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[RP] Un filet de sécurité

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Message par Kalirr 28.05.17 14:24

[RP] Un filet de sécurité Bench-12


Le disciple d’Osamodas était renversé dans son fauteuil, ses deux jambes croisées étaient posées sur le large bureau en chêne massif, sur lequel était disposé de manière chaotique une grande quantité de livres et de parchemins. Ses vêtements bleus comme la nuit contrastaient avec la couleur chaleureuse des murs éclairés par quelques lampes qui laissaient tout le côté gauche de la pièce dans l’obscurité. Cette atmosphère calme et apaisante ne dura pas longtemps. La porte s’ouvrit avec fracas et un petit homme entra dans la pièce en courant. L’homme vêtu de bleu prit la parole :

- Allons Victor, je t'ai dit de faire vite mais prends quand même le temps de respirer. Et profites-en pour poser mon courrier sur la table.
- J’suis désolé Kalirr mais je ne l’ai pas, haletât le petit homme.
- Comment ! le dénommé Kalirr bondit de son fauteuil, ses deux poings écrasés sur le bureau, il fixait le coursier d’un regard mauvais.
- La diligence aurait rencontrée des bandits sur la route, s’excusa l’homme en baissant la tête.
- Ah ! J’sais qui c’est ! Les Bworks sans cervelle ! Les sales fils de Pious ! Dehors, Victor !
 
L’homme s’exécuta et partit aussi vite qu’il était venu. L’adepte du Maître des Bêtes décrocha du porte-manteau un petit chapeau bleu orné d’une plume de Truchmuche et sortit de la maison à la recherche d’un moyen de transport.



***



La forêt était paisible et le temps – encore clément en cette période – autorisait aux promeneurs de belles et longues journées de marche. Les feuilles commençaient à jaunir et à tomber de manière à recouvrir une bonne partie du bois et de la grande route. On pouvait apercevoir un peu plus loin quelques sangliers retournant la terre à la recherche de nourriture. L’homme au chapeau bleu ne les remarqua même pas, pas plus qu’il ne profitait de la beauté de la forêt en ce début d’automne. Il avançait à pas rapides, droit devant lui et après quelques mètres arriva à l’entrée d’une petite grotte. Il marqua une pause. Si j’entre je serai une proie facile, pensa-t-il.

« Ephilatès ! Sors de là ! », la voix puissante de l’Osamodas résonna dans la caverne.

L’homme nommé sortit, suivi par deux bandits. Ils portaient tous un pourpoint de cuir en mauvais état, deux grandes bottes dans lesquelles étaient rangée une dague, et une hache à la ceinture. Seul celui qui paraissait être le chef et qui marchait en avant était armé d’une grande masse qu’il tenait à la main.

Les trois voleurs s’arrêtaient à quelques mètres de l’homme. Un long silence s’installa durant lequel l’homme à la masse et l’homme au chapeau se jaugeaient du regard. Le chef des bandits rompit le silence.

- On sait Monsieur, on a… il ne put terminer sa phrase.
- Avant d’écouter tes explications laisse-moi te rappeler les termes de notre accord. Vous aviez l’exclusivité sur le pillage de toutes les diligences et tous les voyageurs de cette portion de la route et je récupérai dix pourcents de tes bénéfices. Et jusqu’ici, j’étais plutôt satisfait de notre accord.
- Merci, articula faiblement le bandit.
- Silence ! Je n’ai pas terminé. Car tu avais pour stricte interdiction d’attaquer la diligence du mardi ! l’Osamodas paraissait avoir de plus en plus de mal à maitriser la rage qui l’envahissait.
- On sait Monsieur, mais …
- Ferme-là ! Ce convoi m’apportait comme tous les mardis des informations sur l’état de certains commerces brâkmariens et aujourd’hui exceptionnellement un ingrédient rare dont j’ai besoin rapidement ! Alors soit gentil, donne-le-moi ! Maintenant !
- Ce que j’essaie de vous expliquer Monsieur, c’est que nous ne l’avons pas.
- Je te laisse une minute pour t’expliquer, alors fait vite !
- Eh bien, la diligence ce jour-là est passée plus tard que d’habitude, et nous avions déjà installé tous nos nouveaux pièges pour la voiture du lendemain. Sauf que le convoi est arrivé après et c’est pris dans les pièges.
- Qu’est-ce que j’en ai à foutre ? Dans ce cas tu as donc récupéré son contenu !
- Comme je l’ai dit c’était des nouveaux pièges, du genre explosif. On a juste mis un peu trop de poudre sûrement, ou quelque chose comme ça. Enfin, comment dire ? Tout a été détruit.
- As-tu une idée du prix que valait cette ressource que tu as brûlée ? Et de l’utilité qu’elle avait ? la voix était redevenue calme, c’était mauvais signe et le chef des bandits le savait.
- Ecoutez, je suis désolé, vraiment. Je vous propose trente pourcents de plus qu’en dites-vous ?

