[Quête mineure] Le trésor de Balzacre

Tous les membres de la main peuvent participer à tout moment. La première étape de cette quête commence le 01 Flovor. Les membres de la main ont reçu une lettre de la part d’Olgah quelques jours auparavant.
Ce qui se passe sur le forum est intemporel, ce qui se passe en plusieurs heures sur le forum ne durera que quelques secondes.


La quête se déroule en plusieurs étapes et sur différents supports.



Un tofu noir se posa devant les pieds d’Olgah. Elle le connaissait bien celui là, avec sa petite cicatrice sous l’œil. C’était l’oiseau de Gustave, une brave bestiole ! La violoniste entretenait une relation épistolaire avec le barde. Ils se racontaient leurs nouvelles vies, des nouvelles plus ou moins intéressantes ! La vie du barde semblait plutôt monotone d’ailleurs !
Mais le parchemin que le tofu noir portait à sa patte était sûrement le parchemin le plus intéressant que la jeune femme reçu de Gustave.

Le texte de la lettre:

La jeune femme se remémora la chanson qu’elle avait déjà beaucoup entendu. Elle fredonna alors les vers suivant :
« Coup de lance, de bouclier
Coup de hachoir, ou coup d’épée
Des balafres, il distribuait
Toutes les têtes, il les coupait

Toute la richesse qu’il amassa
C’est sa famille qui la gagna
Si bien que lorsqu’il fut vieillard
Il ne fit qu’une action de couard

Tout son butin, il le cacha
Avec son valet, l’gars Ida
Dans une grotte, ils l’enfermèrent
La porte gardée par une sorcière

Mais un beau jour le vieux tomba
C’est son rejeton qui l’acheva
Un coup de lance dans la bidoche
La plaie était vraiment très moche

Maintenant chef de sa famille
Le fils refusait les broutilles
Lui c’qu’il voulait c’était l’trésor
Sauf que son père il était mort

Mais l’gars Ida était bien là
Aider le fils, il refusa
Sa carrière se finissait là
C’est comme rameur qu’il mourra

Le trésor il le cherche toujours
Faut dire que l’vieux était pas bête
Nommé en dernier recours
Le fils n’en laisserait pas une miette. »

Elle murmura : « Si cette histoire s’avérait réelle, la main gagnera sa part du butin ! Et moi avec... »
Elle plia le parchemin, le rangea dans sa sacoche et prit la direction du Lépreux Chauve…

[...]

La jeune femme ouvrit le parchemin qui lui avait été remis quelques minutes plus tôt. C’était ce qu’elle voulait ! Les agents du coeur avaient bien fait leur travail. Une date était fixée ! Le marchand allait arriver entre le 29 javian et le 2 flovor. Ils apportèrent en plus une information cruciale à la jeune femme : une vente d’esclaves avait lieu tous les ans à la date du premier flovor. Olgah rangea le parchemin dans sa besace en sifflotant. Elle prit la direction de l’enclos pour retrouver sa chère dragodinde et elle chevaucha pendant quelques heures avant d’atteindre la baie de Cania. C’était là que “Mr. Elydre” avait l’habitude d’accoster.

[...]

Les quelques habitués de la taverne faisaient des bruits disgracieux en finissant leurs choppes. Ils servaient de petite animation pour la violoniste qui faisait passer le temps comme elle le pouvait en attendant des nouvelles du marchand d’esclaves. Concours de rots, bagarre, blagues sur la milice, bras de fer… En quelques jours, elle avait vu plus d’activités invraisemblables dans cette taverne insalubre qu’elle n’en avait vu en un mois au Lépreux Chauve.

Aujourd’hui c’était Kiol, le pandawa qui dominait tout le monde au concours. Il enchainait les bières très vite, et était presque inarrêtable. Mais, il s'arrêta quand tous ses adversaires ne purent plus avaler une goutte ! Il venait de gagner une semaine de bières offertes par les autres habitués, un sacré petit pactole… Le manège finit, les habitués sortis, la taverne retomba dans un silence pesant, la jeune femme observait une arakne collée au plafond. Elle entourait sa proie habilement ne se préoccupant pas de ce qui l’entourait. Elle semblait plus intelligente que tous les gens qui restaient dans cette taverne, à moitié endormis sur leurs boissons.

