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Message par Simettra 03.02.20 20:58

20 Javian 650

La nuit était calme et fraîche, il faut dire que le mois de Javian n'était pas connu pour ses fortes chaleurs. Dans une maisonnée aux abord des murailles de la Brune en revanche, la température avait grimpé en flèche, et ce sans aide du foyer, qui était seulement pourvu de quelques braises. La soirée ne faisait que de commencer pour les nouvelles amantes sur le point de se découvrir.
La nuit serait longue, agréable et sulfureuse, plus pour l'une que pour l’autre en passant, mais cela ne regarde qu'elles.
Le lendemain matin, la Crâ se réveilla seule, sa compagne ayant visiblement quitté les lieux. Elle mit quelques secondes à pleinement prendre conscience de l'endroit où elle se trouvait, les souvenirs de la veille lui revenant peu à peu. Sa jambe lui était toujours douloureuse, mais rien qu'elle ne pouvait supporter. Elle remit son haut et, plus précautionneusement, son bas, avant de se diriger vers la table basse où un mot griffonné à la va-vite l'y attendait : «  Je suis sortie, fais comme chez toi. »


Et bien ma grande, tu sembles avoir bien vite oublié ton petit féca.


Simettra prit donc quelques instants pour faire le tour du domicile. Elle connaissait déjà le petit jardin qui faisait face à l'entrée et qu'elle préféra éviter suite aux remarques d'Ambre sur ce dernier la veille. Elle fit un tour dans ce qui semblait être un mix entre une cuisine et... un laboratoire à première vue, sûrement pour préparer des remèdes en tout genre. Elle quitta cette pièce bien vite, de peur de toucher quelque chose qu'elle ne devrait pas.
Elle reprit donc la direction du salon où un feu dansait fièrement, réchauffant la pièce. Elle s'assit en tailleur proche de celui-ci, se remémorant les événements de la veille, et ceux du tripot, ce qui ne manqua pas de faire apparaître un petit sourire au coin de ses lèvres.


Et maintenant ? Tu compte aussi la faire tuer ?


La rouquine resta dans cette position un bon moment, profitant de la chaleur que lui offrait l'âtre crépitant. Celui-ci s'éteint lentement, et lorsque qu'il ne donna plus signe de vie, la Crâ se releva. Elle se dirigea vers la sortie, mit son manteau, prit son carquois et son arc, enfila ses bottines hivernales, et quitta la maison.
Ne sachant trop que faire, elle se dirigea vers la forêt dans l'espoir de trouver du gibier à chasser. Elle pénétra dans celle-ci alors que la neige qui tombait doucement commençait à se transformer en tempête. Cette chasse ne durerait pas longtemps. Elle s'aventura jusqu'à la lisière de la plaine des Porkass, se déplaçant aussi silencieusement que possible malgré la neige et les feuilles mortes qui craquaient sous ses pieds. Après plus d'une heure à déambuler et n'avoir croisé que deux écurouilles, elle se fit une raison. Elle prit donc la direction de sa maison, bredouille.


Tu as beau m'ignorer, tu sais que je finirais par revenir à la surface.


Elle décida de couper par Astrub. La ville n'était pas très animée, même la place du Zaap était étrangement vide, les discutions enjouées et les insultes prolifiques entre les aventuriers itinérants laissant place au souffle glacial du vent. Elle continua son chemin jusqu'à la taverne de Tek, où elle décida qu'une halte alcoolisée serait la bienvenue, lui permettant de se réchauffer et de laisser la tempête se calmer.
Sans grande surprise, l'endroit était bondé, emplis de voyageurs ayant eu la même idée que l'archère. Elle commanda une boisson chaude et parti s'installer à l'un des rares sièges vides. La rouquine faisait face à un vieil homme, la quarantaine à vu d’œil, celui-ci dégustait une bière, son verre déjà à moitié vide. A sa droite, une petite fille, probablement un peu plus jeune que celle qui traînait souvent au Lépreux et dont elle avait oublié le nom. La petite avait de longs cheveux d'un gris qui se mariait parfaitement avec son manteau épais. L'homme fini rapidement sa boisson et se leva, tirant la jeune fille par le bras : « On y va Emi. »
Sa voix était grave et rauque. La dénommée Emi se leva sans un mot et suivit le vieil homme en boitant jusqu'à la sortie.
Simettra observa la scène avec une certaine indifférence, et bu ce qu'elle avait commandé, en silence.


