Sans se croûter !
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Sans se croûter !
Des grelots tintinnabulaient dans une ruelle d’Astrub. La cité des mercenaires était endormie et une voix haut perchée menait un monologue qui aurait mieux fait de rester intérieur :
« Et gnagnagna, on aurait besoin de ci… Et gnignigni, on aurait besoin de ça… Dis voir, Arlène, tu ne pourrais pas aller nous récupérer deux-trois bricoles ? Oh, mais siiii, bien sûûûr ! Et je vous les emballe dans du papier de soie, avec ça ? Ce sera tout ? Madame est trop bonne, Monsieur est trop aimable. Non-non, j’insiste, c’est pour moi. »
La râleuse, dans la pénombre nocturne, cheminait de venelle en venelle, vêtue de cette tenue bigarrée qui, de jour, la transformait en un patchwork de couleurs. Le pied sûr, alerte, elle pestait, jurait et s’exclamait, sans aucun respect pour les riverains assoupis.
D’un index ganté, mais rageur, elle pointait d’imaginaires interlocuteurs. L’arlequine aux grelots avançait rapidement, se coulant de passage en passage. Sous le bras, un paquet. Dans ce paquet, un cadre. Fixée à ce cadre, une…
« Croûte ! Une croûte ! Rien qu’une banale croûte ! ‘vaut moins qu’un bout de pain, pas même un fromage sec ! Et on me demande d’aller récupérer… ça ? C’est une honte ! »
Décochant une série de coups du plat de la main contre le volet de bois d’un rez-de-chaussée, la dénommée Arlène s’insurgeait :
« Une honte ! Vous entendez ? »
S’arrêtant d’un coup, elle prit une voix doucereuse :
« Chère Arlène, il s’agit tout de même de pénétrer au sein d’un temple des Douze… Ah, la belle affaire ! Il est ouvert à toute heure du jour comme de la nuit ! »
L’acrobate reprit sa progression.
« Nous connaissons vos talents en matière d’infiltration, c’est pourquoi… C’est pourquoi je dois me coltiner la traversée d’un endroit dans lequel tout le monde peut se pointer sans souci ? Pfeuh, quel intérêt ? »
Prenant à droite à l’extrémité d’une rue malfamée, elle évita souplement le coup de matraque qu’un aigrefin bien mal avisé lui destinait, sans pour autant cesser de jurer entre ses dents :
« Cette œuvre est d’une importance capitale dans l’affaire qui nous occupe… Et vas-y que j’te prends par les sentiments. Et vas-y que j’gambade jusqu’à la chambrette de la gosse aux petons fragiles. Et vas-y que j’te lui siffle une berceuse en lui emballant son paquet. »
Après deux atemis expéditifs destinés à son agresseur, elle se figea, venant de reconnaître les lieux.
« Ou inversement, d’ailleurs. Ah, nous y voilà. »
Parvenue devant l’enseigne écaillée d’un débit de boisson, elle poussa la porte de l’établissement sans crier gare et, alors qu’elle s’élançait vivement dans un escalier défraîchi, lança à un invisible tenancier :
« Camille, j’te fourgue tout ça en haut ! »
Une porte claqua, mais un hurlement de rage perça la cloison avant que le bruit sourd d’un corps s’affaissant sur le matelas d’un lit au sommier fatigué ne se fasse entendre :
« Une croûûûte ! »
Le lendemain, il ferait jour. Et Arlène Kwinzel aurait tout oublié de l'affaire, s'en amusant lorsqu'on le lui demanderait des comptes.
« Et gnagnagna, on aurait besoin de ci… Et gnignigni, on aurait besoin de ça… Dis voir, Arlène, tu ne pourrais pas aller nous récupérer deux-trois bricoles ? Oh, mais siiii, bien sûûûr ! Et je vous les emballe dans du papier de soie, avec ça ? Ce sera tout ? Madame est trop bonne, Monsieur est trop aimable. Non-non, j’insiste, c’est pour moi. »
La râleuse, dans la pénombre nocturne, cheminait de venelle en venelle, vêtue de cette tenue bigarrée qui, de jour, la transformait en un patchwork de couleurs. Le pied sûr, alerte, elle pestait, jurait et s’exclamait, sans aucun respect pour les riverains assoupis.
