Candidature - Meredydd Éranée

Petite musique pour mettre dans l'ambiance, si cela vous intéresse.

La pièce était sombre. Au centre de la salle, posée sur une table, une simple chandelle éclairait au gré du vacillement de la petite flamme faible, brillant tel un infime espoir dans des ténèbres sans noms. Non loin, une vague silhouette, à peine perceptible. L’air perdu, elle vint se rapprocher de la bougie, l’observant. La lumière éclaira alors une femme, disciple du dieu Iop. Son visage était marqué par le temps et la fatigue. Elle devait approcher les trente-cinq à quarante printemps et n’était plus de première jeunesse. Son passé combattant se traduisait par la cicatrice unique qu’elle portait de la droite de son front au bas de sa joue du même côté. Son expérience guerrière était aussi visible par la simple présence d’une armure de couleur sombre comme la nuit, et de l’épée à sa ceinture.

L’on pouvait lire dans les traits de la Iop une interrogation, alors que son regard quitta la bougie pour observer les recoins de cette petite pièce. Elle se demandait où elle était. Ce qu’elle faisait là. Et de fait, sans doute comment elle était arrivée là. Ses interrogations furent bientôt coupées court.

“- Tu te demandes ce que peut bien représenter cet endroit ?”

A la réaction de la femme, on pouvait deviner qu’elle connaissait cette voix, au timbre masculin. Ses yeux s’humidifièrent alors qu’elle cherchait autour d’elle.

“- Eydan ?
- Il représente ce qu’il reste de toi. Et cela m’afflige.
- Ils ont eu raison de moi. Ils ont gagné.
- Si tu as baissé les bras, alors c’est le cas.”

Une timide larme vint couler le long de la joue de la femme alors qu’elle cessa de chercher, ne voyant pas d’autres silhouettes dans la pièce. La voix d’Eydan retentit de plus belle.

“- Tu as toujours eu honte de tes larmes, de tes faiblesses. Mais sais-tu pourquoi l’on pleure ?
- Parce que l’on est pas assez fort pour retenir ses larmes ?
- Parce qu’on à été fort trop longtemps. Tu as toujours dit être faible. Tu le disais quand tes instructeurs ne parvenaient pas à t’enseigner la voie des armes. Tu le disais quand ton père te sermonait de n’être pas une Iop aussi aguerrie que d’autres. Quand tu perdais des soldats sur le champ de bataille. Mais contrairement à ce que tu crois, tu n’es pas faible. Tu es forte, Meredydd.
- Je n’ai pas été assez forte pour vous protéger.
- Nous n’avons pas été assez vigilants. La faute ne t’incombe pas qu’à toi.
- Les choses sont devenues si difficiles depuis que vous êtes partis.
- Depuis la débâcle, tu es restée enfermé des semaines chez nous, dans le noir. Tu es restée enfermée dans ta souffrance. Je suis venu te dire qu’il était temps que cela change. Ils ont détruit ta réputation. Ils t’ont éloigné de nous. Mais tu es encore en vie.
- Et que veux tu que je fasse ?
- Tu sais pourquoi ils ont fait ça. Pourquoi ils nous ont trahis.
- Oui. La corruption règne. Ils disent combattre au nom du bien mais ne valent pas mieux que ceux de Brâkmar. Il est aisé de batir des murs et de les peindre en blanc, mais garder des idéaux intacts est une autre paire de manche. Ils font surtout ça pour la propagande, pour envoyer les plus jeunes au front, la fleur au pommeau. Nous ne sommes pas comme ces imbéciles qui croient encore que le bien et le mal existent en ce monde. Il n’y à que les disciples des dieux, et ce qu’ils font de ce monde. Beaucoup n’ont pas vu la guerre. Ils la décident et la mènent depuis leurs blanches tours d’ivoire. Mais toi et moi nous savons. Nous avons vu ces horreurs.
- Trop souvent.
- Je ne pourrais pas arrêter la guerre.
- Ce n’est pas ce que je te demande. Je te demande de protéger ta cité de ceux qui agissent contre elle. Ceux qui t’ont trahis et ont guidé tes hommes dans une embuscade doivent être les mêmes qui ont empoisonné ton père. Ce sont les ambitieux. Ce sont ceux qui enverraient une armée pour défendre leurs possessions personnelles ou leur porte-monnaie uniquement dans leur intérêt. Ceux-là, ils conduiront la cité à la ruine. Et de par notre rôle, nous avons été imbriqués dans ce jeu politique. Maintenant que tu y es, tu dois jouer à leur jeu.
- Je les combattrai. Je vous vengerai.
- La vengeance est dangereuse. N’agit pas spécifiquement dans ce but. Quand on combat un monstre, il faut faire attention à ne pas devenir comme lui.
- Que veux-tu dire ?
- Que je te connais. Mieux que tu ne te connais toi-même.
- Je sais.”