Tu vas bientôt gagner un an il me semble, tu veux pas qu'on fête ça ensemble ? Comme au bon vieux temps.


Elle resta une bonne demi-heure à la taverne avant de reprendre la route. À l’extérieur, la neige tombait toujours, mais la tempête qui faisait rage plus tôt s'était calmée.
Elle prit la direction de sa maison, qui n'était plus qu'à cinq, voir dix minutes à pied.
Elle poussa la porte de chez elle, où l'y attendait son petit corbac dodu, perché en haut de l'armoire comme à son habitude. Celui-ci voleta difficilement jusqu'à la Crâ, réclamant une friandise. Elle lui en donna une, puis se débarrassa de ses habits humides, et mit une tenue plus confortable.
Elle sortit le manuel sur lequel elle travaillait depuis quelques temps, et y nota les idées qui lui était venue depuis la dernière fois.

Pendant combien de temps comptes tu encore m'ignorer !


- La ferme Edain ! Tu veux que je te réponds alors qu'à chaque fois que tu me parles c'est pour me menacer moi ou ceux à qui je tiens, vraiment ?!


Il faut bien ça pour attirer ton attention ! Ça a toujours été comme ça. Toi, la graaande Simettra, déjà à l'époque il faisait plus attention à toi qu'à moi. Et c'est pas faute d'avoir essayé de faire ce qu'il me demandait, mais non, 'Simettra aurait fait ci, Simettra aurait fait ça' 'Heureusement qu'elle est là pour faire remonter votre niveau' 'Sans elle, tu ne serais rien'.
Tu crois que c'est facile d'entendre ça durant toute ton enfance ? Tu crois que c'est facile d'être à la merci d'une personne qui vous déteste ? Tu crois que c'est facile de vivre dans le corps de quelqu'un, de ne pouvoir être au contrôle qu'une fois tous les six mois, et ce seulement quand j'arrive à me hisser à la surface en exploitant une faiblesse ?
Tu crois sérieusement que j'aime ma vie telle qu'elle est maintenant, vraiment ?!

Regarde toi... avec ta vie parfaite...

Tu as un job, des gens qui tiennent à toi, et ce je-ne-sais-quoi que tu m'empêches de voir. Tu recommences même à voir quelqu'un. Et ne fais pas comme si tu ne commençais pas à t'enticher d'elle, je suis dans ta tête je te rappelle.
Tu crois vraiment que ça ne me fais pas plaisir, que ma-... que tu es enfin trouvé un endroit où vivre. Que ça ne m'as pas fait du mal de voir dans quel état tu t'es mise après la mort de ton Féca. Que ça ne me fait pas plaisir de voir que tu réussis enfin à t'en remettre, avec l'éniripsa.

Et moi dans tout ça... où est-ce que je me situe ? Je ne saurais même pas dire si des gens se souviennent de moi...

J'aurais... J'aurais préféré ne jamais voir le jour.



Un long silence pesant s'installa dans la pièce. La rouquine ne trouva pas les mots, à vrai dire, elle et son alter-ego ne s'étaient jamais réellement parlé depuis la mort de leur mentor. Cette discussion, ou plutôt ce monologue avait eu l'effet d'une claque, une claque puissante de celle qui vous fait vous remettre en question.






Après ce jour, Edain ne manifesta plus.
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Miss Main 650
C'est le plus beau jour de sa vie !

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