Candidature Miliannah

C'est sur l'hostile territoire des Porcos qu'est née Miliannah. Sa mère avait succombé à une attaque de ces terribles cochons. A l'époque, les cochons de Farle n'étaient pas de sortie. Ces cochons n'étaient pas aussi organisés qu'aujourd'hui. Mais ils possédaient une faculté essentielle : leur flair. Maman éniripsa, du nom d'Anah, s'aventurait bon an mal an pour récolter un peu d'érable. Enfin, du sirop d'érable. Son mari coupait, elle récoltait le précieux suc. Si un problème survenait ? Le gaillard n'hésitait pas à sortir les armes pour faire la peau aux hideux porcins.

Ce jour-là, le mari d'Anah avait pris de l'avance. Beaucoup trop d'avance. Il était déjà plaine des Scarafeuilles que sa femme trainait encore près des geôles du terrible Dragon cochon ! D'apparence, le couple semblait soudé. Mais le temps était passé. Anah ne plaisait plus à son mari. L'éniripsa aux courbes aventureuses avait laissé place aux fruits descendus. Le bûcheron n'hésitait plus à rencontrer des femmes de moeurs légères. Et quand la banque refusait crédit, Anah était toujours là. Disponible. Prête à tout pour plaire à son viril coupeur de troncs. Hélas, ce jour-là, Anah avait pris du retard, sur l'île aux cochons. Car Anah portait la vie. Une vie devenue prétexte pour la survie d'un couple autrefois si flamboyant. Quand les assiettes volaient le soir venu, la vie portée par Anah calmait l'avide bûcheron. Comme toute mère à son bébé, elle aimait sentir grandir en elle la lueur d'une âme. Hélas ce jour-là, elle n'eut le temps ni de s'enfuir, ni de riposter. alors qu'elle était en train de remplir son deuxième seau de sirop, une ignoble créature sauta sur elle. Un Porsalu. La jeune éniripsa n'eut le temps de dire un "mot" qu'une flèche d'arbalète lui traversa le ventre. La petite fée s'écroula, comme impuissante, face à la vie qui la quittait. Affaiblie par sa grossesse, elle n'avait plus les mêmes pouvoirs curatifs. Et surtout, ses défenses immunitaires s'en trouvaient gravement atteintes.

Le bûcheron, lui, s'est vite rendu compte du drame. Encore une fois, il était allé trop vite. Anah pouvait suivre quand elle était encore jeune, vive et frêle. Mais sa grossesse avait rendu toutes ces tâches difficiles. Anormalement difficiles. Lui avait refusé d'admettre cette faiblesse, et continuait comme si de rien n'était. Arrivé sur les lieux, il vit le corps inanimé de l'amour de sa vie. Car oui, Anah était pour lui le symbole de l'amour. Et ce, même s'il n'était au fond qu'une simple brute aux désirs inassouvis. Sur la scène du drame, le bûcheron n'eut que ses yeux pour pleurer. Il n'était pas bon soigneur. Il ne savait que taper, et couper des arbres. Il n'eut d'autre choix que de transporter Anah à son temple de classe, le véritable dernier recours en cas d'urgence. Hélas, le coeur d'Anah s'était depuis bien longtemps arrêté de battre. Mais le coeur de Miliannah, lui, n'attendait qu'une chose: embrasser la vie qui s'offrait à elle.

De son côté, le bûcheron n'en avait pas fini avec cette histoire. Et il lui fallu rapidement trouver un responsable - car il fallait un responsable -. Lui ? Impossible. Il était certes allé trop vite, mais Anah le suivait depuis mois, des années. Cela ne pouvait pas changer du jour au lendemain. Les cochons ? Ils sont violents, agressifs, mais ne savent pas ce qu'ils font. Impossible de les accuser alors qu'ils n'ont même pas conscience de leur stupide condition porcine. Le teneur de haches n'avait qu'une option. Et il en arriva rapidement à la conclusion suivante. La vie étrange qui grandissait dans les plus profondes entrailles de sa femme-objet avait pointé le bout de son nez dans un unique but : lui voler sa bien-aimée.

Après cette réflexion - qui nécessita pour le Zobal un effort non négligeable -, ce dernier n'eût qu'une option en tête. Oublier. Et se venger. Après avoir récolté son frêne dans la forêt d'Amakna, il passait chaque soir faire un détour à la taverne. Une bière, deux bières puis rapidement beaucoup plus. Et rapidement jaillit l'alcoolisme. Le corps du Zobal se dégradait. Il grossit beaucoup. Alors que sa fille grandissait, il l'oubliait beaucoup. Les deux amants s'étaient isolés de toute famille, le jeune bûcheron n'étant pas le bienvenue dans cette fratrie peu adepte des croyances du Dieu Osamodas. Lui représentait le vice, la famille de feu Anah était la sagesse, la réflexion et la bienveillance. Les deux avaient vite choisi de privilégier l'amour aux parents, quitte à s'isoler totalement.

