Can-Brius Pinnoze

Te voilà encore devant la porte à chercher tes clés avec sûrement tes orbites cernées sans doute à cause du monde impitoyable des marchands.  Achat, revente, coup bas, perte de marché... Tout ceci te rend heureux, mais t'éloigne de ta passion passée : les virements optionnellement légaux, les v.o.l. comme tu disais. Je le vois bien que tout ceci te manque. Quand tu me regardes, je sens que tu regardes le passé et plus précisément le jour où tu m'as kidnappé à Tainéla.

Ah ! Tainéla, c'était le bon temps, je te voyais effectuer tes virements avec ardeur. J'adorais t'observer entrain de protéger ton entrepôt avec malice et fourberie contre tous ceux voulant récupérer ce qui maintenant t'appartenait. En même temps vu les attaques que Tainéla subissait, il n'y avait pas d’autre choix. Tu utilisais le piégeage souvent et parfois à excès, que ce soit au sol, sur les murs ou au plafond. Tu adorais voir tes ennemis se débattre dans tes pièges. Ton père t'avait tout appris sur le piégeage et depuis le virement de ses bras par un ouginak et son chienchien. Il t'a même appris à les faire avec les pieds, non sans quelque méthode controversée. Alors que toi, tu n'utilisais pas ta dague offerte par ta mère.

Mais malheureusement pour tes parents, tu as quitté cette vie pour celle de marchand. Cela semble te convenir, tu fais toujours la même tournée des bars quand tu touches un gros lot, mais je le vois bien que ce n'est pas suffisant pour toi. Je sens ton regard nostalgique lorsque tu poses tes orbites sur moi. Je te rappelle un passé que tu voudrais revivre, mais que tu n'arrives pas à retrouver. Malgré tout, tu m'as traité toujours avec amour.

Cependant, ces temps-ci, cette mine nostalgique se transforme petit à petit en un grand sourire. Je te vois maintenant faire virement sur virement avec l'ardeur et la fougue que tu avais perdue. Et maintenant te voilà face à moi avec ta cape volée à la même époque que moi. Mais le temps que tu m'accordes s'écourte par rapport au jour passé dans Astrub.

Toi qui avais l'habitude de ne pas ramener du travail à la maison même lorsque tes cernes n'étaient pas présents. Mais te voilà à en ramener de plus en plus comme maintenant. Lorsque tu es sur ce travail, je t’écoute marmonner toujours avec cette ardeur que tu as retrouvée. Tu parles de retrouver encore plus ta passion perdue ce qui semble maintenant possible. En effet, tu as traîné tes oreilles à droite et à gauche, et tu as entendu parler d'une rumeur via les racontars et les chansons des soûlards des tavernes où tu allais boire. Tu as eu vent, via ces derniers, d'une certaine paume noire, main noire ou encore patte sombre, je ne sais plus vraiment vu que tes murmures sont difficilement compréhensibles. Plus tes recherches s'effectuaient, plus cette rumeur te paraissait de plus en plus vraie. D'après tes recherches, certains marchands auraient peur de se faire voler par quelqu'un ou quelque chose. Cette chose ne laissait pas de trace et avait déjà frappé certains autres marchands. Ceci attirait ton attention totale, car tu reliais ces faits à cette fameuse rumeur qui te paraissait maintenant être une structure de v.o.l. .

Ceci t'a mis de l'espoir dans tes yeux. L'espoir de quoi atteindre à ton rêve de reprendre avec plus de grandeur et d'ambition que de simple contrat de protection. Te voilà debout prêt à repartir sur ta nouvelle piste, l'auberge du Lépreux Chauve que tu côtoyais. Alors que tu pars en me disant en revoir, moi, je te réponds par la seule chose que je puisse te dire, un simple : « Miaou. »