Sur un signe de main discret du chef des bandits, un quatrième voleur sortit de la grotte et se faufila derrière Kalirr, un poignard à la main. La réaction de l’Osamodas qui avait remarqué cette sortie ne se fit pas attendre.

Ses mains se figèrent dans une étrange position, ses paumes rougirent comme si on apposait sur elle un métal brûlant, ses yeux se révulsèrent, sa voix devint métallique. Il récitait de plus en plus fort des incantations dans une langue inconnue : « Ulikos apsuchei En sophisteuo somati Dia dorematos theo ». La terre devant lui se leva, un vent fort tourbillonnait autour emportant avec lui toutes les feuilles de l’automne et autres débris tombés au sol. Ses paumes rougissaient de plus en plus, de son nez commençait à couler du sang. Les trois bandits rentrèrent en vitesse dans la grotte à la recherche d’explosifs et d’autres armes, le chef se cacha derrière un arbre pendant que l’Osamodas maintenait son rituel.

Puis tout s’arrêta, ses yeux reprirent leur forme habituelle, ses mains retombèrent le long de son corps et le tourbillon disparût petit à petit pour laisser apparaitre  sous ce tas de feuilles et de branchages une créature écailleuse, aux griffes longues et aux crocs acérés. Le dragonnet pris vie dans un long râle suivi d’un cône de flamme qui vint lécher les parois de la grotte.

L’Invocateur partit en direction de la route en titubant. Arrivé à la voiture qui l’attendait sur le bord, le cocher faillit ne pas reconnaître l’homme qu’il avait conduit jusqu’ici. Il était devenu rouge, du sang coulait de son nez et sur le coin de sa bouche, ses vêtements étaient déchirés par endroit et ses mains étaient brulées et gonflées. De la forêt, on pouvait entendre des cris et des hurlements, et bientôt une légère odeur de viande grillée. Il monta dans la voiture et tendit un message et une bourse au conducteur.  

« Ramenez-moi à cette adresse. »

« Monsieur, qu’avez-vous fait ? »

La réponse ne vint pas. Il s’était déjà évanoui.



***


Au contact du linge humide qui venait d’être posé sur son front, Kalirr se réveilla. D’abord avec difficulté, puis, ouvrant grand les yeux il se rendit compte qu’il était allongé sur le divan de sa petite maison astrubienne. Il se leva et chancela jusqu’à l’imposant siège qui trônait derrière son bureau. Il regarda la personne qui se trouvait devant lui, et après quelques efforts oculaires, sa vue redevint nette. Il reconnut ainsi son assistant et ami, Victor. Un comédien en perte de succès que Kalirr avait sauvé d’une vie de misère en échange de quelques services. Les deux compères s’étaient depuis liés d’amitié.

- Kalirr, dans quel état es-tu ?
- Dans un état nécessaire. Cette bande d’idiots ne devraient plus me causer du tort maintenant.
- Tu ne les as pas…
- Si. Ce n’est pas dans mes habitudes pourtant, tu le sais. Mais je suis sorti de mes gonds. Ils m’ont privé d’une ressource capitale ces abrutis !
- J’ai une demi-heure à te consacrer. Tu m’expliques ou tu continues de râler ?

Et il décida de faire les deux. Tout en ronchonnant, Kalirr exposa la situation à Victor. Il lui apprit que dans cette diligence, il faisait venir de Brâkmar un cristal particulier. Ces cristaux sont d’une grande rareté. Ils ne sont conçus que par une poignée d’alchimistes – dont l’un d’eux exerce à Brâkmar – et sont fabriqués à partir d’un diamant et d’autres ingrédients gardés secrets. Ils ont la particularité d’être mauve et de dégager une odeur inimitable et indescriptible.

« D’accord. Je vois à peu près le prix de ce genre d’objet. Mais par Crâ, pourquoi donc faire venir un tel bibelot ! », questionna Victor tout en jetant un regard vers l’horloge pour s’assurer qu’il pourrait se permettre d’entendre la réponse avant son départ.

Kalirr réajusta son chapeau bleu et soupira longuement avant de lui répondre. Il lui avoua que ce cristal devait faire office de présent. Il désirait traiter avec un groupe de malfrats qui sévissaient en Amakna et dont la spécialité et le vol d’objets uniques ou rares – et donc hors de prix. Ce cadeau devait attester de la bonne foi de Kalirr et placer les négociations sous le signe de la bonne entente.