Mais l’ennui d’Olgah toucha à sa fin. La porte de la taverne s’ouvrit dans un claquement. Un disciple de Sacrieur torse nu, très musclé, passa l’entrée. Il commanda trois tonneaux d’eau pour un certain monsieur Elydre. Pendant que le tavernier partait remplir les petites barriques, la jeune femme se rapprocha de l’homme. Il était impressionnant et dépassait la jeune femme d’au moins deux têtes. Ses longs cheveux, sa longue barbe et ses poils sur le torse lui donnaient l’air d’un barbare. Il ne fallait pas trop l'embêter celui là…
Olgah l’interpella : « Malgré la froideur qu’on a en ce moment nos pauvres dragodindes sont toujours assoiffées ! » L’homme répondit en un soupir : « Les hommes le sont plus.
-  Pourquoi, vous vous déplacez sur le dos de vos hommes ? » reprit Olgah en gloussant. L’homme grogna, il n’était décidément pas très sociable. « Ecoutez, si vous voulez discutailler, allez trouver quelqu’un d’autre que moi. ».
La musicienne retourna à sa place, devant sa bière aigre. Elle sortit quelques morceaux de parchemin qu’elle fit parvenir grâce à un tofu à Camille. C’était un message destiné à tous les doigts disponibles, une négociation allait avoir lieu et elle ne pourrait pas la réussir seule.

Le texte de la lettre:

Les quelques habitants de la ville étaient réunis sur la place, le marché avait commencé depuis maintenant 3 heures. Un marché tristement célèbre pour une chose : sa vente d’esclaves. Petits, grands, maigres, musclés, ici ils avaient tous une valeur en kamas.
Les ventes avaient réuni une foule assez importante. Tous devants une estrade. Un homme s’égosillait en espérant faire monter les enchères de quelques piécettes de plus. Les vendeurs passaient d’abord devant la foule pour présenter leurs marchandises : identité, utilité, caractéristiques spéciales… Tout y passait.
Nous avions vu une dizaine de vendeurs et trois fois plus d’esclaves depuis le début, à l’aurore. Un nouveau marchand arriva. L’identité de ces bandit était gardée cachée pour des problèmes de milice. Un homme de l’estrade attira l’attention d’Olgah. Un disciple de sacrieur grand musclé, à forte pilosité. C’était l’homme de main de monsieur Elydre. Et celui qui semblait être son chef prit la parole :« Tous mes hommes sont de braves rameurs, ils ont passé l’été sur l’île d’Otomaï à faire différentes tâches comme couper du bois, tailler de la pierre, chasser. Ils se gèrent eux même, pas besoin de les nourrir, il ne leur suffit que d’une arme pour qu’ils puissent survivre. Enfin si vous avez confiance en eux bien entendu ! »
On entendit des chuchotements dans la foule et quelques paroles fusèrent : « menteur !». Le vendeur d’esclaves eut un sourire. « Très bien, je vais vous montrer leur fiabilité.» Il sortit un rasoir de sa poche. «Ils vont venir raser chacun à leur tour notre ami ici présent. »
[...]
La barbe et les cheveux rasés le sacrieur avait l’air d’un craqueleur. Mr. Elydre avait fait taire la foule. Il commença la présentation de ses hommes. Le premier, un vieil ecaflip au pelage noir scrutait la foule de son unique oeil. Son autre oeil crevé lui donnait un air de pirate. «
Voici Rog, un fier disciple d’Ecaflip. Il est spécialisé dans la pêche de toutes sortes de poissons, dans la cuisine et dans la confection d’outils de toute sorte. Très bon rameur, il peut s’adapter à toutes sortes de tâches physiques. Enfin comme chacun des hommes ici présent ! »
Le vendeur montra son deuxième homme, un certain Muad, un disciple d’Eniripsas aux ailes abimées et aux cheveux blanc. Son maître le vendait pour ses compétences en soin, en alchimie et aussi en couture. Il était très fort physiquement.
La troisième personne était un disciple de Iop au regard sombre et aux cheveux ardents.
Turss était l’esclave parfait : il savait cuisiner, nettoyer, chasser, casser des pierres, compter et en plus il était bon au lit....
Le dernier du quatuor, un petit ouginak trapu, son pelage était blanc et ses yeux rouges.
C’était Adij, un disciple d’ouginak albinos. Il savait miner, et repérer les vraies pierres précieuses du premier coup d’oeil. Il avait aussi quelques compétences en joaillerie.

Le crieur prit la parole : « Chaque homme coûte 15 000 kamas, si vous voulez les quatre ce sera pour 55 000 kamas !  Allez 55 000 kamas! »
Olgah se tourna vers ses alliés, aucun des esclaves ne s'appelait Ida... Comment savoir lequel était le valet ?

 
 
 
 

Emyn Muil se tenait aux côtés d'Olgah lorsque Kalirr arriva.