Face à la femme, sortit bientôt de l’obscurité environnante, un Iop d’un âge similaire. Il portait une armure aux reflets blancs et bleus, épée au côté. Un petit sourire vint alors se former sur le visage de la femme, qui approcha sa main. Grande fut sa déception lorsque les doigts traversèrent la forme devant elle, comme s’il ne s’agissait que d’un écran de fumée. Elle fronça alors les sourcils, l’air profondément triste. La voix masculine prit alors un ton rassurant.

“- Je suis désolé. J’aurais aimé te tenir dans mes bras encore une fois.
- Pourquoi n’es tu pas venu me voir avant ?
- Je ne voulais pas que tu restes seule plus longuement. Mais je ne veux pas non plus embrouiller ton esprit trop fréquemment. Les gens sains d’esprits ne parlent pas ainsi aux fantômes de leur passé.
- Mais cela me conforte de te voir.
- Je sais. Je cherche à te faire aller de l’avant, pas à te voir reculer. Tu as encore des soldats qui te sont fidèles. Tu peux t’en servir pour t’aider. Même si tu as été mise au repos après la débâcle de Sidimote, tu sais comme moi que ceux qui te sont loyaux le resteront quelque soit ton état. Malgré ton procès, tu es encore commandante, que je sache. Ils t’ont même renommée la veuve blanche, tu le sais.
- Oui. C’est vrai. Mais la poignée que nous sommes aura bien du mal à agir. Ceux de la ville qui ne me soutiennent pas me haïssent.
- Tu n’y arriveras pas seule, c’est certain. Mais tu sais qui peut t’aider.
- Qui ?
- La lettre. Dans le bureau de ton père. Ceux qui l’aidaient. Ceux qui ont aidé ta famille à devenir ce qu'elle est. Tu auras besoin d’eux, et ils seront intéressés par l'influence que tu pourrais encore avoir.
- J’ai été un pion toute ma vie. Je peux bien l’être un peu plus longtemps.
- Les pions ne le sont que s’ils n’en ont pas conscience.
- Tu sais que je ne suis pas douée pour me faire de nouveaux amis.
- Je ne parle pas d’amis mais d’alliés. Rien ne te force non plus à être sincère mais il te faudra obtenir leurs bonnes grâces. Et tu n’es pas si mauvaise en politique. Tu te sous-estimes encore. Quand on commande, on fait autant la guerre que la politique.
- Je ferai ce qu’il faut. Mais tes conseils me manqueront.
- Tu as déjà été loin sans mes conseils. Tu n’as pas eu besoin de moi les 20 premières années de ta vie, Meredydd. Tu n’étais pas aussi douée à l’épée que les autres Iop alors tu as choisis d’apprendre la stratégie, l’art de la guerre, de cultiver ton esprit. Et de fait, plutôt qu’être un simple soldat, tu es devenue officier. Tu es là où tu es grâce à toi et uniquement à toi. Quelle preuve de plus as-tu besoin ?”

Sans répondre à cette question, la femme se contenta de sourire doucement à l’homme se dressant devant elle. Quelques instants s’écoulèrent ainsi, le duo se dévisageant en silence. Il fut bientôt rompu par la voix féminine de la Iop.

“- Vous me manquez tellement.
- Tu nous manques aussi. A ton père. A moi. Et à elle. Nous t’attendons. Mais pas tout de suite.
- Quand ?
- Pas tout de suite. Ta tâche en ce monde n’est pas terminée. Pas encore.
- Mais nous nous reverrons ?
- A la fin, oui.”