Le bûcheron n'éleva pas sa fille. Celle-ci grandit sous les coups répétés de son propre père. A l'école, elle était parfois absente, souvent insolente. Et ce, même si ses professeurs voyaient en elle une future brillante alchimiste à Bonta. Ce n'était pas à proprement parler une enfant rebelle. Mais elle avait dans son coeur une vraie noirceur dont peu arrivaient à déceler l'origine. Quand vint l'adolescence, le calvaire de Miliannah empira. Son père rentrait chaque soir avec un coup dans le nez. Et il ne fit rapidement plus la différence entre les formes naissantes de sa progéniture, et celle de ses multiples conquêtes d'un soir. La jeune éniripsa fut d'abord victime, puis rebelle. Quand son père rentrait, elle préparait des pièges. Elle concoctait des potions afin de le mettre hors d'état de nuire. Le rituel était efficace, jusqu'au jour ou son contemporain découvrit la manoeuvre. Ce dernier entra alors dans une fureur noire. Le Zobal était déterminé à punir gravement sa fille pour ses pêchés. Et cette fois, pas de bonheur de la chair. Il fallait infliger une "vraie" punition comme un "vrai" père ferait à sa fille après une énorme bêtise. Il tenta de briser une de ses nombreuses bouteilles d'alcool sur le visage de Miliannah. Mais l'attaque fut imprécise, et la jeune éniripsa, vive comme l'éclair, riposta d'un mot qui enflamma la bouteille d'alcool. Le Zobal prit feu en quelques secondes. Terrifiée, la fée s'enfuit du domicile familial, alors que son père s'embrasait, poussant des hurlements à faire frémir le Dark Vlad. Elle ne revint plus jamais sur ces lieux.


Miliannah s'était "faite toute seule". Après la mort de son père, elle erra pendant quelques semaines seule en Amakna. Comme détruite. Elle regrettait son geste. Qu'allait-elle faire seule, sans famille ? Elle possédait de vrais talents d'alchimiste, et elle ne tarda pas à vivre de cette activité. Elle se tua au travail pour s'en sortir. Elle aussi, avait cette aversion pour l'alcool, et savait plus que quiconque ses ravages. Elle en buvait donc modérément, s'arrêtait parfois à la taverne du Ripate, après avoir livré des clients à Sufokia. Les gens du coin la connaissait de vue, mais son passé leur était inconnu.

Un soir, elle entendit un vieux Steamer raconter une histoire plus qu'intrigante au tavernier. "(...) alluma l’incendie dans la maisonnée entière". Brûler ? Une maison ? Miliannah sursauta. Quelqu'un était-il au courant qu'elle avait mis le feu à la maison de ses parents ? Que devait-elle faire ? Ni une, ni d'eux - et car l'alcool désinhibe -, elle harangua ce vieux Steamer. Le technomage la regarda d'un oeil torve. Une fée ; dans une taverne ; venir lui parler. Lui qui avait servi bravement toutes ces années le dieu Osamodas. Lui qui coulait ses derniers jours paisiblement, loin des tourelles tactiques. On osait venir le couper en plein Lai des Maraudeurs.



(Steamer non contractuel)

"De quoi vous parlez ?", lança la jeune fée. Le vieux Steamer manqua de s'étouffer. Le tavernier esquissa un sourire. "Continuez !". Le tacticien déglutit, puis décida contre toute attente de lui fredonner la Lai des Maraudeurs. Pour une fois, Miliannah écouta. Ses seules fréquentations étaient ses clients. Des rapports très froids et distants. Le tact n'était pas son fort. L'histoire du Valet noir lui paru familière, ou presque. Elle n'avait jamais rêvé d'or, mais la finalité avait été la même, ou presque. Un incendie, des flammes, le chaos ou presque.

Plusieurs jours, semaines, mois passèrent, et Miliannah avait tout retenu du Lai des Maraudeurs. Elle continua son travail avec acharnement, mais avec un bémol : ce Valet noir l'obnubilait. Au lieu de s'arrêter boire une pinte le soir, elle passait son temps à la bibliothèque d'Amakna, pour tenter de trouver des informations sur cette organisation occulte. Sans trop de succès. Les seules informations qu'elle obtenait venaient des différents voyageurs, venus de Bonta, Astrub ou Brakmar, alors qu'elle était une fille d'Amakna.

