre la pierre à Arlène Kwinzel lorsqu'il la reverrait.


***


HRP : J'en profite pour déplacer ce topic et ajouter quelques détails au sujet des quêtes dans le sujet adéquat.
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Alchimie III
Le dernier niveau d’alchimie permet de confectionner les meilleures potions pour le cœur, ainsi que des potions utiles pour les autres enseignes : explosifs, transformations, invisibilité, etc.
Comédie I
Le premier niveau de comédie permet d’adopter une posture en face d’un interlocuteur, d’avoir déjà quelques bottes secrètes pour éviter les questions désavantageuses, et utiliser des techniques d’interrogatoire pour obtenir des renseignements.
Réseau
Cette compétence fait état de la constitution d’un réseau d’information et/ou d'influence au sein d’une certaine communauté, faction, cité, caste, guilde, etc. Le membre pourra ainsi en tirer des renseignements ou des services utiles, de temps à autr
Érudit
Le membre passe régulièrement du temps dans les bibliothèques du monde des Douze, et dispose d’une connaissance avancée de son environnement, son histoire, ses cultures.
Furtivité I
A pas de velours. Le premier niveau de furtivité permet de se mouvoir sans bruit, d’avoir déjà quelques facilités à surprendre quelqu'un par derrière, et de limiter toute déconvenue sonore susceptible de compromettre une infiltration.
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Message par Arlène Kwinzel 05.10.16 18:17

• QUOI MA GOULE ? QU'EST-CE QU'ELLE A MA GOULE ? •


Do-bom.

Un acouphène strident et persistant se fait entendre depuis de longues minutes.
Une voix résonne dans le lointain, comme étouffée et déformée par de nombreuses couches d'ouate. Elle est manifestement déçue, et aiguë.

« Pourtant, on a tout fait comme il faut... »

Un grommellement ponctue cette déclaration.

« Demandez lui de faire un truc ? » ose une troisième personne, timide.

Do-bom.

L'acouphène persiste, mais se fait de moins en moins oppressant.
Un profond soupir de frustration est lâché, en même temps qu'une dizaine de tintements métalliques retentissent.

Une voix grave reprend :

« Ça réagit un peu, quand même... »

Do-bom.

Une forme indéfinie surplombante, bientôt multipliée par trois, se détache dans la lumière crue et aveuglante des environs. L'une d'entre elles se rapproche et s'accroupit.

« Tu trouves ? »

Toujours cette voix chantante, tantôt déçue, tantôt guillerette.

Do-bom.

Une triple pression, légère, se fait sentir. Il s'agit d'une palpation, presque une caresse.

Do-bom.

« Ça bouge un peu... »

Ce toucher... Cette... sensation.

Do-bom. Do-bom. DO-BOM. DO-BOM-DO-BOM-DO-BOM.

Une exclamation.
La surprise vient rompre le contact. La petite voix hoquette :

« Ah ! Je crois bien que ça vit. »

Un déluge de feu, liquide, visuel et auditif, naît. Là, depuis l'extérieur jusqu'à l'intérieur, tout au fond.
C'est fort, très fort. Tellement fort que les vagues de chaleur qui parcourent les différents membres de ce qui n'était jusqu'alors qu'un non-être poussent ce dernier à s'arc-bouter.

Lentement, pesamment, il faut se retourner. Trouver un... équilibre. Se hisser sur... ses coudes, oui, ce sont bien des coudes. Et, finalement, au prix d'efforts indescriptibles, s'asseoir avant de faire face aux membres d'un trio respectivement extatique, intrigué et non-voyant.

« Lève toi et marche ! » murmure la voix grave qui jaillit de la bouche d'un individu court sur pattes.

Encore une poussée. Encore un acte. Encore une tâche. Se lever. Se présenter. Servir.

« Haaaaan, il obéiiiiiit ! » s'exclame et cabriole celle qui ruminait, quelques instants plus tôt, et qui dépasse de plusieurs têtes le donneur d'ordres.

« On a réussiiiiiiiiiiiii ! » hurle-t-elle.

Le petit confesse sa surprise.

« Hé bien ! C'est étonnant ! 
- Chouette
, rajoute le dernier membre du trio, un être chétif aux yeux voilés.
- Vas-y, Emyn ! Demande-lui de changer d'apparence ! »
exulte l'acrobate.


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Message par Arlène Kwinzel 30.10.16 21:12

• CARTES SUR TABLE •

[Quête Mineure] Au bout du Boo 1522410

Depuis ma dernière illumination, de l’eau avait coulé sous les ponts d’Amakna, de la lave sous les arches de Brâkmar et des larmes sur les joues des commerçants sous la protection de notre bon Roi.