Alors que le Iop commençait à disparaître, il ajouta.

“- Je t’aime.”

Touchant la bague argentée à son annulaire gauche, la Iop répondit, les larmes aux yeux.

“- Je t’aime..”

La bougie s’éteignit lorsqu’elle se retrouva seule dans la pièce. Dès lors qu’elle rouvrit les yeux, elle s’aperçut qu’elle n’était plus dans la même pièce. Un fin trait de lumière passait sous les rideaux voilant les fenêtres. Autrement, la pièce était sombre. Il devait être midi et elle avait trop longtemps vécu dans le noir. Alors elle poussa la couette, se leva de son lit et alla ouvrir le rideau. La vive luminosité l’aveugla quelques instants, avant qu’elle ne regarde la cité blanche au dehors. Eydan avait raison. Il était temps qu’elle cesse de se cacher.

Elle avisa brièvement son mannequin, équipé de son armure aussi noir que son deuil, pensive. Elle n’avait cessé de la porter depuis la mort d’Eydan. Et elle continuerait jusqu’à la fin.

Son attention se porta bientôt sur son bureau en bois travaillé. Actionnant un petit mécanisme caché, elle ouvrit une trappe placée en dessous du plateau. C’est là qu’elle se saisit de la lettre qui y avait été placée par son père, des années auparavant…

Coucou à tous ! Tout d'abord, merci d'avoir lu. J'espère sincèrement que la candidature plaira et s'immisce bien dans l'univers de la main du valet noir.

Pour ce qui est de moi, je m'appelle Jade, j'ai 25 ans et je suis community manager.  

Je fais du jeu de rôle depuis que j'ai 13 ou 14 ans, je ne sais plus exactement. J'en ai fait sur tout support. Principalement sur table, sur Roll20 ou via des jeux (type Second Life ou Conan Exiles). Je vis pour le RP, j'y passe mes jours et mes nuits et je ne connais rien de mieux que cela en ce bas monde x)

J'avoue être moins expérimentée sur les RP forums toutefois, je n'en ai fait qu'une unique fois.

Dans tout les cas, je suis très contente d'être là. J'ai depuis longtemps voulu tenter l'expérience d'un RP Dofus, mais je ne suis pas fan des RP "tout beau, tout clair". Il en faut bien entendu, mais uniquement cela à répétition, je finis par m'ennuyer. J'ai besoin de drames, de sang et de larmes pour que les choses me plaisent. Je crois que mon BG le démontre assez bien. De fait, quand j'ai vu votre forum, j'ai adoré l'idée d'un RP orienté "dark" dans l'univers de Dofus. Et me voilà ;)

Bonsoir à toi et bienvenue sur le forum !

Je te remercie pour ta candidature et je tiens à souligner la grande qualité de celle-ci, elle est agréable à lire si on met de côté le fait que tu n’as pas utilisé le justifié, crime abject.

Je reviens sur le point de difficulté majeur qui est commun à quasi toutes les candidatures : le lien avec la Main.

On devine bien les capacités de ton personnage à travers le récit du spectre, ce que je trouve très bien amené, donc pas de souci à ce niveau : l’organisation a intérêt à te compter dans ses rangs.

Cependant, on comprend ici que Merydydd compte se venger, notamment contre toute ou partie de Bonta. C’est une chose que le personnage aura intérêt à ne pas trop-trop mettre en avant au début : la Main doit éviter de se faire des ennemis.

De plus, on comprend bien que la Main constituera -au moins en partie- les « nouveaux alliés » de la guerrière, mais le lien à proprement parler n’est pas encore établi. Il faut que ton personnage ait conscience de l’existence de la Main, via la Lai des Maraudeurs, un des Doigts, ou par un autre moyen plus original.

Malgré tout, rien de bloquant à mon sens : pour le premier point, tu es maîtresse de la façon dont ton personnage présente ses desseins et, pour le second, le RP in game développera forcément le lien de ta iop avec notre chère Main, avant que tu sois intégrée.

Je n’ai pas d’autre remarque, et je te donne volontiers mon vote pour ton recrutement. :)