Elle n'avait qu'une idée en tête : rencontrer la Main et son Valet, connaître son histoire dans le détail, raconter la sienne, s'il était encore temps. Qui étaient ces "quelques braves fidèles" qui "persistaient" à le suivre loyalement ? Si elle faisait leur connaissance, peut-être son propre vécu trouverait-il écho auprès de ces aventuriers ? Eux aussi auraient certainement un tas de choses à lui apprendre. Peut-être pourrait-elle apporter son savoir-faire à ces braves. Peut-être pourrait-elle tout simplement devenir membre de la Main du Valet noir.


Je suis une jeune homme de 22 ans, je suis journaliste dans la vie. Je joue à Dofus depuis près de 10 ans. Et depuis le début je me suis intéressé au Rôle play. Cette façon de jouer me passionne, mais je n'ai jamais eu énormément de temps pour m'investir à 100% dans une telle aventure. Aujourd'hui je travaille, j'ai des horaires fixes, et du temps libre hors travail. Donc j'ai envie de m'investir dans une aventure 100% RP. Je joue sur Agride, donc je me suis tourné vers votre guilde qui se trouve sur ce serveur. Sans vous mentir, ça aurait été sur un autre serveur, j'aurais peut-être tenté une autre guilde (autant être franc). Mais j'ai eu pas mal de bons échos notamment sur les évènements RP que vous organisez. Ca a séduit du monde, même des gens qui ne le pratiquent pas.

Je trouve que le RP, c'est juste la meilleure manière de jouer, la plus immersive qui soit. J'ose candidater pour cette expérience.

Bonjour et bienvenue sur le forum,

Tu as une bonne plume, c'est indéniable, le style est limpide et agréable à parcourir. L'histoire est simple mais suffisamment révélatrice du passif de ton personnage et de ses traits de caractères qui ne sont encore qu'un mystère pour nous pour le moment. Je n'ai pas grand-chose d'autre à dire, je ne suis pas expert en BG officiel concernant les Porcos, mais il ne me semble pas qu'il y ait de problème/erreur à ce niveau.

Mais il manque toutefois un élément essentiel qui doit figurer dans ta candidature. Il s'agit du lien qui va unir Miliannah à la Main du Valet Noir. En d'autres termes, il faut que tu trouves le contexte et les raisons ou les circonstances qui font que ton personnage va être amené à nous rencontrer et à vouloir rejoindre notre organisation.

La Main du Valet Noir est une organisation occulte, mais son nom pourrait ressurgir dans n'importe quelle conversation de bar dans la cité d'Astrub. Par ailleurs, il existe une chanson en notre nom : le Lai des Maraudeurs. De plus, les rumeurs convergent souvent vers la Taverne du Lépreux Chauve.

Nous pouvons réaliser un lien beaucoup plus complexe qui fait directement intervenir des membres de la Main (nous tombons sur ton personnage lors d'un événement particulier, etc.), mais dans ce cas il faut que nous en discutions au préalable. De manière générale, si tu as un souci avec cette partie de la candidature, n'hésite pas à nous contacter.

Bonjour,

Je vais plancher sur cet aspect que j'ai oublié. J'ai ma petite idée, et je vais compléter cette candidature dans les heures/jours qui viennent.

Merci par ailleurs du compliment concernant la plume. J'ai essayé de ne pas faire trop de fautes et de rendre le truc digeste.

Encore désolé pour l'oubli.

Edit : J'ai rajouté cette nouvelle partie.

Bonsoir !

Voici une candidature bien écrite, pour un BG relativement banal mais qui ouvre des opportunités intéressantes. Avec cet ajout du lien qui unirait Miliannah et la Main du Valet Noir (simple et efficace), je suis POUR ton adhésion au sein de la Main !

A bientôt !


PS : lai est masculin !

Avec ce lien que tu as ajouté, je suis également pour que tu nous rejoignes !

Bonjour !

Je n'ai pas grand chose à ajouter par rapport à ce qui a déjà été dit. A présent, il ne manque rien à ta candidature et elle est très agréable à lire. Dans ces conditions, il est évident que je suis pour ta venue parmi nous !

Merci pour vos compliments, ça me fait plaisir ! Je croise les doigts maintenant.

Allez le journaleux, ramène ta plume, tes questions z'indiscrètes, deux-trois bons gros clichés et, surtout, ton envie !