« Alors, lequel est-ce ? Autant te dire que je paye rarement content et, aujourd’hui, ne peux pas payer 55 000 kamas au comptant. »

« Hé bien, demandons ! répondit-il, avant d'interpeller à haute voix le marchand d'esclaves : Je cherche un valet pour mon manoir ; l'un d'eux connaît-il déjà le métier ? »

Varjo avait eu le temps de lire la lettre peu avant son départ, et avait atteint le marché des esclaves après une longue route. Il avait pu reconnaître Olgah dans la foule et était à ses côtés quand chacun des esclaves fut décrit. Lorsqu'Emyn posa sa question au crieur, Varjo dit à voix basse :

« L'homme qu'on cherche est un ancien valet nommé Ida. Dans les esclaves qui ont été présentés, j'en vois deux qui pourraient correspondre à sa description. Il y a d'abord Turss, qui sait tout faire, comme un bon valet, mais aussi Adij, dont le nom est celui d'Ida à l'envers, mais avec la consonne "j" en plus. D'ailleurs, il sait miner et a un don pour trouver des pierres précieuses : il aurait donc pu servir à enrichir le trésor de Balzacre. Les deux possibilités me semblent plausibles, mais il va falloir attendre la réponse du crieur pour qu'on ait peut-être la bonne solution ! »

Varjo se tut ensuite et attendit patiemment que le marchand d'esclaves s'exprime.

Olgah ne put s’empêcher de sourire devant les remarques de ses camarades, ils étaient décidément de meilleurs enquêteurs qu’elle.

Le marchand d’esclaves prit la parole « Aucun d’entre eux ne connaît le métier malheureusement mais je peux vous assurer qu’ils s’y feront. Ils pourront à coup sûr s’occuper de l’entretien de votre terrain. Ne vous en faites pas mon petit monsieur ! Et puis avec un peu de temps, ils pourront devenir excellents !»

L’eniripsa enchaîné se racla bruyamment la gorge.

Le vendeur reprit :« Ah mais oui ! J’oubliais notre ami Muad ici présent est l’ancien valet de la famille Olaz ! Il pourra sûrement vous satisfaire monsieur !»

Une voix sortie de la foule « Je le veux, je propose 16 000 kamas ! »

Le crieur reprit : « 16 000 kamas, 16 000 kamas »

Une femme annonça qu’elle prendrait les quatre pour 60 000 kamas.

Les négociations s’annoncent plus compliquées que prévu...

 

 


 

Olgah regarda son mentor s'éloigner. Elle se gratta nerveusement la tête en écoutant les sommes monter. Ce fameux monsieur Elydre avait un don pour vendre ses hommes ! Pour Varjo, il fallait se tourner vers Turss et Adij. Mais Muad semblait avoir aussi des points communs avec Ida... Est ce qu'Ida était bien un de ces hommes au moins...
Le marchand se tourna vers Emyn : « Allons mon bon monsieur, vous n’êtes pas intéressé par mon Muad ? Vous allez le laisser filer ? »


«Enfin monsieur, peut-on avoir une fortune comme la vôtre et la laisser dépérir ? Vous avez devant vous l’affaire qui complétera vos rentes ! Quatre hommes bons en tout. Quatre braves pour protéger votre personne. Quatre domestiques pour accueillir vos hôtes. Quatre coursiers pour envoyer jour et nuit des billets doux à vos amantes. Et enfin, quatre ressources dont la valeur marchande ne baisse jamais ! Croyez-moi, investir dans l’humain c’est l’assurance d’une économie vivante ! Enfin, si vous préférez abandonner vos coffres et les laisser jeûner jusqu’à la mort, je dois bien vous avouer que cela n’est pas mon souci. »
Le jeune homme se tourna vers l'homme au chapeau bleu. Son amulette se cogna sur son torse. On pouvait en effet apercevoir le signe distinctif d'une maison.

Ce signe ornait le bouclier d'un très grand guerrier : Paul Balzacre. Mais il était peu connu dans le monde des douze.

«Et bien, vous êtes bien courageux pour un esclave. Parler de la sorte a une personne telle que moi..! Mais vous êtes assez convaincant ! De plus, je vois que Mr. Elydre donne le paquet cette année. Des esclaves dans la foule pour trouver des acheteurs potentiels, c'est vraiment très fort !
C'est vrai que ses esclaves sont de beaux jeunes hommes, et qu'on en manque a la maison. Mais j'ai plutôt l'habitude de vendre des gens tels que toi a ton maître ! En même temps, ils ont l'air super compétents, et si je n'ai pas à les nourrir... Je peux tenter le coup ! Si je les ai, tu m'offriras une bière. Et puis, ce ne sont pas les kamas qui manquent a la maison !»
L'homme se dressa sur la pointe des pieds avant d'encherir  : «Je les prends à 61 000 kamas»