Les larcins s’étaient multipliés et nul n’avait réussi à mettre la main sur leurs auteurs. On parlait de voleurs aussi agiles qu’invisibles, autant insaisissables qu’inattendus.

A plusieurs reprises, les témoins avaient évoqué ces foutus tintements métalliques, mais aussi l’absence d’intrus sur les lieux des différents crimes. On n’y avait, somme toute, vu personne qui n’était pas habilité à s’y trouver et le nombre de victimes d’horizons aussi divers que variés excluait une éventuelle vague de complicités : il aurait fallu parler d’un « tsunami de complices », le cas échéant.

Mon client relativisait la valeur de ses pertes lorsqu’il apprenait, jour après jour, à quel point elle était minime par rapport à celles que d’estimés joailliers, des marchands réputés et des orfèvres renommés subissaient sans trouver réparation.

Je n’étais plus la seule sur le coup, à cette période, et il arrivait que je croise quelques autres détectives au service des sujets de Sa Majesté. Je leur refilais quelques informations en échange d’autres, récoltées par leurs soins, lorsque l’occasion m’était donnée, mais la situation avait viré – il fallait bien le dire – à une sacrée compétition.

C’était à qui éluciderait ce mystère en premier ! Et le premier serait une première, je m’en étais convaincue, à l’époque. J’y croyais dur comme fer et ma détermination m’avait valu de figurer en bonne position parmi les privés susceptibles de résoudre ce fatras que la populace appelait « l’affaire de l’automne ».

Enfin bon, rêver était à la portée de tout le monde et ce n’était pas en croisant les doigts ou en se tournant les pouces que les choses avanceraient.
Rien ne semblait pouvoir arrêter les voleurs, en témoignait le culot croissant de leurs méfaits !

Aussi, mon sang n'avait fait qu’un tour lorsque l’un de mes contacts au château m'avait rencardée sur une cérémonie qui devait avoir lieu sous peu. Ça promettait quelque chose de lourd, de très-très lourd.

Pour le coup, mieux valait que je me fonde dans la foule, car, si mon pressentiment était bon, ces zigotos de l’ombre allaient encore frapper. Sauf que, cette fois-ci, j’allais me trouver en plein sur leur chemin au lieu de m'évertuer à leur courir après.

C’est accompagnée d’un Bétane qu’une sortie à mon bras rendait fou de joie que je m‘étais rendue au palais royal, après avoir refermé à clef la porte de l’agence. On cheminait en direction du monument - moi, l'oeil aux aguets, et lui le torse bombé - au beau milieu de la foule de badauds attirés par l'événement.

Le temps avait été sec plusieurs jours durant, mais, alors que nous progressions vers l’endroit des réjouissances, quelques nuages avaient commencé à s’amasser à l’horizon et le vent s’était mis à souffler dans notre direction. Autant dire que ça promettait : la perspective de rentrer sous la flotte si les cambrioleurs ne se pointaient pas n'était pas des plus aguichantes.

Personne n'aurait pu l'imaginer, mais ce détail météorologique allait s'avérer d'une importance capitale dans notre affaire.
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Message par Arlène Kwinzel 07.11.16 7:41

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Il y avait du monde au palais, en cette fin d’après-midi. L’hôte, Toakiltour, s’était présenté et nous avait accueillis dans une salle bardée de tentures tape-à-l’œil et d’ornements aussi clinquants que de mauvais goût.

Bétane trépignait d’impatience et se trémoussait autant qu’il le pouvait, me submergeant de remerciements et de témoignages de gratitude. C’en était presque gênant. Pour lui. Pauvre gosse.

Un carillon fit son office, tinta à quatre reprises et le dénommé Toakiltour nous déroula son boniment :

« Au nom de Sa Majesté et du Royaume d’Amakna, je suis heureux de pouvoir vous présenter, après des mois de négociations, l'un des trois exemplaires du jeu de Zsamrat l'Encre Botanique ! Ce jeu de cinquante-deux cartes sérigraphiées, de très haute qualité, ayant nécessité des centaines d'heures de travail n'a pas de prix et, enfin, il est possible d'en faire profiter à la population amaknéenne, le temps de quelques heures, avant qu’elles n’entament un véritable périple qui les mènera de cité en cité ! »

Il baragouinait sévère et nous vendait du rêve sans pour autant nous présenter la raison de notre venue.
D’ailleurs, il n’en eut jamais le temps car, au beau milieu de tout son baratin, une sirène enrouée avait retenti, le coupant dans son élan.