« Eh, bien trouve un autre présent. Tu as toujours été débrouillard, tu trouveras. », le rassurait Victor.

« Trop tard. Le rendez-vous est cet après-midi au port de Madrestam. D’ailleurs, sans vouloir de mettre à la porte, il faut que je parte. », répondit l’escroc aux vêtements bleus.



***




Il était exactement là où il devait être. Comme convenu, à quinze heures, Kalirr était assis près du quai sur le deuxième banc en partant des fortifications du château d’Amakna. Il était venu jusqu’ici en diligence. Non pas qu’il déteste utiliser les Zaaps, qu’il juge bien plus efficace, mais il apprécie le transport en voiture qui lui permet – entre autres activités – la lecture de son courrier ou des journaux.

Il attendait donc là, seul sur ce banc face à une mer calme et un ciel dégagé. Au bout de quelques minutes, une femme vint s’assoir à côté de lui. Elle portait de hautes cuissardes noires dans lesquelles venait se loger les deux jambes d’un pantalon en toile brune. Ce dernier était serré à la taille par une ceinture qui servait également à caler deux dagues dont les manches étaient ornés de quelques pierres précieuses. Son buste était dissimulé sous une chemise en lin dont les deux premiers boutons étaient défaits, laissant entrevoir dans l'échancrure, le début d'une poitrine assurément féminine. Ses cheveux noirs étaient rassemblés et maintenus à l’arrière de son crâne, à l’exception d’une mèche qui venait cacher une petite cicatrice sur son front.

« La pêche est bonne ? », demanda-t-elle à l’homme au chapeau bleu.

« Le goujon mord, bien qu’il n’ait pas de dents. », répondit Kalirr.

« Bien suivez-moi. »

Ils se levèrent du banc et partirent dans la direction opposée aux quais. Ils prirent deux fois à gauche, une fois à droite et s’engouffrèrent dans une petite ruelle au bout de laquelle se trouvait une porte. Elle entra, lui aussi. Elle procéda à une inspection manuelle de Kalirr, s’assurant qu’il ne portait pas d’arme. Il n’en portait jamais. Elle l’invita finalement à monter au premier étage.

Kalirr emprunta l’escalier et, gravissant une marche après l’autre, arriva au niveau supérieur. La longue pièce, dans laquelle il venait d’arriver, était éclairée grâce à deux larges fenêtres qui se trouvaient face à lui, à l’opposé de la pièce. Une longue table entourée d’une douzaine de chaises occupait presque tout l’espace. Près des deux fenêtres, un homme était assis, parcourant un document du regard. Il releva la tête, retira ses lunettes et, d’un geste de la main, invita Kalirr à prendre le siège qui se trouvait à l’extrême opposé, de manière à ce que toute la longueur de la table les sépare.

- Bien le bonjour, Kalirr. Vous permettez que je vous appelle Kalirr ? Bien. Alors, dites-moi ce que quelqu’un comme vous fait ici ?
- Quelqu’un comme moi ? Qu’entendez-vous par là ?
- Allons, allons. Je ne sais pas pour qui vous travaillez, ni même si vous travaillez pour quelqu’un. Mais je sais que vos activités ne sont pas nettes.
- Je l’avoue. Vous êtes bien renseigné, Monsieur.
- De l’honnêteté ? Intéressant. Quelle est donc la raison de votre présence ?
- Elle est simple. Je viens vous proposer mes services. En échange d’une juste rémunération, bien entendu.
- Vous ne manquez pas d’audace. Qu’est-ce qui vous fait penser que j’ai besoin de vos services ?
- Allons, allons. Je sais de quel commerce vous vous occupez. Vous volez des objets rares, des artéfacts uniques. Ce qui m’intrigue c’est ce que vous en faites. J’ai réalisé mon enquête, vous savez. Vous dérobez plus d’objet que vous n’en vendez. Vous prenez des risques qui ne sont pas toujours récompensés.
- Vraiment ? Je pense que vous faites erreur.
- Pas du tout. Vous savez dans notre métier ce genre d’informations s’obtient facilement. Les clients sont trop bavards.
- Admettons que cela soit vrai, même si je dois vous avouez que vous auriez dû approfondir un peu plus votre « enquête ». En quoi cela vous concerne ?
- Cela me concerne parce que j’aime mon prochain. Enfin, surtout celui qui a des kamas à partager. Je pense, en fait je suis sûr, que je suis capable de les écouler vos invendus.
- Quelles sont vos conditions ?
- Trente pour cent des ventes et ma liberté totale. Je ne fais en rien parti de votre organisation. Je ne suis… qu’une aide extérieure, disons.
- Pas question. Tous mes agents travaillent pour moi exclusivement. Je ne fais pas appel à des consultants extérieurs.
- Ce qui a pour conséquence une énorme perte de profit. Aller, je baisse à vingt-cinq pour cent et ma liberté totale.