Varjo rejoignit Kalirr et assista à sa discussion avec l'individu aux somptueux vêtements.
Lorsque ce dernier accepta le conseil du valet de Trèfle, Varjo aborda alors le riche homme :

« Bonsoir Monsieur ! Je vois que vous avez déjà fait la connaissance de Bernard, mon esclave domestique ! Excusez-le s'il est un peu désagréable avec les gens de votre importance, c'est juste que vous avez dû lui rappeler son ancien maître, qui le traitait beaucoup moins bien que moi. Mais venons-en à la raison de ma venue : comme je vois que vous comptez acquérir ces quatre esclaves, que diriez-vous si, après votre achat, je vous échangeais Bernard contre deux des quatre hommes que vous aurez obtenus ? J'ai envie de renouveler mon personnel, car un peu de changement ne me ferait pas de mal. Comme vous avez pu le voir, Bernard est un très bon conseiller, en plus d'être un parfait négociateur, donc avec lui, vous saurez vous enrichir facilement ! Il sait lire, écrire, jardiner, cuisiner et faire la lessive : que demander de plus ? Bien sûr, pour cela, il faudrait que Bernard soit d'accord, car je ne supporterais pas qu'il quitte à contre-cœur mon domaine qu'il aime tant. Peut-être même qu'il vous fera une meilleure proposition que la mienne ! »

Varjo s'interrompit ensuite, attendant la réponse de son interlocuteur, et laissant à Kalirr le choix d'accepter, de proposer une meilleure offre, ou bien de refuser. En échangeant le valet de Trèfle contre deux esclaves, Varjo espérait réduire les dépenses de la Main. Cependant, pour cela, Kalirr devait trouver un moyen de s'enfuir une fois acquis par le riche individu... Allait-il prendre ce risque ? Ou bien avait-il une autre idée en tête ?

« Où est passé Kalirr ? »
Olgah montra discrètement les deux hommes, à quelques pas d'ici qui étaient visiblement en pleine discussion.

Le marchand, lui était resté bouche bée pendant quelques secondes. La réponse du roi de cœur l'avait surprit. Il tenta de garder son calme en grognant : « Nous sommes ici pour des échanges sérieux monsieur ! Si vous êtes ici pour vous moquer, je vais vous demander de passer votre chemin. »

Olgah posa une main sur l'épaule d'Emyn avant de dire : « Nous ne voulons pas vous offenser monsieur, mais... comprenez mon père ! Vos hommes ont l'air si parfaits... S'ils sont vraiment tels que vous les décrivez, nous serions prêts a mettre beaucoup ! Nous aimerions juste nous entretenir avec ce Muad, quelques instants ! »

Le marchand grommela : « Quand vous dites beaucoup à combien vous pensez ? »
La violoniste se tourna vers Emyn avant de dire : « De quoi racheter deux où trois esclaves de plus ! »
Le vendeur accepta alors l'offre du père et de la fille. Après tout qu'est ce que ça lui coûtait, il connaissait la valeur de ses hommes !
« Vous allez pouvoir lui parler quand j'aurai vendu les trois autres. »
Olgah se tourna vers Emyn et murmura : « Tu as des kamas toi ? »


Pendant ce temps, à quelques pas d'ici l'adolescent était face aux deux hommes, il avait l'air indécis. Il s'adressa a Varjo : « Au premier abord, je vous avais pris pour quelqu'un du bas peuple mon cher ami ! J'aurais presque cru que votre Bernard était votre maître. Mais, vous avez de la prestance en plus et vous avez l'air d'être un très bon maître pour le laisser se vêtir de cette façon. Votre offre est alléchante, mais j'ai aussi besoin de personnel, et votre Bernard, ne vaut quand même pas une paire de bras en plus. Nous pourrions nous arranger avec quelques kamas en plus ! Et puis... Je crois qu'un des hommes est déjà en train de partir pour quelqu'un d'autre, il va falloir que je règle ça.»

Il cria : « Non, non pas question, je veux les quatre hommes ! Et c'est tout, je mets 70 000 kamas.»

Il se tourna vers Kalirr et Varjo et reprit : «Votre Bernard et 7 500 kamas contre mes deux hommes ! Cela vous va ? »

Le marchand se frottait les mains, les ventes allaient être très bonne cette année.