Notre hôte avait alors blêmi, bafouillé et nous avait intimé l’ordre de ne surtout pas bouger. Après quoi, il avait piqué une sacrée course à l’opposé de notre direction : vers l’intérieur du château.

« Tiens-toi prêt, mon p’tit Bétane. Ça va être à nous de jouer.

- Vous… Vous croyez, Madame Paulette ? Ohlala,
gémissait-il de joie, dire que je suis ici. Avec vous ! »

Quelques minutes s’étaient écoulées, l’incompréhension était générale et ça commençait à grogner lorsque Toakiltour nous était revenu traumatisé : les cartes avaient disparu.

« Comme par hasard, avais-je marmonné. Bon, pas de panique, j’ai la situation bien en main ! »

Bétane me jetait des regards admiratifs qui auraient fait baver de jalousie plus d’un ménestrel sur le retour. L’hôte, Toakiltour, avait fait boucler les issues et demandé à tout le monde de ne pas chercher à s’en aller tant que l’affaire ne serait pas réglée. J’avais alors sorti mon badge et couvert les premières protestations d’une voix claire et forte qui n’aurait souffert aucune interruption :

« Paulette Véjenair, détective « Comme Hic » au service de Sa Majesté… et de son peuple, tant qu’à faire. On va vous le retrouver votre jeu de cartes. Où était-il exposé ?

- Dans… Dans la salle du trône, vous ne pouvez pas vous tromper…
répondit Toakiltour. Vous suivez le tapis d’apparat carmin et c’est tout droit. »

Munie de cette information, j’avais, d’office, publiquement disculpés les badauds qui n’avaient pas quitté la salle où nous poireautions depuis déjà une demi-heure.
Reconnaissants ou simplement curieux, ils proposèrent de m’accompagner et de m’aider dans ma tâche – il faut dire que je leur avais à peine forcé la main.
Que pouvaient-ils avoir de mieux à faire, de toute façon ? Plus vite les cartes seraient retrouvées, plus vite ils pourraient rentrer chez eux.

On s’était donc mis en route pour la scène du crime. Et la seule personne qu’on y trouva n’eut pas l’air spécialement surprise de voir débarquer une quinzaine de visiteurs sur le lieu du larcin.

C’était un garde, apparemment chargé de la surveillance du précieux jeu de cartes sérigraphiées, qui nous avait donc dévisagés.
Enfin, dire qu’il nous avait dévisagés est en-dessous de la vérité. Disons plutôt qu’il avait semblé un chouïa moins regarder dans le vague lorsque l’on s’était pointé devant le bout de ce qui lui servait de nez.

Difficile de le faire parler ou d’obtenir autre chose que des monosyllabes de sa part. L’homme était un sacré benêt, nommé Nazgul Darjil, et il avait fait tourner en bourrique plus d’un des apprentis enquêteurs avant de cracher quelques morceaux dignes d’intérêt.
Bétane avait exulté lorsque je m’étais mise à prendre des notes et je l'avais même soupçonné d’avoir versé quelques larmes de joie après que je l’aie autorisé à questionner le suspect.

On n’avait pas appris grand-chose de sa part, si ce n’était que d’autres personnes se trouvaient éparpillées dans le château, ailleurs que dans la salle d’accueil où nous – les innocents – nous trouvions, au moment où ce qui était une alarme avait retenti.

Il y en avait pour tous les goûts : un type dans une des innombrables chambres que comportait le palais, une femme dans la bibliothèque, une autre dans les cuisines et encore un lascar qui s’essayait à l’art lyrique – bien que ses tentatives aient surtout été pathétiques – dans la salle de spectacle de notre Bon Roi.

Ces informations lâchées, ma meute de limiers s’égaya d’un coup, me laissant sur le carreau, Bétane pendu à mes basques.
Je les avais vite rattrapés et, ensemble, nous avons pu interroger les différents suspects.

Le dormeur, un dénommé Ermit, gisait de tout son long dans un des lits garnis à la plume de Tofoune.
Ronflant comme pas deux, il avait fallu user de moyens que la morale réprouve pour le réveiller. A demi-endormi, la bouche pâteuse, il nous avait certifié ne rien avoir entendu de l’alarme, avant de se reprendre et de balancer qu’un type en mal de reconnaissance artistique – un certain Dweryl – avait fait le coup.

Ni une ni deux, les fouineurs avaient tourné les talons et entrepris de rallier la salle des fêtes tandis que je notais ce témoignage.

Là-bas, ils y avaient trouvé un homme à la peau sombre et aux cheveux décolorés répondant effectivement au nom de Dweryl.
Tout de suite identifié comme un disciple de Iop par mes « collègues », il avait été cuisiné, passé sur le grill et farci de questions toutes plus abracadabrantesques les unes que les autres.
Pauvre gars.