D’un index ganté, mais rageur, elle pointait d’imaginaires interlocuteurs. L’arlequine aux grelots avançait rapidement, se coulant de passage en passage. Sous le bras, un paquet. Dans ce paquet, un cadre. Fixée à ce cadre, une…
« Croûte ! Une croûte ! Rien qu’une banale croûte ! ‘vaut moins qu’un bout de pain, pas même un fromage sec ! Et on me demande d’aller récupérer… ça ? C’est une honte ! »
Décochant une série de coups du plat de la main contre le volet de bois d’un rez-de-chaussée, la dénommée Arlène s’insurgeait :
« Une honte ! Vous entendez ? »
S’arrêtant d’un coup, elle prit une voix doucereuse :
« Chère Arlène, il s’agit tout de même de pénétrer au sein d’un temple des Douze… Ah, la belle affaire ! Il est ouvert à toute heure du jour comme de la nuit ! »
L’acrobate reprit sa progression.
« Nous connaissons vos talents en matière d’infiltration, c’est pourquoi… C’est pourquoi je dois me coltiner la traversée d’un endroit dans lequel tout le monde peut se pointer sans souci ? Pfeuh, quel intérêt ? »
Prenant à droite à l’extrémité d’une rue malfamée, elle évita souplement le coup de matraque qu’un aigrefin bien mal avisé lui destinait, sans pour autant cesser de jurer entre ses dents :
« Cette œuvre est d’une importance capitale dans l’affaire qui nous occupe… Et vas-y que j’te prends par les sentiments. Et vas-y que j’gambade jusqu’à la chambrette de la gosse aux petons fragiles. Et vas-y que j’te lui siffle une berceuse en lui emballant son paquet. »
Après deux atemis expéditifs destinés à son agresseur, elle se figea, venant de reconnaître les lieux.
« Ou inversement, d’ailleurs. Ah, nous y voilà. »
Parvenue devant l’enseigne écaillée d’un débit de boisson, elle poussa la porte de l’établissement sans crier gare et, alors qu’elle s’élançait vivement dans un escalier défraîchi, lança à un invisible tenancier :
« Camille, j’te fourgue tout ça en haut ! »
Une porte claqua, mais un hurlement de rage perça la cloison avant que le bruit sourd d’un corps s’affaissant sur le matelas d’un lit au sommier fatigué ne se fasse entendre :
« Une croûûûte ! »
Le lendemain, il ferait jour. Et Arlène Kwinzel aurait tout oublié de l'affaire, s'en amusant lorsqu'on le lui demanderait des comptes.
Arlène Kwinzel- V♠
- Millésime 646Où la Main redéploie ses Doigts.Millésime 647Où la Main recommence à faire parler d'elle.Millésime 648Où la Main fait respecter son Code.Millésime 649Où la Main se pique de noblesse.Millésime 650Où la Main s'engage dans un bras de fer.Millésime 651Où la Main fait peau neuve.EscaladeurLe membre sait s'envoyer en l'air comme personne.CrocheteurCette compétence permet de venir à bout des serrures récalcitrantes. Le membre pourra ainsi pénétrer de l'autre côté des portes interdites.Furtivité IIBah dis donc... On t'voit plus aux soirées ! Le deuxième niveau de furtivité permet au membre de se placer dans l'angle-mort de sa cible, en exploitant son environnement, les tiers présents, et les failles dans la vigilance des personnes susceptStyle de combat IIILe dernier niveau du style de combat permet de déceler le point faible chez l'adversaire, maisMystérieux Papa NowelPour survivre à Nowel, il faut devenir Nowel.DésincarnéAu-delà du Seuil, certains restent à demeure.
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Date d'inscription : 01/08/2016
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