Varjo serra la main du riche homme, le sourire aux lèvres :

« Oui, merci, cela me convient parfaitement ! Je vois que vous êtes un homme d'affaires, et vous vous entendrez donc très bien avec Bernard, j'en suis sûr ! Il va peut-être me manquer, mon esclave domestique, mais je suis certain que vous le traiterez aussi bien que moi et qu'il se sentira très vite comme chez lui. Sinon, excusez-moi pour cet accoutrement peu sophistiqué, je n'ai appris la nouvelle de ce marché que très tard, et je n'ai donc pas eu le temps de prendre soin de mon habillement. En revanche, comme vous le voyez, j'ai tout de même veillé à bien présenter Bernard, pour qu'il ait une tenue à l'image de ses compétences... Il a bien mérité une telle parure, après toutes ces années de service ! »

Satisfait de sa négociation, Varjo tourna sa tête vers le crieur, pour rester attentif à l'évolution des enchères. Il pensait que cette transaction serait une bonne stratégie, car, même si le valet tant recherché ne se trouvait pas parmi les deux esclaves échangés, Kalirr pourrait très bien aller interroger les deux autres esclaves une fois qu'il serait entre les mains du fortuné.

Le crieur demanda au vendeur de quitter l'estrade, il avait déjà dépassé le temps imparti. Mr. Elydre invita donc ses clients à se rendre jusqu'à son campement pour reprendre les négociations. Olgah et Emyn lui emboîtèrent le pas, suivis de près par l'adolescent, Varjo et son "Bernard".

Le campement était situé à quelques kamamètres du marché, juste a coté du port. On pouvait y voir de gigantesques tentes dans lesquels il y avait des dizaines d'esclaves. Beaucoup plus que ce qu'Olgah imaginait, et surtout autant de personnes de plus qui pourraient être Ida. Mais il ne fallait pas se décourager !

Varjo et Kalirr gardaient un œil sur l'adolescent. Ils le virent se décomposer en quelques secondes. Ses yeux étaient braqués sur un esclave tout chétif occupé à remplir de grandes jarres d'eau. Il tonna :« Qu'est ce qu'il fait encore là celui là, je t'avais demandé de le liquider, je t'avais même fais un prix pour que tu le fasses disparaître !!!»

Le vendeur perdit instantanément son sourire, il rétorqua : « Il fait du bon travail, il a sa place ici, je ne pouvais pas l’abandonner au milieu des aborigènes»

Le jeune homme vira au rouge en entendant la réponse : « Tu te rends compte tous les kamas que je t'ai donné, tout ce que tu as gagné grâce à moi? Tous les esclaves que je t'ai fournis. Tu n'avais qu'une seule chose à faire... »

Le marchand d'esclaves prit quelques secondes, ses magnifiques ventes étaient en train de virer au cauchemar, il dit : «Pardonnez moi monsieur Balzacre, il aura disparu la prochaine fois que vous me verrez, acceptez en compensation mes quatre esclaves, j’espère que nos relations continueront malgré ma grosse erreur ! »

L'enfant gâté se calma, il se tourna vers Varjo, prit rapidement les 7 500 kamas que le féca lui tendait et partis, ses trois nouveaux hommes derrière lui, dont Kalirr. Varjo avait maintenant en sa possession deux esclaves : Turss et Adij.

Olgah se tourna vers Emyn, a qui elle avait déjà chanté la chanson. Elle savait que comme elle, il avait compris, l'homme avec qui Varjo et Kalirr avaient fait des affaires était en fait le fameux fils de la fable ! Le cinq de cœur et le valet de trèfle avaient fait un travail remarquable, mais, qu'est ce que Kalirr faisait encore avec lui...

Le vendeur avait l'air dépité, il se tourna vers Olgah et Emyn et leur annonça que s'ils le souhaitaient encore, il serait sur le port pour deux jours, et qu'il serait à leurs entières dispositions pour trouver un esclave qui leur conviendrait.

Emyn prit un air embarrassé suite à l'altercation entre le marchand et Balzacre.

« Hé bien... Écoutez, si ça peut vous arranger par la même occasion, cet esclave qui pose visiblement problème m'intéresse. »

Le vendeur semblait surpris. « Lui... Vous savez, il a de l'expérience en tant que valet, mais... Il n'est pas encore apte comme le sont la plupart de mes autres hommes ici présents... Mais bon, vous m’enlèverez une épine du pied ! Je vous le fait pour seulement 5 000 kamas, mais j'espère vous revoir à une prochaine vente ! »

« 5000 kamas ? Ca me convient très bien ! Bah, si ça peut vous aider, c'est tant mieux... Je ne manquerai pas de venir à une prochaine vente, ça vaut le détour ! »

Maintenant, il fallait faire le point : interroger cet Ida, et savoir comment libérer Kalirr.