Sans doute plus habitué à manier les armes que les mots, il avait d’abord tenté de berner mes associés du moment en détournant la conversation, mais il en avait finalement appelé à notre pitié et tenté de rejeter la faute sur les deux femmes que nous devions rencontrer au cours de notre enquête plus tard : Scriabine et Arlène.

La première paraphait des documents dans la bibilothèque royale et, selon ses dires, n’avait pas quitté l‘endroit depuis près de cinq heures.
Vu la quantité de paperasse qui s’amassait à ses côtés, nombreux avaient été ceux tentés de la croire. Acerbe, la pique facile et le dédain affiché sur son visage pâle, elle affichait sans fard le mépris qu’éprouvent les puissants pour les faibles. Sa déposition en troubla plus d’un : elle avait nommément accusé l’hôte, Toakiltour, d’avoir simulé le vol des cartes dont il avait la charge afin de toucher la sueur rance – ou un terme procédurier dans ce goût-là – qui y était attachée. Selon elle, « les cartes n’avaient pas été volées ».

J’avais continué de noter, impassible, tandis que mes renifleurs de pistes et mon bon Bétane s’investissaient de plus en plus dans les interrogatoires qu’ils faisaient subir aux suspects, allant parfois jusqu’à s’en prendre à l'intégrité physique ou morale de ces derniers.
Que voulez-vous que je vous dise ? Tout était bon à prendre, du moment qu’on obtenait des résultats…

Pour finir, nous avions rendu visite à la pilleuse de cuisines royales : Arlène. On l’avait prise en flagrant délit de gueuleton.
Et elle n’était pas seule, un des membres de notre fine équipe nous avait faussé compagnie pour l’assister dans son épopée criminelle et culinaire.
Entre deux bouchées de canapés et de petits fours volés à Sa Majesté, l’impertinente coiffée de grelots avait joué les innocentes. Néanmoins, d’habiles membres de ma troupe étaient parvenus à obtenir un aveu quasi-spontané de sa part : « Ermit l'endormi disait forcément la vérité ».

J’avais noté tout ça sur mon calepin et on avait convoqué tous les suspects dans la grande salle du château pour une ultime confrontation.

L’atmosphère y était électrique et les suspects, alignés contre un mur, tendus comme des arcs.
Tout le monde dévisageait tout le monde et, sans prendre trop de risques, je parie que plusieurs membres de l’audience auraient déguerpi si l’occasion leur avait été donnée.

J’avais pris la parole et résumé les informations en notre possession :

« Nazgul Darjil nous a dit que Dweryl et Arlène n'ont jamais été en présence des cartes. Vous confirmez ? avais-je apostrophé le garde. »

Il avait opiné du chef, le regard vide.

« Dweryl a accusé Arlène ou Scriabine d’être la coupable. Est-ce exact ? »

L’homme s’était attiré respectivement le rire et le mépris de l’une et de l’autre lorsqu’il avait corroboré mes dires.

« Scriabine, elle, nous a affirmé que les cartes n’avaient pas été volées.

- Et je le maintiens
, avait enchaîné la principale intéressée.

- Merci. La dénommée Arlène… »


Un concert de grelots avait répondu à la mention de ce nom.

« La dénommée Arlène, de son côté, nous a certifié que le sieur Ermit disait forcément la vérité. »

La voleuse de denrées alimentaires avait opiné du chef, au son des petites clochettes qui recouvraient son crâne.

« Et l’Ermit en question nous a révélé que c’était Dweryl qui était responsable de la disparition du jeu de cartes. »

Le Iop s'était étranglé à cette annonce et il avait fallu l'empêcher de se jeter sur son accusateur.

Faire durer le suspense n’aurait rimé à rien, aussi avais-je remercié tout le monde pour son implication et révélé que j’avais identifié la personne responsable du vol des cartes de Zsamrat l'Encre Botanique !

« C’était une affaire intéressante, avais-je ricané. D’autant plus que, parmi les cinq suspects, quatre n’ont pas dit la vérité ! »

Pour ponctuer cette déclaration, j’avais désigné le banc des accusés d’un index menaçant.

J’avais pu analyser les comportements et les tics nerveux des suspects et, du fait de mon expérience en la matière, j’étais en mesure de prouver ce que j’affirmais.

Une vague de stupeur avait parcouru la salle à mon annonce. Des chuchotements s'étaient faits entendre, des yeux étaient sortis de leurs orbites – ou presque – et Bétane avait failli s’évanouir. Avant de se répandre en compliments et en supplications.