L’homme se leva sans un mot et se dirigea vers le deuxième étage, laissant Kalirr seul un bon quart d’heure. Quand il revint, il s’approcha de l’Osamodas au chapeau bleu.

« Va pour quinze pour cent, votre précieuse liberté et un entretien avec un de mes agents deux fois par mois. »

« Vendu ! Dès que vous aurez un objet à vendre envoyez moi sa description la plus précise possible. Pas besoin d’en estimer le prix, j’en jugerai moi-même. Je m’occuperai de trouver un acheteur et de négocier un prix. Vous assurez les livraisons. Je ne veux jamais avoir l’objet en mains propres, trop de responsabilités. Pour les paiements, vous m’enverrez ça une fois l’objet livré. Et ne m’arnaquez pas, je sais compter. »

Les deux hommes se serrèrent la main et Kalirr ressortit de l’établissement à la recherche d’une diligence, satisfait de cette discussion dont le résultat l’étonnait encore. Cet homme devait avoir vraiment besoin de ses services pour qu’il soit aussi simple de le convaincre.



***




Quelques jours plus tard, alors qu’il discutait avec son ami Victor, la femme qu’il avait croisé sur le port passa lui livrer sa première mission. Kalirr s’empara du dossier, le jeta sur la table et raccompagna la livreuse jusqu’à l’entrée. Le porte-documents était scellé par de la cire mais une petite étiquette pouvait donner un avant-goût de son contenu. Sur elle, il était écrit : « Le Collier de l’Arène ». Quand Kalirr revint, Victor en profita pour poser toutes les questions qui se bousculaient dans son esprit.

« Alors comme ça tu abandonnes la Main pour cette nouvelle organisation ? Pourquoi ça ? »

Kalirr soupira, s’assit et prit la parole sur un ton calme tout en frottant la couverture du dossier du revers de sa main droite.

« Je n’abandonne rien du tout. Ce cher Valet Noir me paye trop bien pour que je quitte son service. Et puis, j’apprécie sincèrement de travailler là-bas. Mais je ne suis pas fou. Si un jour mes compétences ne sont plus appréciées ou si la Main disparaît, je préfère avoir un plan de secours. »

« Et tu n’as pas peur que tes associés ne voient pas les choses de la même façon. Qu’ils considèrent cela comme de la trahison. »

« Eh bien, ils ne seront pas nécessairement informés. Même si, j’imagine que la nouvelle leur parviendra un jour. Mais je ne vois pas mon action comme de la traîtrise. Disons qu’il s’agit plutôt… »

Il prit quelques instants pour réfléchir et trouva finalement les termes qui lui convenaient le mieux.

« … d’un filet de sécurité. » 

Kalirr
Kalirr
V♣
V♣
Gestionnaire III
Le maître-gestionnaire est un marionnettiste habile. Il est en mesure de gérer plusieurs réseaux aux quatre coins de Terra Amakna en même temps et, parfois même, de les voir s'entremêler.
Négociateur II
Le négociateur expert maîtrise son art autant que son discours. Il n'aura pas peur de traiter avec des marchands, des commerçants ou tout autre personne rompue à l'exercice.
Juriste (Bonta)
Par sa connaissance fine de la loi, le juriste est en mesure de rentabiliser au maximum ses opérations et même, parfois, de légaliser les actions des moins morales. Compétence personnalisable en fonction de la juridiction.
Escroc
Compétence favorite des tricheurs, aigrefins et arnaqueurs en tout genre. Elle permet aussi bien de plumer quelques pious nés de la dernière pluie que d'identifier un vieux renarbo tentant de vous berner.
Millésime 646
Où la Main redéploie ses Doigts.
Millésime 647
Où la Main recommence à faire parler d'elle.
Millésime 648
Où la Main fait respecter son Code.
Millésime 649
Où la Main se pique de noblesse.
Millésime 650
Où la Main s'engage dans un bras de fer.
Millésime 651
Où la Main fait peau neuve.
Mystérieux Papa Nowel
Pour survivre à Nowel, il faut devenir Nowel.
Désincarné
Au-delà du Seuil, certains restent à demeure.

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Date d'inscription : 15/08/2016

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