Le vendeur attrapa la bourse et poussa l'homme maigrichon vers Emyn.
« Il s'appelle Ida, c'est l'ancien valet de Monsieur Balzacre. »

Pendant le retour à Astrub d'Emyn, de Varjo et d'Olgah le valet ne décrocha pas un seul mot. Il était silencieux comme ci on lui avait coupé la langue et ne répondait à aucune questions. Alors que les deux nouveaux esclaves de Varjo ne manquait pas une occasion pour placer un mot, souvent inutile...

De son coté Kalirr commença une nouvelle vie tout à fait différente. A peine parti du campement de Mr. Elydre, Émilien Balzacre emmena sa nouvelle troupe à la taverne. Il fit s’asseoir ses trois nouveaux hommes et récupéra la bague du doigt de Kalirr. «Voilà une belle récompense. Avec cette bague tu vaux le double de ce que je t'ai acheté et ton pauvre maître ne l'a même pas remarqué. »
Sa bière finit, et le verre d'eau payé à ses esclave terminé, le jeunot ordonna à l'osamodas de monter sur une dragodinde.

Ils chevauchèrent pendant quelques heures avant d'atteindre une très grande demeure.
Les trois esclaves furent transportés vers une petite grange à quelques pas de la maison.

«Voilà votre chambre ! » Il fixa les trois hommes avant de dire « N'essayez pas de vous enfuir, sinon j'aurais votre peau.»
Il sortit de la bâtisse en claquant la porte et fit tourner la clé deux fois.
La grange était petite et elle sentait le bouftou. A coté de la porte, contre le mur il avait un grand coffre tout poussiéreux fermé par un gros cadenas. Au fond l'homme au chapeau bleu et ses compères trouvèrent trois tas de paille sur lequel il y avait tout de même une couverture en laine de bouftou. Les deux compères de l'osamodas se jetterent sur une couchette. Il n'en restait plus qu'une pour le pauvre Kalirr, celle juste à coté d'une supposé fenêtre qui avait perdu sa vitre.
Quelques secondes plus tard, l'ecaflip borgne se tourna vers Kalirr. Il lui tendit sa main : «Je suis Rog» il montra son copain : « Lui c'est Muad»
Kalirr s'empressa de serrer la main des deux hommes en essayant de cacher son air de dégoût.
Serrer la main d'hommes objets, quel affront !



Ida, Adij et Turss sont interrogeable en jeu au Lepreux Chauve, je mettrais les meilleurs échanges ici.
L'aventure de Kalirr continue sur le forum pour des soucis de décors !

 
 
 
 

Pendant le trajet, Varjo avait commencé à se soucier du sort de Kalirr : où était-il ? Dans une petite cabane isolée au fond du Bois de Litneg, et entourée de mulous affamés ? Ou bien dans un campement de kanigrous aux abords des Dents de Pierre ? Ou encore dans un des stands de la Foire du Trooll ? Et que pouvait-il bien faire sur les ordres de son maître ? Jardiner, cuisiner, faire le ménage, couper du bois, faire la lessive, ou encore récolter des patates ? Toutes ces questions sans réponses jetèrent le doute dans l'esprit du jeune Féca, qui se sentait légèrement responsable de la tournure des événements. Pour lui, la priorité était désormais de retrouver Kalirr sain et sauf : le trésor de Balzacre pouvait attendre !

De retour à Astrub, Varjo sortit de ses pensées et se tourna instinctivement vers Ida, qui, au vu de son histoire passée avec la famille Balzacre, devait être la personne la mieux placée pour l'aider :

« Dis, excuse-moi de te déranger, mais tu ne connaîtrais pas cet homme richement vêtu qu'on a rencontrés tout-à-l'heure ? Il est de la famille Balzacre et apparemment tu aurais déjà travaillé pour lui autrefois. Là, il vient d'emmener un de nos amis avec lui, et, d'après nos sources, il le retiendrait captif chez lui comme esclave. On se sent un peu fautifs, car il disait qu'il l'invitait chez lui pour des affaires commerciales, et il était trop tard lorsqu'on a compris qu'il lui avait tendu un piège ! Maintenant, on ne sait plus trop quoi faire, et plus le temps passe, plus nos chances de pouvoir le retrouver diminuent, car je ne doute pas qu'il s'attendra à ce qu'on se mette à sa recherche, et partira donc rapidement vers une autre cité... Sais-tu où il habite ? Je sais qu'on ne se connaît pas très bien et que tu pourrais donc avoir du mal à nous faire confiance, mais tu es la seule personne grâce à laquelle on pourrait sauver notre ami ! Si tu nous aide, on te seras très reconnaissants et on te récompensera à ta juste valeur. »

Cette requête prononcée, Varjo attendit la réponse d'Ida. Il ne lui avait pas dit la vérité au sujet du valet de Trèfle, car il se disait que, si l'ancien valet de Monsieur Balzacre apprenait que Varjo avait en réalité échangé Kalirr contre deux esclaves, il serait peut-être moins enclin à vouloir l'aider. Le Féca s'était donc dit que, s'il faisait passer cela pour un enlèvement, la gravité des faits, mêlée aux possibles mauvais souvenirs qu'Ida pouvait avoir de son ancien maître, pousserait l'esclave à vouloir prendre sa revanche vis-à-vis de l'héritier de Monsieur Balzacre.