« Oh, Madame Paulette, vous êtes si intelligente ! Ohhh, s’il vous plaît, vous ne pourriez pas me donner un petit indice sur le coupable ? S’il vous plaît, s’il vous plaît ! Un petit indice de rien du tout. »

C’en devenait ridicule, aussi avais-je cédé à son caprice et m’étais penchée sur lui pour murmurer à son oreille :

« Le coupable… est le seul à avoir dit la vérité. »

Son regard s’était illuminé, et je crois bien que mon joli petit lot à la peau d’ébène m’avait mentalement déifiée sur place.

Hélas, je n’avais pas pu prolonger ce moment de bonheur car, déjà, les enquêteurs me pressaient d’en venir aux faits.
J’avais été sur le point de céder lorsqu’un petit homme d’un certain âge – qui, bien qu’en retrait, avait pris part à nos investigations - avait proposé de porter un toast à la résolution de cette affaire. Il m’avait tendu une coupe de mousseux, l’air affable, et j’avais salué l’assistance avant d’en siffler le contenu.

A partir de ce moment, j’ai comme un trou de mémoire. Je me rappelle juste m’être réveillée dans l’une des chambres du palais, bordée dans l’un de ses fameux lits au confort indescriptible.
Bétane était penché sur moi, un linge à la main, tandis qu’un type que j’avais identifié comme l’un des rebouteux royaux me décochait un de ces sourires qui veulent dire « ouf, c’est bon, je vais pouvoir caser quelqu’un d’autre sur ce plumard ».

« Oh, Madame Paulette, si vous savez ce que je me suis inquiété, avait sangloté mon secrétaire. »

Ouvrant les vannes à ses émotions, Bétane m’avait confié entre deux hoquets, trois reniflements et le double de gémissements que j’avais été empoisonnée au moment où je m’apprêtais à faire ma grande révélation.
Moi éliminée du jeu, il avait fait appel à la sagacité des membres du public.

En possession de l’indice dont mon secrétaire déboussolé avait l'exclusivité, ils avaient été en mesure de confondre le coupable : le garde, Nazgul Darjil.

Un garde qui n’en était pas réellement un car, lorsque la meute d’enquêteurs avait fait mine de lui fondre dessus, il s’était changé en une abomination boueuse et dégoûtante : une sorte de goule d’argile… une goule à base de boue de Boo. Du moins, me l’avait assuré Bétane, elle en avait eu l’apparence et l’odeur !

La goule avait tenté de se frayer un chemin parmi ses accusateurs et cette fuite vira rapidement à l’échauffourée.
La créature – bien plus réactive sous cette forme que sous celle du garde Nazgul Darjil – avait mis hors d’état de nuire plusieurs de ses assaillants et ceux-ci ne durent leur salut qu’à leur usage conjoint – une fois de plus – de leurs méninges et de leurs muscles.

Les alliés de Bétane avaient utilisé de quoi nettoyer l’immondice qui en voulait à leur vie, à grands renforts d’huile de coude et de coups bien placés.

A plusieurs reprises, l’être putride s’était abreuvé de l’humidité ambiante pour se refaire une santé, mais le bras armé de la Justice Amaknéenne avait fini par s’abattre sur la goule.

Dans un éclair aveuglant, cette dernière avait rendu l’âme et explosé en une myriade d’homoncules minuscules qui s’attachèrent aussitôt à celles et ceux qui avaient, quelques instants plus tôt, pourfendu leur génitrice.
Pourquoi ? Je n’en sais rien : il est des mystères qu’il vaut mieux ne pas chercher à résoudre.

De toute manière, Bétane m’avait confié que les créatures avaient toutes fondu sous la pluie de l’orage qui avait éclaté, lorsque leurs nouveaux propriétaires avaient quitté les lieux et s'étaient dispersés dans les rues de la capitale du royaume.

Au beau milieu des restes visqueux et salissants de la créature, on avait néanmoins retrouvé le jeu de cartes qui avait été dérobé à notre hôte ainsi qu’une pierre. Une pierre gravée d’un as de pique et d’un glyphe tarabiscoté.

Hélas, à l’heure actuelle, je n’ai toujours pas eu l’occasion de mettre la main sur cet étrange minéral : il semblerait qu’un être sans cœur l’ait fait disparaître de la scène du combat.

A ce point laissé en suspens venait s'ajouter une autre interrogation : quelles pouvaient bien être les raisons qui avaient poussé les quatre autres suspects à mentir ? Tout n'avait pas été tiré au clair dans cette affaire...


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V♠
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Millésime 646
Où la Main redéploie ses Doigts.
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