« Dis, excuse-moi de te déranger, mais tu ne connaîtrais pas cet homme richement vêtu qu'on a rencontrés tout-à-l'heure ? Il est de la famille Balzacre et apparemment tu aurais déjà travaillé pour lui autrefois. Là, il vient d'emmener un de nos amis avec lui, et, d'après nos sources, il le retiendrait captif chez lui comme esclave. On se sent un peu fautifs, car il disait qu'il l'invitait chez lui pour des affaires commerciales, et il était trop tard lorsqu'on a compris qu'il lui avait tendu un piège ! Maintenant, on ne sait plus trop quoi faire, et plus le temps passe, plus nos chances de pouvoir le retrouver diminuent, car je ne doute pas qu'il s'attendra à ce qu'on se mette à sa recherche, et partira donc rapidement vers une autre cité... Sais-tu où il habite ? Je sais qu'on ne se connaît pas très bien et que tu pourrais donc avoir du mal à nous faire confiance, mais tu es la seule personne grâce à laquelle on pourrait sauver notre ami ! Si tu nous aide, on te seras très reconnaissants et on te récompensera à ta juste valeur. »

L'esclave resta muet. Les doigts décidèrent de le laisser. Ils prendraient le temps de le cuisiner plus tard. Ils étaient fatigués par les négociations et par le chemin en dragodinde qui était vraiment long... Ils envoyèrent les trois hommes dans le tripot caché où ils les enfermèrent.

Quelques heures de repos plus tard, Varjo et Olgah partirent chercher l'homme frêle dans son tripot. Il était recroquevillé sur lui même, mais après une séance de médecine, il donna une information importante : la position du manoir de Balzacre.
Kalirr semblait être retenu dans Hauts des Hurlements, à deux heures de dragodinde de la diligence de la baie de Cania.
Les deux doigts renvoyèrent Ida au tripot, et laissèrent un message à tous leurs confrères à la taverne.  






Pendant ce temps à des milliers de kamamètres d'ici

Le champs était libre. Personne, juste un long champs a passer, et Kalirr pourrait s'enfuir. Ses deux confrères ne le regardait pas c'était le moment parfait ! Mais juste au moment où le valet de trèfle mit ses mains sur le bord de la fenêtre, il put entendre un bruit de clé dans la serrure. Il se retourna instinctivement. Il put alors apercevoir son " maître"  qui lui dit : « Alors Bernard, on pense déjà à me fausser compagnie ?». Il se mit à ricaner puis demanda aux trois hommes de le suivre. Ils firent le tour de la maison et se retrouvèrent derrière la maison. Le maître annonça aux deux nouveaux concubins de "Bernard" qu'ils allaient couper le bois et le ranger. Il leur donna deux haches parfaitement aiguisé. Kalirr, lui devait suivre Mr. Balzacre. Le jeune homme le dirigea à l'intérieur de la maison. Il arriva dans une salle gigantesque avec une cheminée au fond, quelques portes, une table et des chaises sur lequel était assise une vieille femme.
«C'est ma mère, mais ne lui parle pas.»
Le jeune Balzacre dirigea l'osamodas vers un bureau. Il sortit un tas énorme de dossier. Il dit : « J'ai un peu de mal avec ma comptabilité, tu vas t'en occuper.»

Le jeune Balzacre leva ses troupes à l'aube, il cria un peu. «Le bois ne va pas se ranger tout seul !». Les deux jeunes compagnons de Kalirr se levèrent rapidement, ils attrapèrent leurs haches et partirent directement à leur besogne. Mr. Balzacre se tourna alors vers son esclave. Il lui jeta un parchemin dessus. C'était le parchemin de la veille. «J'ai reçu ce parchemin ce matin. Cherche dans les archives le nom de Camille le translucide, il ne me dit rien. Mais bon, mon père ne me disait pas tout... Allez dépêche toi !»

Kalirr s'était occupé de la partie "Astrub" la veille. Il savait donc parfaitement où se trouvait le parchemin qu'il devait falsifier. Et il lui fallait du temps pour pouvoir imiter l'écriture du père Balzacre sans que le fils ne puisse le remarquer. Il se tourna vers son maitre : « Je ne sais pas où se trouve la partie Astrub... Au milieu de tous ces documents, vous pourriez m'aiguiller ?»
Le jeune devint tout rouge il commença a crier : «Ce n'est pas mon travail sale incapable ! Tu ne mangeras pas tant que tu n'auras pas trouvé ce que je cherche ! Et si par malheur je n'ai pas ce papier entre les mains ce soir tu dormiras dans l'étable, j'espère que tu aimes les bouftous.»
Il sortit du bureau en claquant la porte et se dirigea vers une autre pièce.
Le valet de trèfle avait maintenant toutes les cartes en mains. Cela lui rappelait de vieux souvenirs. Il allait devoir faire comme à toutes ces parties où il n'avait eu qu'un deux et un sept en main : un bon coup de bluff !
Il se tourna vers une armoire avec des papiers parfaitement rangés et prit un parchemin.

Olgah et Varjo s'activaient, ils allaient partir tous les deux à la recherche du valet de trèfle. Les autres étaient trop occupés! En même temps quelle idée, un message du jour pour le lendemain... Alors qu'ils préparaient leurs montures, ils furent arrêtés par une femme qu'ils n'avaient pas entendu arriver. Bien qu'elle l'avait déjà aperçu, c'était la première fois qu'Olgah se retrouvait en face du valet de pique. L’arlequine gloussa avant de dire : «Popopop, les cocos ! Où qu'vous croyez filer comme ça ? S'courir Kalirr ? Les garçons, s'il y a bien quelqu'un dont il faut s'porter au s'cours, c'est la personne qui retient not' Collyre chez elle. Et, connaissant l'Coléreux, 'pouvez être sûrs qu'il reviendra avec son geôlier, l'argent de celui-ci et même un ou deux pactoles glanés en ch'min. S'il y a quelqu'un capab' d'convaincre son ravisseur de lui rendre sa liberté ET de se faire payer pour accepter de partir, c'est l'Chapeauté. Ni plus, ni moins. Alors occupez-vous d'choses plus urgentes, Collyre n'est pas une priorité, loin d'là ! L'important, c'est surtout d'savoir si l'on aura suffisamment de place pour entasser le magot qu'il va nous rapporter.»




Dans le domaine Balzacre
« Ensuite, ce fameux Camille a effectivement déjà traité avec votre père. Regardez la somme ! Pouvez-vous passer à côté de quarante mille kamas en ce moment ? Vos comptes nous dises que non. Il n'est pas sur la fiche d'Astrub, j'en déduis qu'il n'y ait pas originaire. Mais selon sa lettre il y séjourne pour une semaine. C'est l'occasion. À moins que votre illustre figure ne connaisse son adresse exacte où nous pourrions lui rendre visite ? »
Le jeune Balzacre prit le temps de réfléchir. De ce qu'il savait ses comptes ne se portaient pas trop bien, et puis cette visite à Astrub ne pouvait que lui être bénéfique! Renouer le contact avec des anciens alliés de son père et récupérer des kamas, quelle aubaine !
«Envoie un tofu à une bonne auberge là bas, réserve une chambre. Si je ne dors pas sur un bon lit, tu vas le payer !  Ensuite va chercher les autres qui partagent ta piaule. Ils vont partir avec nous. Occupez vous de préparer les dragodindes. Et habillez vous bien, je ne veux pas de trois pouilleux à mes cotés. Ah oui, et va dire a ma mère que je pars, qu'elle prépare ma tenue. »
Kalirr acquiesça.
Le jeune homme tonna : «Dépêche toi bon à rien!»
Après un tour à la volière, dans le jardin, puis dans sa cabane, Kalirr passa les portes de la maison et se retrouva en face de la pauvre veuve. Elle avait un regard triste. Mais ce n'était rien à coté de celui qu'elle faisait lorsque l'osamodas lui annonça qu'ils allaient partir. Elle prit la main de Kalirr entre ses deux paumes chaudes et lui demanda de veiller sur son fils avant de se retourner et de partir à sa besogne.

L'écurie était sale, et les dragodindes étaient aussi maigres que les servants de cette maison. Sauf une bien grasse, comme ont dit : tel maître, telle dragodinde ! Les trois hommes préparèrent quatre montures. Il ne manquait plus qu'une personne : le maître qui se faisait encore attendre ! Il arriva, quelques dizaines de minutes plus tard, habillé de bleu. Il lança quelques jurons sur ses servants avant d'enfourcher sa monture et de partir en prenant quelques kamamètres d'avance.